Une révolution… Oui, mais la vraie !1
par Briand F.Tatford
« Plus ça change, plus c’est la même chose ! » dit-on si souvent dans ce pays, berceau des révolutions de 1789,1830,1848 et 1968. En cette année du bicentenaire de la Révolution française, il sera salutaire d’examiner les racines des poussées révolutionnaires, de faire une analyse historique et de comparer celle-ci avec les exigences d’un livre millénaire dont certains prétendent qu’il est le livre le plus révolutionnaire qui ait jamais été écrit. Une de ses grandes déclarations est : « Voici, je fais toutes choses nouvelles ». Car le sens du mot révolution signifie le changement total : « Un changement brusque et violent dans la politique et le gouvernement d’un état » (Littré).
Aujourd’hui, les médias ont dévalué ce sens du mot « révolution » et l’utilisent pour n’importe quel bouleversement idées, politiques ou non. Son premier usage fut celui de Copernic dans son livre Des révolutions des orbes célestes. L’histoire de la Grèce est un abrégé de toutes les révolutions possibles (Condillac). En Italie, un changement du pouvoir dans les cités-états était appelé « Revoluzioni ». Nous devons une définition moderne à Kirk2 dans son livre Jésus-Christ révolutionnaire, publié en Espagnol : « La Révolution est l’arrivée d’un nouveau facteur quantitatif dans l’histoire humaine qui change radicalement la direction politique d’un peuple qui possède déjà une longue tradition du passé ».
Jacques Godechot regarde la Révolution de 1789 comme étant la phase française de toute une vague révolutionnaire qui a commencé en Angleterre en 1688, puis en Amérique, lorsque la population s’est libérée des colonisateurs anglais en 1776, et qui a atteint aussi la Belgique et Genève. La Révolution française fut la plus violente ; on ne peut pas l’attribuer uniquement aux écrits des philosophes.
Dans notre étude, nous essaierons d’abord de voir les causes et les résultats de la Révolution française, ensuite nous verrons pourquoi Marx considérait cette révolution comme étant abortive, un coup manqué. Nous terminerons en formulant des propositions pour comprendre quelle est la nature de la Révolution biblique, plus vraie et profonde.
Les idées qui ont préparé le terrain pour la Révolution française
La naissance d’une situation révolutionnaire se produit quand des idées radicales entrent en conflit avec la structure de la civilisation en place. Pendant le XVIIème siècle, suite aux écrits de Montesquieu, Rousseau et Voltaire, il s’est produit une métamorphose au niveau des idées philosophiques. Jusqu’alors, la réalisation d’un nouvel ordre de justice et d’égalité devait provenir de l’action transcendantale de Dieu.
A partir du début du XVIIIème siècle, on croyait que l’homme lui-même était devenu capable de réaliser ce changement radical. Condorcet a exprimé cela en 1793 dans L’Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain. Il disait que l’éducation universelle était l’instrument par lequel l’homme allait comprendre que les privilèges de classe et d’ordre humain étaient nocifs et qu’une nouvelle société devait voir le jour. Dans celle-ci, il y aurait une égalité des chances pour tous. Pour Rousseau, l’idéal était la bonté de l’homme dans un état parfait.
Ces diverses idées ont été le ferment de tout le mouvement révolutionnaire entre 1787 et 1789. En cette dernière année, quand Louis XVI a appris la chute de la Bastille, il s’est écrié : « C’est une révolte ! » Liancourt lui a rétorqué : « Non Sire, c’est une révolution ». Un auteur de l’époque considérait que cet événement avait jeté son ombre sur toute l’histoire de l’humanité des deux derniers siècles.
En dehors des écrits philosophiques, deux autres éléments furent à la base de l’ébullition :
– de nombreuses guerres avaient laissé un fardeau de dettes et les rois avaient imposé des taxes très lourdes sur les bourgeois qui étaient encore exclus du pouvoir politique ;
– d’autre part, la France était devenue le pays le plus peuplé de l’Europe avec 26 millions d’habitants, et on n’arrivait pas à s’approvisionner en nourriture. Pour répondre à ce problème, il fallait accroître la productivité par la concentration des terres et leur libération du système féodal.
