Disciple de Jésus-Christ
au quotidien …
dans le monde du travail, à l’école, dans la famille, etc
Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive (Mt 16.24 ; Mc 8.34).
Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples (Jn 8.31).
À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres (Jn 13.35).
Les critères caractérisant le disciple donnés par Jésus sont très clairs. Mais il n’est pas toujours évident de vivre cela au quotidien ! Nous avons interrogé des personnes diverses : homme, femme, ingénieur, mère au foyer, étudiant, âgés de 19 à plus de 50 ans, célibataires ou mariés, membres de l’Église « La Bonne Nouvelle » de Strasbourg. Merci pour leur disponibilité !
Qu’est-ce qu’être disciple de Jésus- Christ pour toi ?
Pour Anne, c’est « (essayer) d’être toujours en connexion avec Christ, le laisser prendre part à ma vie (activités, amitiés, projets, rêves, caractère…), le laisser me guider, lui obéir. »
Pour Line, être disciple de Jésus-Christ, « c’est chercher à vivre jour après jour au plus près de ce que Dieu nous enseigne dans sa Parole. » « Bénéficier de la présence de Christ dans mon quotidien et être à son service en continuité » est l’objectif de Jacques, et Élisabeth, son épouse, dit : « Avoir un maître bienveillant avec une discipline de vie en lui étant soumise. »
« Être disciple de Jésus-Christ ne se résume pas à une liste de tâches à effectuer, dit Paul, c’est une manière de vivre, à adopter au quotidien. C’est avant tout être honnête avec Dieu et son entourage. Ne pas jouer la comédie pour “faire le bon chrétien”, mais constamment chercher à vivre selon la volonté de Dieu, et faire toutes choses pour sa gloire, vivre sa foi de manière transparente, vivre pour Dieu ! »
C’est, pour Alain, « une marche journalière avec Jésus-Christ. Un choix renouvelé chaque matin de le laisser me former, me transformer, me diriger. C’est lui soumettre chaque jour à nouveau tout mon être, mon corps, ma volonté et mes pensées. » Et il ajoute que les pensées sont « un domaine que nous gardons souvent en dehors de sa souveraineté sur nous ! »
« Cela peut se traduire, dit Paul, de bien des manières : aider un camarade de classe, l’inviter au groupe de jeunes, avoir un comportement saint au sein de son école, mais également s’investir dans son Église par divers services et engagements. Ce n’est pas une chose aisée que l’on acquiert du jour au lendemain, mais plutôt une quête constante avec un idéal à atteindre. » « Pour cela, j’ai besoin de son aide au quotidien, car je suis bien faible devant ce défi », ajoute Line. Anne mentionne l’importance « d’apprendre à mieux connaître Christ par la lecture de la Bible et la prière. »
Quel(s) défi(s) représente(nt) pour toi la vie de disciple au quotidien dans le cadre du travail, des études, de la famille ?
« Au travail, dit Anne, le défi pour moi est de me démarquer lorsque c’est nécessaire, d’oser affirmer la différence. Je pense à trois situations :
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La première situation qui est la plus fréquente est de se démarquer lorsque les collègues dénigrent d’autres collègues. Ce qui est difficile, c’est de ne pas se mettre à dénigrer aussi les autres collègues, ne pas approuver les moqueries tout en ne jugeant pas les collègues moqueurs.
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La deuxième situation est le défi de l’honnêteté. Chaque jour, je dois écrire sur des projets j’ai travaillé par tranche de deux heures. À chaque projet correspond un certain nombre d’heures date butoir. Alors qu’un projet était en dérive (dépassement du nombre d’heures de travail alloué à ce projet), ma responsable m’a demandé d’écrire que j’avais travaillé sur un autre projet.
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La troisième situation est le défi de l’éthique. Il n’est pas toujours évident de se positionner. J’ai senti la désapprobation de ma chef quand je lui ai dit que j’étais allée à la Manif pour tous… Je ne parle pas de ma foi avec n’importe qui, n’importe quand, c’est souvent entre midi et deux et dans de petits groupes. Savoir saisir les bonnes occasions pour parler de sa foi, oser en parler – peut-être plus souvent – est aussi un défi. »
Pour Line, « étant à la maison, le défi est d’utiliser mon temps de manière fructueuse, de ne pas me laisser prendre par des activités “inutiles”, chronophages. Le défi est aussi d’avoir des contacts avec l’extérieur, avec des non-chrétiens, car je suis très casanière. »
Tout en respectant la laïcité dans le monde professionnel, Jacques veut « être un témoin de Christ dans ma relation avec les collègues ; adopter les bonnes attitudes face à des choix et des situations que je rencontre au travail. »
« Rester disponible dans la vie de famille à tous moments en exerçant une autorité bienveillante sous le regard de mon maître » est l’enjeu pour Élisabeth.
