Nouvelles méthodes

 

d’évangélisation

 

dans un monde en mutation

 

Atelier N° 17

HADYN MARSHAL
(ST-VINCENT-ETLES-
GRENADINES,
CARAÏBES)

HADYN MARSHAL

Le 15 mai 2010, une lesbienne autoproclamée fut ordonnée évêque de l’Église épiscopale. Le journal The Kansas City Star présenta l’événement comme « un pas en avant de l’Église ». À propos de cette ordination, un blogueur laissa le message suivant : « C’est une bonne chose que l’Église reconnaisse les gens pour leur foi en Dieu et qu’elle ne les juge pas en fonction de leurs préférences sexuelles. » Si vous trouvez ces déclarations choquantes, bienvenue dans le monde postmoderne.

 

Avant que nous n’allions plus loin, il est nécessaire d’éclaircir le sens de certains termes.

D’après la pensée prémoderne, il existe une réalité transcendante au-dessus et audelà de ce monde. Réalité dont nous dépendons et qui nous est accessible par la révélation.

Pour les monothéistes, Dieu est la réalité transcendante, pour les polythéistes, ce sont les dieux. La pensée moderne qui, en gros, découle des idées des Lumières du 19e siècle affirme que la vérité objective existe et que la raison humaine suffit pour découvrir cette vérité. L’existence de Dieu est possible mais non nécessaire. La raison humaine est le juge de toute chose. La pensée post moderne affirme qu’il n’y a pas de pensée transcendante éclairant toute chose. Donc, la vérité objective n’existe pas. En d’autres termes, il n’y a ni Dieu ni Vérité.

Le postmodernisme engendre un nombre d’attitudes et de philosophies qui ont des conséquences pour l’évangélisation. Je voudrais en souligner quatre. Notre efficacité en matière d’évangélisation dépendra de la façon dont nous y répondons.

 

 

Le relativisme

 

Cette façon de penser affirme qu’il n’y a pas de vérité absolue et, par conséquent, pas de moralité absolue. Les relativistes pensent en termes de préférence. Par exemple, être homosexuel est simplement un problème de préférence sexuelle. La question du bien et du mal n’est pas pertinente. Pour eux, il n’est pas vrai que Jésus soit le seul chemin vers Dieu. Ils voient cela comme de l’arrogance, de l’étroitesse d’esprit et une atteinte à leur liberté de choix en matière religieuse.

 

 

conference mutationL’hédonisme

 

S’il n’y a pas de transcendance, il n’y a pas d’autre raison de vivre que ce monde-ci et il suffit de cultiver le plaisir.

La Bible parle d’un temps où les hommes seront plus amis du plaisir que de Dieu (2 Tm 3.2) et il semble bien que nous vivions à cette époque-là. La télévision est l’une des principales sources de distraction aujourd’hui. Ajoutez à cela l’ordinateur personnel et la masse sans cesse croissante des gadgets dont nous disposons, et vous comprendrez que la prédication soit aisément ressentie comme ennuyeuse.

 

 

Le consumérisme

 

L’accent est mis sur le goût de chacun. Les gens peuvent choisir parmi les innombrables produits et services mis à leur disposition. La mentalité consumériste s’étend aussi au domaine religieux et les gens participent à un événement cultuel s’ils aiment ce qui leur est présenté, la Vérité n’étant pas le sujet. Ils auront aussi tendance à fréquenter une église en fonction de ce qu’elle peut leur apporter plus que par rapport à ce qu’ils peuvent donner.

 

 

Le cynisme

 

Sans base absolue pour la moralité, il est facile de ne se soucier de personne. Les prédicateurs, principalement en occident, donnent l’impression de s’attaquer essentiellement au sexe et à l’argent. Ainsi les multiples scandales impliquant les prédicateurs télévisuels n’ont pas aidé la cause chrétienne.

 

Les attitudes et philosophies qui viennent d’être soulignées suscitent de nombreuses questions sur la façon de pratiquer l’évangélisation aujourd’hui.

• Comment présenter Jésus comme la seule voie de salut à des gens qui pensent que chacun a le droit de choisir sa religion ?

• Comment faire comprendre que Jésus est la Vérité à des gens qui pensent que la vérité en tant que telle n’existe pas ?

• Comment faire passer un message du plus grand sérieux à des gens qui évaluent les messages communiqués selon leurs caractères divertissants ?

• Comment présenter les dures vérités du christianisme à des gens qui préfèrent n’écouter que ce qu’ils veulent entendre ?

• Comment présenter un message d’amour divin à des gens qui pensent que nul ne se soucie de son prochain ?

 

 

Voici quelques suggestions :

 

Discussions littéraires

 

Un érudit évangéliste peut présenter un aspect du message chrétien au travers des thèmes d’un livre populaire. Le but est de s’attaquer au postmodernisme au niveau philosophique. Cette méthode a été utilisée avec efficacité par l’Institut Francis Schaeffer au cours du séminaire sur l’Alliance à St-Louis, Missouri.

