Jésus éducateur1
JÉSUS ENSEIGNE SES DISCIPLES – VITRAIL, BASILIQUE BRUXELLES – © RENÁTA SEDMÁKOVÁ
RÉSUMÉ FAIT PAR MARCEL REUTENAUER
SUR LA BASE DE NOTES PRISES LORS D’UN EXPOSÉ
D’HENRI BLOCHER (1974)
La plus grande part du « jour » que Jésus a passé sur la terre avant sa « passion », il l’a consacrée à former ses disciples. Quelle a été sa pédagogie ? Ce n’est pas par simple curiosité que nous nous posons cette question. Nous espérons pouvoir appliquer quelques-uns de ses principes et de ses méthodes aujourd’hui.
Jusqu’à quel point pouvons-nous et devons-nous essayer d’imiter Jésus ?
Sa mission d’éducateur, Jésus l’a remplie dans un autre siècle, en Orient : le contexte culturel de sa pédagogie peut-il se comparer au nôtre ?
Jésus était lui-même une personnalité hors du commun (même sur un plan humain : autorité, diversité de ses talents). Il était le Messie, le Fils éternel venu en chair.
Ce sont des apôtres, cofondateurs de l’Église qu’il a formés.
Peut-on transposer ? Pouvons-nous comparer les jeunes que nous avons à former aux apôtres (adultes) ?
Il n’est pas question de copier servilement Jésus. Cependant, malgré la distance entre lui et nous, divinement et humainement, il nous est commandé de suivre son exemple. En dépit de sa dignité exclusive, du rôle unique que Jésus a joué, il nous dit : Je vous ai donné un exemple2. Il y a donc une analogie nécessaire entre notre comportement et celui de Jésus. Le domaine de la pédagogie n’est pas un domaine à part.
Contre le relativisme culturel prôné actuellement, nous devons souligner que la vision biblique de l’homme conduit à dire que les différences culturelles sont assez minimes entre la situation de Jésus, sa pédagogie et la nôtre.
Ces différences pèsent d’un certain poids. La tendance autour de nous est de dire qu’il n’y a plus de point commun entre deux cultures très éloignées, deux situations historiques très différentes.
Mais ce n’est pas l’essentiel qui est atteint. Nous risquons tous d’être influencés par un relativisme culturel dangereux qui néglige les grands thèmes bibliques de l’unité de l’Histoire et d’une nature humaine déterminée par des faits métahistoriques de création divine et de péché qui enveloppent toute l’humanité.
Même ce qui a été contingent, couleur locale, dans la vie de Jésus, a été calculé par Dieu pour que la vie de Jésus reste exemplaire pour nous et pour tous les siècles. Cela fait partie du concept de plénitude des temps3. Dieu a choisi ce lieu particulier, ce temps particulier, ces caractéristiques circonstancielles particulières pour que la valeur d’exemple pour tous les temps et tous les lieux ne soit pas entamée.
Nous prenons un risque herméneutique en cherchant à distinguer ce qui est essentiel, correspondant à la nature de l’homme, aux principes constants de l’action de Dieu parmi les hommes, et ce qui est lié au temps et aux circonstances et que nous ne puissions pas reproduire. Nous avons à discerner nous-mêmes ce qui est essentiel, normatif pour nous, et ce que nous pourrions modifier selon nos propres circonstances. Ce risque est limité par le fait que nous n’avons pas seulement les données sur Jésus et sur l’éducation de Jésus, mais que nous avons toute la Bible. Nous ne sommes pas simplement appelés à l’imitation de Jésus-Christ, mais instruits par une révélation qui s’est étendue sur des siècles, avec des situations différentes, des personnalités diverses humainement. Si nous prenions chez Jésus quelque chose qu’on ne retrouve absolument pas chez Paul ou chez Moïse pour en faire une loi absolue et rigide, nous irions contre ce principe d’une correction, d’un balancement, par le reste de l’Écriture.