C’est pour cela que la prise de la Bastille le 14 juillet 1789 eut une si grande signification : cette forteresse représentait le bastion de la tyrannie royale. Les historiens ont démontré que « la prise de la Bastille » était plutôt un mythe. La Bastille fut « rendue » à ceux qui venaient s’approvisionner en armes. Tout cela est dû à la surinformation qui embellit tant de nos récits historiques. On pensait que tant de’ fruits de la Révolution pouvaient être à la base d’une nouvelle société vraiment juste et équitable. Mais en réalité, ces années-là furent catastrophiques pour l’économie. Il vaut mieux parler des résultats à long terme tels que la Déclaration des Droits de l’Homme signée le 26 août de la même année.
La Révolution a connu des sursauts en 1830 et 1848, mais selon Marx elle n’a jamais vraiment réalisé ses buts sociaux en la Liberté, l’Egalité, la Fraternité dont on avait tant parlé. Il y a bien eu émancipation politique mais non humaine où de vrais être vivants vivraient en fraternité les uns avec les autres. La Société ne pouvait être vraiment changée que si les bases économiques étaient modifiées. C’est alors une nouvelle révolution, industrielle cette fois-ci, qui a déferlé sur le monde européen pour installer de nouvelles méthodes de production attelées à l’usage, d’abord de la vapeur, puis de l’électricité.
MARX : Au XXème siècle, le défi révolutionnaire est celui du marxisme, car après un certain recul, les autres courants révolutionnaires tels que le maoïsme semblent avoir été passagers.
Le marxisme a beaucoup à offrir aux classes sous-privilégiées: l’idéal d’un monde qui serait libre des injustices, de la guerre et de la pauvreté. Il promet des privilèges pour les ouvriers, une camaraderie, une cause commune. S’il a eu un tel succès même face au christianisme institutionnel, la cause en revient au manque de conséquence des chrétiens. Il y a malheureusement chez ces derniers une dichotomie entre la croyance et la pratique.
Le marxisme ne s’est pas contenté d’examiner les causes de l’injustice et de la pauvreté, mais il a voulu proposer des solutions pour y remédier.
C’est Dietrich Bonhoffer qui a analysé certains points où le christianisme, au lieu d’être une force révolutionnaire, s’est laissé distancer par les philosophies révolutionnaires comme le marxisme :
1) L’individualisme: L’homme religieux est tellement préoccupé par son état spirituel et par son sort qu’il ignore son voisin. C’est l’attitude égoïste de la voluptueuse d’Esaïe 47.8 : « Toi… qui t’assieds avec assurance et qui dis en ton coeur : Moi et rien que moi ». Les chrétiens se sont souvent bornés à dire que l’Evangile parle à l’individu et cela est vrai. Mais Dieu se préoccupe aussi de « communauté ». L’Ancien Testament nous parle de la transformation de la société par le déracinement de l’injustice.
2) Bonhoffer voyait aussi le problème métaphysique. Dieu n’est-ll que le personnage mystique qui est la contrepartie surnaturelle d’un système où l’homme individualiste se trouve au centre ? Le chrétien se contente-t-il de déclarations comme 2 Pierre 3.13 : « Nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habitera », ou croit-il à une actualité de la Bonne Nouvelle ? Il y a aujourd’hui un courant de retour dans ce domaine. « Dieu est là et II n’est pas silencieux » disait Francis Schaeffer. Proclamons tout haut que nous croyons à Son intervention, à de vraies réponses à la prière, à une action de guérison.
3) Bonhoffer avait raison de dire que souvent l’intérêt religieux ne portait que sur une partie de la vie car pour beaucoup les découvertes scientifiques avaient repoussé les frontières du religieux. Mais aujourd’hui ce n’est plus pareil. Les scientifiques se rendent de plus en plus compte qu’il faut envisager une vue cosmique du système et que tout ne s’explique pas par des lois mathématiques.
Peut-on vraiment dire que le christianisme a un sens révolutionnaire comme le marxisme en a un?
Plusieurs courants ont essayé de prolonger le message chrétien dans des données révolutionnaires de caractère politique et social.
Tels sont les propos de ceux qui propagent la « Théologie de la Libération », et d’une autre manière, de la vague représentée par les Beatles (We Wanna révolution : « Nous voulons une révolution ») que John Lennon a tout de même admis comme étant une fuite de la réalité.
