La sexualité avant le mariage ?

 

 

Par Reynald Kozycki

 

 

 

Pour nos sociétés (post) modernes, la question est totalement déplacée. La pression sociale, les médias…, ridiculisent en général ceux qui déconseilleraient la sexualité avant le mariage, quand mariage il y a !

 

 

 

 

Et le chrétien ?

 

Celui qui est soucieux de faire la volonté de Dieu dans sa vie aura une conception tout autre. Il sait que, particulièrement dans la sexualité, ce n’est pas au « monde ambiant » à lui imposer sa loi, même si parfois, quelques « leaders de groupe de jeunes » affirment qu’il n’est pas très grave d’avoir des relations sexuelles avant le mariage si deux personnes s’aiment ! Le texte biblique de base Tel un refrain, l’Écriture affirme que l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair (Gn 2.241). Tous les exemples bibliques démontrent que le mariage n’est pas simplement un choix de deux personnes qui s’aiment, mais un choix appuyé et confirmé par la famille et la société2. Ainsi l’acte par lequel deux personnes quittaient leurs parents pour s’attacher l’une à l’autre passait toujours par un rituel social, parfois religieux. C’est seulement à partir de ce moment qu’elles devenaient une seule chair, au sens littéral, dans la sexualité, mais aussi, au sens symbolique, en devenant une seule famille. Ce texte est suffisant pour démontrer que toute autre forme de sexualité était appelée soit adultère, soit débauche3.

 

 

D’autres textes

 

Ce principe est implicite dans le mariage de Jacob, de Juda, de Tamar4… La pratique du Deutéronome, encore présente dans certaines cultures, consistant à garder un drap ou une serviette tachée de sang lors de la nuit de noces, permettait de prouver la virginité de la jeune fille5. La honte accompagnait les contrevenants à cette abstinence avant le mariage, notamment en Ex 22.15- 16. L’exemple de chasteté de Joseph et de Marie, même pendant leurs fiançailles, n’avait rien d’exceptionnel.

 

 

Le bon sens

 

Cette abstinence de la sexualité avant le mariage peut se comprendre assez facilement. Imaginons l’inverse, cela signifierait qu’il suffit que deux jeunes aient un simple projet de mariage pour avoir une relation sexuelle. Comme les relations peuvent se défaire assez facilement sans les liens du mariage, il est évident que cette pratique ouvrirait une grande porte à une multiplicité de relations, au « butinage sexuel », même dans les Églises!

 

 

Conclusion

 

La Bible envisage la sexualité comme un cadeau de Dieu, mais dans les seules limites du mariage. Avant ou en dehors, elle parle de débauche ou d’adultère. Heureux celui qui met en pratique la parole de Dieu !

 

R.K.


NOTES

 

1. Voir aussi Mt 19.5 ; Mc 10.7 ; Ep 5.31 et, en partie, 1 Co 6.16.

 

2. D’ailleurs la reconnaissance du mariage par la « société » et le « droit » est un fait universel : « Aucune société ne peut en effet courir le risque de l’anomie (absence de loi), et toutes enserrent dans des normes plus ou moins contraignantes l’union des sexes et la reproduction de l’espèce, faits de nature sur la base desquels s’édifie la famille. » Catherine LABRUSSE-RIOU, « Droit du mariage » Encyclopédie Universalis, 2006.

 

3. Voir par exemple l’article « Mariage » dans Le Grand dictionnaire de la Bible, Excelsis 2005. Nous ne nous arrêtons pas sur la polygamie qui n’était pas dans le plan originel du mariage, mais tolérée dans l’AT (avec uniquement des situations problématiques), et fortement découragée dans le NT.

 

4. Gn 29.15-30 ; 38.1-11.

 

5. Dt 22.13-30.