Jésus a usé d’une pédagogie
Jésus a choisi le statut de maître4, entouré de ses disciples. C’est l’état du pédagogue. Il ne s’est pas contenté de révéler fidèlement ce qu’il avait entendu auprès du Père ; il s’est intensément intéressé à l’assimilation de cette vérité par ses disciples. Il n’y a pas seulement veillé de façon spontanée ; il y a réfléchi, il a mis en oeuvre une tactique délibérée. Jésus n’a pas laissé d’exposé de sa pédagogie, mais seulement un théorème pédagogique qui définit la finalité de l’éducation telle que la concevait Jésus : Tout disciple accompli sera comme son maître5.
Les rabbins affirmaient à peu près la même chose. Ils préservaient l’exactitude de la retransmission traditionnelle : que le disciple soit capable de répéter aussi bien que le maître ce qui était à transmettre. Jésus aussi fait apprendre par coeur des choses à ses disciples pour qu’ils soient capables de restituer sans aucune déformation ce qu’il leur a appris. Mais il ne s’agit pas seulement d’un enseignement assimilé par le disciple, il s’agit d’une assimilation du disciple à Jésus- Christ, au maître. Il s’agit d’une association à l’oeuvre de Jésus-Christ. Celui qui reçoit celui que j’aurai envoyé me reçoit et celui qui me reçoit, reçoit aussi celui qui m’a envoyé 6 suggère qu’il n’y a pas que la retransmission d’un enseignement, mais aussi l’association à toute la mission de Jésus-Christ.
L’assimilation à Jésus-Christ est la finalité pédagogique de l’éducation chrétienne sans qu’il s’agisse toutefois d’un coulage dans un même moule.
Comment Jésus aboutit-il à cette finalité ?
Cadre
1. Vie communautaire
Jésus a choisi de former une cellule unique, économique, presque familiale. Jésus a choisi les douze pour qu’ils soient avec lui (Mc 3.14). Dans les Actes, les apôtres sont ceux qui ont été avec Jésus. Dans l’Histoire universelle, le choix de la vie communautaire comme cadre est assez courant. Notre Occident fait exception. Dans beaucoup de cultures, le maître s’attache à ses disciples et vit avec eux.
Nous ne devons pas copier servilement, mais remarquer que cette formule a de grands avantages pédagogiques. Deux ou trois jours de vie en commun ont un grand impact sur notre mentalité. Dans les facultés, instituts, mais aussi camps, colonies… cet aspect est fondamental.
2. Jésus a choisi une vie communautaire structurée
Les relations à l’intérieur du groupe des douze sont presque hiérarchiques. Le statut de Jésus est bien défini, il y a le respect à son égard : Vous m’appelez maître et Seigneur, et vous dites bien car je le suis (Jn 13.13). La portée du fait que Jésus lave les pieds de ses disciples nous montre que ce n’est pas lui qui le faisait habituellement. Jésus gardait une sorte de distance entre lui et ses disciples : ses disciples craignaient de l’interroger, parfois ils n’osent pas lui répondre.
3. Des études montrent que Jésus a donné une structure au groupe lui-même
Il en choisit douze et en fait trois quatuors. En comparant les listes des apôtres données par les divers évangiles, on les retrouve dans des ordres différents, mais toujours par groupes de quatre, les mêmes quatre, avec le même premier. Il y avait donc trois groupes de quatre avec trois chefs : Pierre, Philippe et Jacques, fils d’Alphée. Il y avait aussi un trésorier.
4. Jésus prend grand soin des détails matériels
Par exemple :
- Lorsqu’il envoie les douze en mission, il leur dit tout : quoi emporter, quoi faire, etc.
- Il prend soin de leur état physique : Reposez-vous un peu (Mc 6.31).
- Lors de la multiplication des pains, il organise la foule, veille à ne pas laisser perdre les restes, etc.
5. Jésus organise la vie du groupe avec beaucoup de fermeté, mais sans rigidité
Les apôtres n’ont pas l’air dépersonnalisés par un règlement trop détaillé. Quand on pense à l’autorité personnelle de Jésus, à cause de la supériorité fantastique de sa pensée, de sa pénétration, des miracles qu’il faisait, il est étrange et bouleversant que les apôtres aient été si libres. Leurs questions, leurs reproches à Jésus, l’attitude de Pierre dans Jean 13, etc., montrent que les apôtres n’étaient pas étouffés ni écrasés par l’organisation, ni par la personne même de Jésus, ni par son autorité. Cette proximité quotidienne n’a pas non plus été décourageante.