Lénine, à la veille de la Révolution de 1917, a dit que « la pratique » de la révolution a besoin « d’une théorie » de la révolution, c’est-à-dire que la révolution doit être motivée par autre chose que par le désir d’un pouvoir politique.
Prenons la devise de la République comme objectif d’une visée révolutionnaire : Liberté, Egalité, Fraternité.
1) La Liberté : Tout au long de la Bible, il en est question. C’est le thème des livres historiques de l’Ancien Testament. Si le peuple de Dieu a souffert de l’esclavage, c’est parce qu’il n’avait pas choisi les options divines. Le chrétien dirait que la faiblesse des théories révolutionnaires non chrétiennes est qu’elles ont eu une manière irréaliste d’évaluer la nature humaine.
Le Christ dit : « Vous connaîtrez la Vérité, et c’est la Vérité qui vous rendra libres ». La Vérité, par définition, étant absolue, est un objectif en soi.
Le message chrétien concerne les objectifs en même temps que les moyens.
La société chrétienne doit être une société de Vérité : « Marchez dans la Lumière », écrit Jean.
C’est pour cela que le chrétien peut suggérer des solutions politiques (Catherwood), mais il ne peut pas dogmatiser dans ce domaine en se basant sur les enseignements bibliques. Pour le communisme, la violence est un élément de force dans la réalisation de sa révolution, car il veut renverser les classes sociales et les remplacer par une autre.
Tandis que pour le chrétien, Jésus-Christ est la force motrice. Jésus dit : « Je suis la Vérité… personne ne vient au Père (ne peut connaître le Royaume de Dieu) sans passer par moi ». La vraie Révolution ne peut s’effectuer que par l’intervention de Dieu. « Nos ennemis ont foulé ton sanctuaire… Ah, si tu déchirais les cieux et si tu descendais, les montagnes s’ébranleraient devant toi » (Esaïe 63.18-19).
Le chrétien est conscient3que l’Histoire illustre la misère de l’homme, son impuissance, les échecs de sa bonne volonté, c’est-à-dire en termes chrétiens, la puissance du péché dont ni l’homme ni l’histoire ne parviennent à se libérer.
Si nous voulons parler de Liberté, que ce soit dans un contexte biblique ou non, il faut nécessairement la définir. Elle est l’opposé de la servitude ou l’asservissement, qu’il soit d’ordre matériel, physique ou spirituel. Alors l’Ecriture Sainte est vraiment révolutionnaire dans le sens étymologique car elle parle dans le Lévitique (25.10) d’un cycle où la Liberté devait être accordée à toute personne esclave dès la 7ème année de son esclavage. Le Nouveau Testament va plus loin en proclamant une totale liberté spirituelle : « Vous avez été rachetés à un grand prix, ne devenez pas les esclaves des hommes » (1 Corinthiens 7.23).
Toute vraie Liberté a des « garde-fous ». Autrement, la liberté d’un individu de faire ce qu’il entend peut, par l’emploi de la force, lui permettre d’assujettir autrui. La Bible ne reste pas sur le plan théorique, mais applique cela à la vie quotidienne en Galates 5.13 : « Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte pour vivre selon les desseins de votre propre nature ; au contraire, laissez-vous guider par l’amour pour vous mettre au service les uns des autres ».
2) L’Egalité : Quant à la conception de l’Egalité, le christianisme accepterait volontiers la définition du Littré : « L’Egalité devant la loi, condition d’après laquelle tous les citoyens sont sujets de la loi, sans exception ni privilège ». Mais elle n’accepterait pas l’autre définition : « L’Uniformité », car celle-ci a des racines dans les enseignements du « Siècle des Lumières » qui prônaient une autonomie de raisonnement. « Oser penser et connaître, disait Kant, et allons librement où cela nous amène ». Le christianisme ne veut pas enchaîner nos modes de pensée et de réflexion car il postule que l’autonomie ne peut pas être absolue.
– Etre égal à qui ? Les chances d’égalité seraient fondées sur quels critères ? Le christianisme enseigne que les hommes sont créés égaux entre eux, mais postule que la suite de la création a été la Chute, ce qui a nécessité une intervention divine que nos appelons la Rédemption.