 

Témoignages

 

Les gens critiquent moins un témoignage qu’une présentation argumentée, car il est relatif à une expérience personnelle. Une personne peut montrer ce que l’Évangile lui a apporté et continue à lui apporter. Le Seigneur Jésus encourage les gens à partager l’expérience de sa puissance. (Lc 8.39)

 

Films, théâtre, dessins animés

 

L’idée est de présenter l’Évangile d’une façon intéressante pour l’homme postmoderne. Celui qui n’écouterait pas un sermon regardera une pièce ou un film. Les dessins animés plaisent particulièrement aux jeunes. Ceci est important puisque la majorité des gens se convertissent entre 13 et 19 ans.

 

Évangéliser sur le net

 

Si l’on considère le nombre d’heures que les jeunes passent sur le net, il semble sensé de poster des messages évangéliques en ligne et de les partager avec les amis que nous rencontrons ainsi.

 

Répondre aux besoins des gens

 

Cela implique de concevoir des programmes répondant aux problèmes et soucis des gens pour leur présenter l’Évangile.

Par exemple, les gens qui n’assisteraient pas à un office religieux pourraient participer à un séminaire sponsorisé par l’église qui porterait sur un point de santé.

J’ai connaissance d’au moins une assemblée récemment implantée aux Antilles qui a mis en place un ministère médical.

 

Servir

 

Ici, le but du service est de montrer l’amour du Christ par de petites actions, comme aider une personne âgée à faire ses courses. Servir au nom de Jésus nous permet de montrer aux autres que nous nous soucions d’eux et cela nous donnera des occasions de partager le message évangélique.

Trois principes doivent nous guider lorsque nous cherchons à transmettre le message évangélique à notre époque postmoderne :

 

1. Nous devons changer de méthodologie sans jamais capituler. Dans la mesure où nous sommes ceux qui essayaient d’atteindre les autres, c’est à nous qu’il incombe d’effectuer tous les ajustements nécessaires nous permettant d’être entendus (1 Co 9.22). Nous devons cependant garder à l’esprit que si les méthodes changent, le message ne change pas. Il ne doit pas être édulcoré pour le rendre plus plaisant à l’homme postmoderne.

 

2. Nous devons reconnaître les opportunités au milieu des défis. L’effondrement causé par le postmodernisme laisse les gens plus pessimistes à l’égard du futur. Les jeunes sont de plus en plus dépressifs. C’est un moment propice pour proposer un modèle de vie et déclarer l’espoir que nous avons en Jésus.

 

3. Nous devons compter sur l’aide du Saint-Esprit. L’ampleur des défis que nous relevons nous force à chercher une solution au-delà de nous-mêmes. Quelles que soient les formes extérieures que revêtent les défis, ils sont fondamentalement d’ordre spirituel (Ép 6.12). C’est le diable qui se cache derrière les philosophies destructrices de notre époque. Nous devons lui faire face sur le plan spirituel (2 Co 10.3-4.)

 

L’inspiration du Saint-Esprit est cruciale pour choisir et mettre en oeuvre les bonnes méthodes pour présenter un Message immuable dans un monde en mutation.

 

IMPRESSIONS

 

« Une organisation quasi parfaite (alsacienne…), une communion fraternelle très forte, des enseignements riches et pertinents… En bref, j’ai été émerveillé de voir comment Dieu agit dans le monde, même dans les pays les plus fermés comme le Pakistan ou les plus ignorés comme la Mongolie. Jésus bâtit son Église ! J’ai été très encouragé et repris par les témoignages des frères venant du tiers monde, qui font beaucoup pour annoncer l’Évangile avec peu de moyens, et souvent au milieu de beaucoup de difficultés. Leur vision, leur zèle m’ont impressionné. Bref, j’ai passé une semaine inoubliable. Je suis revenu encouragé. »

 

ALAIN GUILLAUMAIN, LYON

 

 


 

des origines

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

PROCHAINE JOURNÉE DU RÉSEAU DES SCIENTIFIQUES ÉVANGÉLIQUES

Le Réseau des scientifiques évangéliques organise sa quatrième journée de réflexion le 21 janvier 2012 à Paris (Église anglicane St Michael’s, 5 rue d’Aguesseau, 75008) sur le thème « Perspectives sur l’origine de l’humanité ». D’où venons-nous ? Comment penser la création de l’homme dans le cadre temporel et géographique établi par les sciences ? Des biologistes et théologiens apporteront leur contribution à cette discussion pour relever les questions clé du débat et élaborer une perspective chrétienne.

Contact : contactRSE@gmail.com

www.scientifiquesevangeliques.org