Ambiance
1. La liberté des disciples s’explique par la liberté de Jésus
Jésus vit humainement avec ses proches, il n’est pas enfermé dans son personnage de maître ou de Messie. Il s’exprime avec naturel, sans fausse retenue : il jubile, s’exalte (Lc 10.18), tressaille de joie en lui-même (Lc 10.21). Jésus n’hésite pas à exprimer sa joie ou sa tristesse : il est admiratif (Mt 8.10 ; Lc 7.9), spontanément. Sa liberté a eu beaucoup d’influence sur le groupe et a contribué à cette ambiance de liberté.
2. Le rapport de Jésus aux disciples est personnel, personnalisé avec chacun
Exemples :
- Don de surnom à plusieurs.
- Il ne craint pas d’être accusé de favoritisme. Il en choisit trois (Pierre, Jacques et Jean) pour quelques moments privilégiés (transfiguration, Gethsémané). L’ambiance était telle que les autres ne se sont pas sentis lésés.
- Jésus fait alterner félicitations et blâmes (Mt 16.15-23) et n’hésite pas à employer un langage très fort dans les deux sens.
3. Quand Jésus félicite, ce n’est jamais flatteusement
À Pierre, il dit : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père…, et non ton intelligence personnelle. Jésus remet les choses en place. Ou ne vous réjouissez pas de ce que les démons vous soient soumis en mon nom, mais plutôt de ce que vos noms soient inscrits dans le royaume des cieux (Lc 10.20).
4. Quand Jésus fait des reproches, il n’écrase pas
Matthieu 20.20ss, Jésus n’écrase pas les frères, mais donne un enseignement à tous.
5. Jésus fait alterner les avertissements et les promesses
On vous traînera devant les tribunaux (Mc 13.9) et ailleurs : Ne crains pas (Lc 12.4, 7).
Principes pédagogiques
1. Jésus veut inculquer la vérité
Priorité : vérité-commandement à mettre en pratique. (Si vous savez ces choses, heureux êtes-vous si vous les pra tiquez… sachant cela, si vous le faites… Jean 13). Priorité de la vérité. Jésus n’hésite pas à l’inculquer aux disciples avant même qu’ils soient capables de la comprendre. Jésus leur apprend des choses en leur disant : « Vous comprendrez plus tard ». Par exemple, pour le sens du lavement des pieds, Jésus dit à Pierre : Tu ne peux pas le comprendre pour le moment. Dans Jean 16, Jésus dit aussi qu’il a mesuré les révélations qu’il a dû faire selon la faculté qu’avaient ses disciples de supporter ces choses.
Groupe de maison
Jésus inculque la vérité d’une manière progressive, qui anticipe un peu sur la faculté de compréhension de ses disciples ; il calcule ses doses ; il ne noie pas les disciples dans une masse de choses incohérentes pour eux. Là, nous voyons que Jésus a une pédagogie très délibérée ; il a usé de progressivité. Exemple : Il commença à leur dire qu’il fallait que le Fils de l’homme…
2. La réception de l’enseignement par les disciples doit être la plus active possible, même dès avant la mise en pratique
Le fait de recevoir l’enseignement de Jésus ne peut être une simple inertie passive (comme le buvard recevant l’encre), mais doit être une mise en cause personnelle très marquée.
