Faire face au désert intérieur
Par Nelly Sinclair-Kuen1
La description d’un désert intérieur peut paraître décourageante ou accablante pour une personne extérieure à cette expérience. Mais le désert intérieur existe, avec sa dure réalité. On peut penser à la « nuit obscure » que de grands noms du christianisme ont vécue, comme St-Jean de la Croix ou John Wesley, ou plus près de nous mère Térésa ou Joni Eareckson après son accident. Ces grandes figures peuvent nous apprendre beaucoup sur notre propre désert intérieur. Motivés par de la compassion, nous pouvons regarder en face ce qu’un proche est peut-être en train de vivre, même si cela semble incompréhensible ou inadmissible. Selon les personnes concernées, ce sera l’une ou l’autre des facettes exposées qui sera présente, pas forcément toutes.
C’est pourquoi je veux la séduire et la conduire au désert, et je parlerai à son coeur. Osée 2.16
Par David Steinmetz
Osée est vraisemblablement originaire du Royaume du Nord. Il a exercé son ministère peu de temps avant la chute de ce Royaume, dans un contexte où la nation était prospère, mais totalement corrompue et asservie au culte des idoles (Os 2.10 ; 4.2). La relation du peuple avec Dieu était plutôt… désertique ! Mais par l’intermédiaire de son prophète, Dieu décide d’intervenir. Il demande à Osée d’épouser une femme prostituée (Os 1.2) et adultère (Os 3.1). Le Seigneur déclare alors pourquoi il ordonne un tel acte à son prophète : le pays se prostitue, il abandonne l’Éternel (Os 1.2, voir 5.4). L’union d’Osée avec une prostituée représente l’union de Dieu avec un peuple qui s’est détourné de lui pour se donner à d’autres dieux. De cette union naitront Jizréel (« Dieu dispersera »), Lo-Rouhama (« celle dont on n’a pas compassion ») et Lo-Ammi (« pas mon peuple »), pour montrer aux Israélites le sort que Dieu leur réserve à cause de leur faute. Puisque le peuple a abandonné l’Éternel, l’Éternel l’abandonnera à son tour et lui fera subir la déportation. « C’est pourquoi, dit le Seigneur, je veux la séduire et la conduire au désert… » (Os 2.16)