Selon la notion chrétienne, l’Egalité a besoin d’un point de référence, d’un absolu que nous appelons la Révélation. Ce n’est que devant cette révélation que l’homme devient vraiment l’égal de son semblable, même jusqu’au point de constater que si la Bible dit que tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, elle dit aussi que Dieu rend les hommes justes à Ses yeux par leur foi en Jésus-Christ. Il le fait pour tous ceux qui croient au Christ car il n’y a pas de différence entre eux (Romains 3.22 à 24).
Jésus-Christ a témoigné de son mépris pour le privilège en ce que tous ses disciples étaient des gens du peuple « am ha arets » (qui n’étaient pas instruits dans la loi). Jésus-Christ a montré son accord avec les objectifs des révolutionnaires mais non avec leurs moyens. Il n’était pas heureux de l’état de la société telle qu’il l’avait trouvée et II voulait que les choses changent : « Je suis venu vous apporter la Vie, et la Vie en abondance ». Comme dirait aussi Nicolas Berdaef, « le chrétien est le révolutionnaire perpétuel qui n’est satisfait d’aucun style de vie parce qu’il recherche le Royaume de Dieu et Sa Justice, car il aspire à une transformation plus radicale de l’homme, de la société et du monde ».
René Padilla continue4 : « Le problème avec la violence n’est pas que c’est radical, mais qu’elle n’est pas assez radicale. Elle essaie d’éliminer les symptômes sans guérir la maladie. Elle propose des vitamines quand, en réalité, on a besoin d’une intervention chirurgicale ».
L’Egalité, pour le chrétien, est surtout l’Appel : « Tous sont appelés ».
Le chrétien vrai est conscient d’avoir été appelé. « Sans cet appel, il ne peut pas continuer » (Gaston Racine). « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, dit le Christ, mais, c’est moi qui vous ai choisis ».
3) La Fraternité : Le message révolutionnaire chrétien n’est pas sélectif, tandis que les autres messages révolutionnaires le sont. Le chrétien doit aimer autrui, que ses origines soient bourgeoises ou prolétaires. De plus, il ne fait aucune distinction de race. « Dieu n’agit pas différemment selon les personnes » (Romains 2.11 ), « II n’y a pas des non-Juifs et des Juifs, des circoncis et des incirconcis, des non-civilisés, des primitifs, des esclaves ou des hommes libres, mais le Christ est tout et II est en tous » (Colossiens 3.11). Le chrétien ne veut pas être violent à l’égard de celui qui lui est opposé, mais le gagner par l’amour et répondre honnêtement à ses questions.
Aujourd’hui, c’est surtout le nationalisme qui est à la base des mouvements révolutionnaires. Le nationalisme est un attachement à « son coin de terre ». Jésus-Christ promulgait un amour pour sa patrie en nous exhortant à être soumis aux autorités, à payer nos taxes, mais II n’acceptait pas la révolution contre les autorités du pays. Là encore le message chrétien est révolutionnaire car Paul nous rappelle qu’en plus, on n’est « ni juif ni grec ».
Lors de la Réforme, le passeport n’était plus nécessaire en Europe. Ce n’est que depuis le déclin du christianisme que chacun a établi des barrières à l’immigration. Si la vision des révolutions a été de créer une vraie fraternité entre ceux de la même race, alors le rêve prophétique de fraternité universelle devient réalité dans le Christ, nouvel Adam. « Sa réalisation terrestre dans l’Eglise, si imparfaite soit-elle encore, est le signe tangible de son accomplissement final » (Vocabulaire de Théologie Biblique, page 493).
Les philosophes du XVIIIème siècle croyaient que le processus éducatif allait être suffisant pour créer une nouvelle société. D’abord, Robespierre fut l’avocat de cette approche modérée croyant que l’homme était capable de sentiments de solidarité mutuelle et que l’égoïsme pourrait être vaincu par l’éducation. Mais quand cela s’est avéré inefficace, Robespierre a changé ses couleurs et s’est trouvé à la tête des Jacobins et du règne de la terreur.
Jésus-Christ avait une tout autre conception de la Fraternité – celle qui ne gaspillerait pas les ressources de l’Humanité. Il mettait ses disciples en valeur, en leur disant de « s’aimer les uns les autres comme Lui-même les avait aimés » (Jean 13.34-35).