Jésus a toujours tenu à ce que les personnes qu’il avait en face de lui, les disciples éventuels à former, marquent leurs dispositions personnelles à recevoir ce qu’il voulait leur donner. Ils reçoivent en s’impliquant. Jésus se tait quand ses interlocuteurs sont mal disposés. Il renvoie constamment ses auditeurs et ses disciples à leurs problèmes personnels, à leur propre situation devant la vérité7. Et vous, qui dites-vous que je suis ? Efforcez-vous d’entrer…
Jésus cherche à susciter des résolutions, des engagements fermes, correspondant à un combat intérieur, à une victoire sur soi. C’est pourquoi il se montre souvent si intransigeant envers ceux qui sont bien disposés – aucune concession, aucun compromis… – Les renards ont des tanières, les oiseaux du ciel ont des nids… Paroles terribles de Jésus qui semblent faites pour décourager les disciples, mais qui les amènent à une décision où ils se jettent tout entier eux-mêmes. Autre exemple, fin de Jean 6 : Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en allez ?
Mais Jésus agit avec souplesse, selon les individus. La diversité de ses approches est remarquable : Parfois il semble décourager, renvoyer presque ; parfois il se montre interventionniste, il plonge au plus vif de la vie personnelle de ceux à qui il s’adresse : Toi, suis-moi – Laisse les morts ensevelir leurs morts. Jésus harponne, saisit.
3. Jésus mobilise toutes les ressources de la personnalité
Il suscite l’intelligence, mais jamais séparément. Il ne joue pas sur les émotions ni sur la volonté comme séparées. SE Il fait appel à toute la personnalité. Il le fait grâce à la mobilité extrême de son style.
Clément d’Alexandrie : « Le Sauveur, pour sauver l’homme, emploie tous les accents et varie à l’infini son langage. Tantôt il menace et il avertit, tantôt il s’indigne, tantôt sa pitié se répand sur tous avec larmes ».
Techniques pédagogiques
Jésus a partiellement employé les techniques des rabbins de son temps, qui privilégiaient la mémoire, et qui utilisaient la répétition, ainsi que d’autres moyens mnémotechniques (Revue Réformée no 2 de 1963 – B. Gerhardson, « Mémoire et manuscrit »).
(Technique au service du premier principe pédagogique : Assimiler une vérité.)
1. Multiplication des paraboles
Aucun autre pédagogue n’a jamais usé d’autant de paraboles.
- La parabole voile la vérité pour ceux du dehors malgré sa transparence apparente. Jésus dit : Pour ceux du dehors, tout se passe en paraboles ; à vous, il est donné de connaître le mystère du royaume des cieux. « Tout se passe en paraboles » = tout reste énigmatique. À cause du caractère indirect de la parabole, donc en parlant de façon indirecte, Jésus laisse de côté ceux qui ne veulent pas s’impliquer personnellement. (Technique au service du deuxième principe pédagogique : Celui qui veut comprendre est obligé de faire un pas de plus vers Jésus.)
- La parabole a parfois un rôle séducteur. Ceux qui sont bien disposés, elle les attire vers Jésus. Si on est bien disposé, on écoute avec plaisir, puis on essaye de comprendre, et enfin on choisit d’agir ou non en conséquence. (Exemple : Parabole de Nathan à David – Tu es cet homme-là !)
- La parabole aide la mémoire en favorisant l’imagination. Le rôle de l’imagination dans la vie intérieure est capital (thème qui serait à creuser). Que Jésus ait tellement misé sur l’imagination montre que la psychologie est une psychologie holistique, non pas atomistique ; elle considère la vie intérieure dans sa diversité. L’imagination est le liant qui met l’affectivité dans l’intelligence et réciproquement. L’imagination prépare aussi les voies de l’action. Elle inscrit la vérité en nous et fera que nous réagirons selon cette vérité. L’imagination et la parabole permettent aussi parfois le grain d’humour qui détend la situation (cf. le livre de R. Voeltzel « Le rire du Seigneur »). (Une étude approfondie serait intéressante.) L’humour permet aussi de percevoir les disproportions. Il permet aussi de se voir dans ce qu’on a de ridicule soi-même.
- La parabole présuppose une conception du monde déterminée, des correspondances entre le visible et l’invisible, entre le corporel et le spirituel. Un seul monde de Dieu, avec des résonances, des harmoniques, des correspondances diverses.
2. « Opportunisme » quant au choix des manières
Dans le choix du sujet de ce que Jésus a à dire, et dans la manière de le traiter, il a tenu compte de ses auditeurs. Jésus tient compte des circonstances dans lesquelles il donne un enseignement.