Pour Paul, il s’agit de « témoigner en permanence par son comportement, ses actes, ses paroles et ses pensées. Être patient et lent à la colère. »
« Prendre un temps d’arrêt pour réaliser l’enjeu de ma vie, et me rappeler à qui j’ai affaire : sa grandeur, sa majesté, son amour infinis. Ne laisser aucun pan de ma vie en dehors de la seigneurie de Christ. Accepter ses interpellations, quelles qu’elles soient, » est le défi à relever selon Alain.
Te prépares-tu spécialement en vue des situations que tu vas rencontrer ?
Pour cela, Anne fait partie d’un groupe de prière qui se réunit chaque semaine. « Il m’est arrivé plusieurs fois de demander de prier pour mes collègues ou pour la sagesse pour savoir comme réagir face à une situation. »
« J’ai tendance à beaucoup réfléchir à l’avance aux situations et j’essaie de les remettre totalement aux mains du Seigneur, ce qui n’est de loin pas toujours une évidence pour moi », dit Line. Élisabeth reconnaît qu’elle a « l’immense privilège d’être souvent seule à la maison et c’est l’occasion quotidienne de pouvoir ouvrir mon coeur avec toutes mes préoccupations et d’écouter sa Parole. Je l’invite à se mêler de ma vie, car c’est ce qu’il y a de mieux qui puisse m’arriver. Souvent je fais cette prière que mon esprit soit soumis à l’Esprit Saint qui habite en moi. » «
C’est dans ma rencontre matinale quotidienne avec le maître que je remets ma journée entre ses mains afin qu’il aplanisse mon chemin. Je compte sur l’aide de Dieu dans toutes mes actions et décisions. Ma préparation s’inscrit plutôt dans la continuité que dans des élans ponctuels », dit Jacques.
Paul, étudiant, voit cela comme « une préparation continue et non comme une préparation spéciale. Cependant, il est bon de se former pour affronter des situations sortant de l’ordinaire, situations pouvant rapidement nous dépasser. »
« Il y a des situations qui demandent en effet de prendre du temps pour laisser Dieu nous parler, nous rassurer, nous éclairer, dit Alain. Mais c’est généralement une marche paisible et dans la liberté, où tout est partagé avec Dieu. Quand les occupations sont nombreuses, cela reste un défi, mais, parce que je lui ai donné toute autorité sur ma vie, j’ai confiance qu’il est fidèle pour m’arrêter si je pars de travers ou si je l’oublie. »
Quelles ont été tes joies, tes déceptions ?
« Quelle joie quand ma responsable est venue à un concert d’un groupe chrétien et que ça lui a plu ! », dit Anne, et « Quelle joie quand ma collègue a lu quelques pages d’un livre chrétien de pensées pour chaque jour ! Du côté des déceptions, j’ai parfois l’impression d’être maladroite dans mon témoignage et j’aimerais pouvoir plus oser réagir à certaines situations. »
Pour Line, la joie, « c’est de voir – souvent après coup – combien le Seigneur agit si on lui remet toutes choses, même les plus simples de la vie quotidienne, et ma déception, c’est de voir combien souvent je commence par vouloir agir par moi-même avant de tout remettre entre ses mains ! »
« Dans le monde professionnel tout comme dans les autres domaines de la vie, je ne vole pas de réussite en réussite. Des contrariétés, liées parfois à mon témoignage, ont émaillé mon parcours professionnel, mais je suis conscient de bénéficier de la présence et la bénédiction du Seigneur. Tout comme Yaebets (1 Ch 4.9-10), je demande au Seigneur d’aplanir mon chemin et d’élargir mes horizons. Il a répondu bien au-delà de mes espérances », partage Jacques.
« J’ai été un disciple bien désobéissant à la volonté du Maître, nous dit Élisabeth, et il m’a accordé la grâce de la repentance après un divorce en me donnant l’occasion de reconstruire ma vie sous son regard. Christ a toujours été proche de la volonté du Père et il en était pleinement conscient. Il était en “connexion permanente” et obéissant. Dans ma faiblesse, j’envie ce modèle de relation que nous a laissé Jésus-Christ. »
Ce qui fait la joie de Paul, c’est « la progression dans la foi des autres chrétiens de mon Église ! Les moments de prière, les partages, les témoignages ainsi que les baptêmes sont pour moi des moments forts et importants. » Au contraire, poursuit- il, « le manque d’investissement de certains chrétiens a été pour moi une déception. Être disciple de Jésus-Christ implique selon moi une vie d’Église active ainsi qu’un investissement personnel dans la mesure du possible. »
Et pour Alain, « Ma plus grande joie de disciple : avoir pu transmettre à mes enfants ma joie de connaître Jésus. Cependant, je suis un peu triste et très interpellé que ma vie au quotidien ne change pas plus de vies autour de moi. »
Propos recueillis par Marcel REUTENAUER