En concluant, faisons un bref examen pour expliquer en quoi le message chrétien est vraiment révolutionnaire.
Admettons d’abord et humblement l’inefficacité de la position orthodoxe du christianisme. Bien des chrétiens n’ont pas une vision globale de ce monde selon les enseignements bibliques. Ils admettent que le mouvement évangélique et protestant est traditionnellement individualiste et non collectif. Ils oublient que la vision de la Bible est que « Dieu descende des nuées sur la terre » et qu’il y ait un air du ciel sur la terre. (Le message chrétien est que la transformation de l’individu précède la transformation de la Société).
Le poète Allemand Matthias Claudius disait : « L’homme doit s’améliorer et, à mon avis, il ne faut pas commencer par l’extérieur ». Jésus-Christ non plus ne voulait pas changer la société de l’extérieur par la force, mais par l’intérieur.
Alexandre Soljénitsyne5 disait déjà en 1974: « Chacun devrait combiner la repentance avec la reconnaissance de sa propre culpabilité. Cela changerait l’ambiance immédiatement ».
La vraie révolution de Jésus-Christ :
Des écrits tels que Jésus et les révolutionnaires par Oscar Cullmann nous démontrent qu’il était conscient des problèmes de son époque. Il a choisi délibérément de se mettre du côté des faibles, de ceux qui souffraient des injustices sociales. Sa vie non-violente a attiré sur Lui la violence de ceux qui ne voulaient pas admettre le changement, car II prêchait une nouvelle humanité, de nouveaux hommes selon Jean 1.12 : « Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu ».
Il disait que la puissance de la révolution authentique se trame dans de vraies nouvelles naissances – non théoriques comme les Juifs qui brûlaient leurs papiers lors de leur entrée en Israël. « II faut que nous naissiez de nouveau » disait le Christ. Il refusait les valeurs de la société de l’époque, la violence, les données matérialistes.
Quatre affirmations démontrent combien le message chrétien est révolutionnaire :
1) Un créateur, Dieu, nous a parlé : cette déclaration est à la base du message chrétien car elle proclame que le monde a un sens et qu’il y a un Maître de l’Histoire.
2) Ce Dieu est présent. Il l’a été par son Fils « Emmanuel : Dieu avec nous », II est avec nous aujourd’hui par Son Esprit, accordé pour nous conduire dans la Vérité. Il nous rappelle que l’homme a été créé à Son image, qu’aucune race n’est intrinsèquement supérieure, et que la vraie révolution est celle de retrouver cette image pour retrouver la pleine dignité d’homme (2 Corinthiens 5.17).
3) La théologie révolutionnaire est celle de Luc 4.18:
Il m’a choisi pour apporter la Bonne Nouvelle aux pauvres… une action sociale,
Il m’a envoyé pour proclamer la délivrance aux captifs… l’action envers les prisonniers, le don de la vue aux aveugles…
la libération des opprimés… un message d’égalité.
« Le chrétien veut apporter l’Amour dans un monde qui se dit tolérant, où cependant jamais on n’a si violemment protesté contre les opinions et les actes d’autrui » (Catherwood).
4) Cette révolution est continuelle et mène vers un avenir victorieux, où Dieu demeurera parmi les hommes ; II essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus ; il n’y aura plus, ni deuil, ni lamentations, ni douleurs. Les choses anciennes auront disparu (Apocalypse 21).
Nous croyons qu’aujourd’hui comme jamais auparavant, les chrétiens doivent confronter les humanistes avec des affirmations bibliques bien réfléchies et bien en rapport avec les problèmes de l’homme et de sa culture.
Prions pour que les mauvais effets de l’humanisme, la dévaluation de l’être humain vue sur les affiches pornographiques des murs de nos villes soient remplacées par la lumière et la pureté de l’Evangile.
B.F.T.
NOTES
1. Conférence donnée au Centre de Culture Biblique de Marseille.
2. J.A. Kirk: Jesucristo Revolucionario – Buenos Aires, 1974.
3. Elovsky : Bible et Histoire, Presses Bibliques Universitaires, page 11.
4. Cité par René Padilla: La Révolution change, page 76.
5. Conférence de Presse, Zurich 1974.