Exemples :
- Jean 13, ils avaient sans doute pris le bain rituel de la Pâque. Le pain et le vin faisaient aussi partie des rites.
- Matthieu 18, c’est une leçon pratique. Jésus voulait souder la vérité à enseigner à la vie, de façon à faire renaître l’attention.
3. Effort systématique pour frapper
Jésus utilise beaucoup de figures de style : antithèses, paradoxes, hyperboles, etc. Quelquefois Jésus va jusqu’à une mise en scène pour frapper, jusqu’à un comportement qui peut paraître étrange.
Exemples :
- Dans sa manière d’éprouver Philippe (Jn 6.5) au moment de la multiplication des pains.
- Par sa dureté à l’égard de la femme syro-phénicienne (Mt 15.21-28). Que Jésus réponde comme cela à cette femme dans la détresse nous montre bien que c’est un procédé pédagogique qu’il emploie. Il veut amener cette femme à se dépasser par cet acte d’humilité et de foi où elle accepte d’être appelée « chien », et où elle s’accroche à Jésus.
- Envers Pierre marchant sur les eaux. Jésus le laisse, comme Pierre le demande, marcher sur les eaux, mais il le laisse s’enfoncer aussi et le rattrape au dernier moment. Jésus a voulu marquer Pierre.
Voeltzel parle dans un de ses livres de « la duplicité nécessaire de l’éducateur », mot un peu fort, mais qui souligne que l’éducateur a des plans à longue échéance, qu’il en sait beaucoup plus et qu’il doit dissimuler à son élève le sens même de sa conduite.
Jésus considère l’inertie, la distraction, comme le grand ennemi chez ses disciples. Sa pédagogie vise à réveiller chacun. Pour cela il use des paraboles, des choses agréables à écouter, mais aussi des chocs qui secouent l’individu, des mises à l’épreuve. Il s’agit toujours de conduire le disciple plus loin, au-delà de ses limites perçues. Grâce à l’assimilation progressive d’une vérité, Jésus donne la force à son disciple de dépasser tout ce que sa chair lui permettra de faire. Il le conduit à des crises pour qu’il franchisse un pas de plus aboutissant à l’affermissement de ce disciple.
Je reconnais que j’extrapole un peu à partir d’un seul cas très clair, celui de Pierre. C’est l’éducation de Pierre qui nous est décrite avec le plus de détails dans le Nouveau Testament. Jésus s’occupe spécialement de Pierre et le conduit assez loin par ses avertissements, par le don d’un surnom, etc., pour que Pierre, mis à l’épreuve finalement soit capable, non sans pleurs amers, d’aller plus loin, de surmonter victorieusement l’épreuve au bout du compte, allant au-delà de ce vieux Simon qu’il était. L’épreuve ne lui est pas épargnée. Jésus le laisse étonnamment connaître cette épreuve, mais il lui dit aussi : J’ai prié pour toi ; Jésus l’a porté dans la prière. Après le « nettoyage » parfait que Jésus opère – « m’aimes-tu ? » répété trois fois en rappel des trois reniements –, Pierre pourra repartir vraiment affermi et affermir ses frères.
Dernière réflexion : On peut dire que la pédagogie de Jésus avec les siens, telle que les évangiles nous la font connaître, reflète étonnamment celle de Dieu avec son peuple tout au long de l’Histoire.
NOTES
1. Article paru dans le « Bulletin des chefs » no 21 du Mouvement des Flambeaux – 2 rue des Magasins – 67000 Strasbourg. Reproduit avec autorisation.
2. Jn 13.15
3. Ga 4.4 Lorsque les temps furent accomplis…
4. Jésus n’est pas appelé « pédagogue » (paidagogos). C’est la loi qui est appelée « pédagogue ». Ce mot n’avait pas le même sens qu’aujourd’hui. Le pédagogue, c’était l’esclave qui menait les enfants à l’école, pas le formateur.
5. Lc 6.40
6. Jn 13.20
7. À comparer avec la pédagogie de Socrate : « Connais-toi toimême