Estimez-vous mutuellement supérieur1
par Alfred Kuen
Dans beaucoup de milieux chrétiens, il y a des tensions entre les croyants, parfois même davantage qu’entre les gens du monde. Pourquoi cela, et que pouvons-nous faire pour les éviter ?
A. Pourquoi les tensions entre chrétiens sont-elles parfois plus vives qu’entre gens du monde ?
1. Parce qu’ils vivent des relations plus profondes que les non-chrétiens.
Habituellement, les relations humaines se limitent à quelques échanges plutôt superficiels : « Ça va ? – merci, très bien – Beau temps aujourd’hui ». Eventuellement : « Que deviennent vos enfants ? – Comment vont vos rhumatismes ? – Le bonjour à Madame – Au revoir et portez-vous bien ». El chacun se relire dans sa coquille.
Entre chrétiens les relations vont généralement plus loin. Les premiers chrétiens partageaient joies et peines – et jusqu’aux biens matériels (Ac. 2.44 ; 4.32). Plus on vit près les uns des autres, plus nombreuses sont les causes de frictions et de tensions. Preuve en sont les nombreux foyers brisés, Chacun vient dans l’Eglise avec son caractère, son passé, ses idées sur la vie forgée par son éducation, son tempérament, ses contacts antérieurs.
Dès que l’on cultive des relations qui vont au-delà des banalités, dès que l’on s’intéresse à toute la vie de l’autre (santé, mode de vie, progrès spirituel…), toutes ces différences apparaissent au grand jour et peuvent créer des problèmes.
2. La Bible elle-même nous commande une certaine ingérence dans la vie d’autrui.
La sagesse populaire a codifié les relations interpersonnelles dans de nombreux proverbes comme « Charbonnier est maître en sa maison. – Que chacun balaie devant sa propre porte ! – Chacun pour soi et Dieu pour tous… » Que ton voisin se ruine la santé en fumant, qu’il vive en concubinage ou trompe sa femme, en quoi cela te regarde-t-il ? Tant qu’il respecte les lois du pays et ne te nuit pas directement, tu n’as rien à lui dire !
Si par contre, c’est un frère en Christ, la Bible elle-même nous fait un devoir de l’avertir et de l’exhorter à renoncer au péché (Mt. 18.15). En devenant membres d’une Eglise, nous abdiquons une part de notre sacro-sainte liberté et nous donnons aux autres un droit de regard sur notre vie, même sur le domaine « privé ».
Des recommandations comme « Veillez les uns sur les autres, ayez soin les uns des autres, exhortez-vous, avertissez-vous les uns les autres… », nous amènent à des relations génératrices de tensions si les exhortations et les avertissements ne sont pas acceptés.
3. Les chrétiens ont un ennemi qui hait leur unité.
Tant que nous sommes loin de Dieu, Satan nous laisse en paix. Il n’est même guère dérangé par une Eglise formaliste où l’on se contente de venir de temps en temps au culte, de chanter des cantiques ensemble, d’écouter un sermon puis de retourner chez soi, éventuellement sans même avoir adressé la parole à son voisin.
Mais dès qu’une communauté devient vivante, dès qu’elle s’applique à mettre en pratique les recommandations bibliques au sujet des relations mutuelles, le diable se remuera, car il ne hait rien autant qu’une Eglise unie. Le mot diabolos signifie étymologiquement « celui qui jette en travers », et il jettera certainement en travers de cette harmonie une pomme de discorde, qu’elle soit de nature personnelle ou théologique. Le plus souvent, ce seront des divergences doctrinales masquant des dissensions personnelles
B. Quels conseils nous donne la parole de Dieu pour éviter ces tensions et éventuellement, pour résoudre les problèmes qui en découlent ?
Nous trouvons, dans la Bible, toute une série de conseils concernant la vie relationnelle. Jésus est venu, et il est mort sur la croix, pour rétablir nos relations brisées non seulement avec Dieu, mais aussi avec nos semblables.
Les apôtres nous donnent toute une série de conseils associés à l’expression « les uns les autres ». L’un de ces conseils se trouve dans l’Epître aux Philippiens :
1. Estimez-vous mutuellement supérieurs.
Les différentes traductions françaises de Ph. 2.3 ne font guère apparaître l’expression les uns les autres dans ce verset : Que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes ; que chacun considère les autres comme étant meilleurs, plus importants que lui.
La formulation grecque de ce verset : « Estimez-vous supérieurs l’un l’autre » nous place devant une impossibilité logique : que chacun soit supérieur à l’autre est un non-sens mathématique. Ainsi raisonne « l’esprit de géométrie » comme disait Pascal. « L’esprit de finesse » – ou tout simplement la psychologie – raisonne autrement.
L’homme n’a pas une valeur globale qui puisse se chiffrer : « Un tel vaut tant, tel autre moins ». Chacun a ses bons et ses mauvais côtés, ses faiblesses et ses points forts. Dans mon appréciation des autres, je peux me concentrer sur les côtés négatifs ou positifs (chez moi ou chez les autres). Si je considère toutes mes propres imperfections, je vais faire un complexe d’infériorité. Si je ne vois que les aspects où je me sens supérieur aux autres, je serai bouffi d’orgueil. C’est pourquoi Paul recommande aux Romains : « Que chacun de vous s’efforce de se faire une idée juste sur lui-même ». (Ro. 12.3).
Notre estimation des autres a aussi d’importantes conséquences : si je relève constamment leurs faiblesses et leurs fautes, je deviendrai amer, critique envers tout le monde, je rejoindrai le clan des gens que l’on évite soigneusement car ils ont toujours quelque ragot à colporter, et personne ne trouve grâce à leurs yeux. Avec raison, les autres se disent : « S’il agit ainsi envers un tel, il en fera de même avec moi. Moins j’aurai de rapports avec lui, mieux cela vaudra ». Vous connaissez sans doute ce genre de personnage — même dans les milieux chrétiens où ils se font défenseurs de la Vérité. Souvent ce sont des personnes qui manquent d’assurance personnelle et qui veulent se constituer une certaine supériorité en dénigrant les autres.
Si, par contre, je ne note chez les autres que les qualités que je n’ai pas, je vais cultiver chez moi l’envie, peut-être la jalousie et les sentiments d’infériorité.
La Bible nous indique un autre chemin : elle nous demande à la fois de nous valoriser nous-mêmes et de valoriser l’autre.
2. J’ai du prix aux yeux de Dieu.
J’ai le droit de me valoriser – sans me comparer à d’autres. Est-ce que Dieu ne m’a pas aimé au point de donner son Fils unique pour me sauver ? N’a-t-il pas dit : « Tu as du prix à mes yeux, tu es honoré et je t’aime… ne crains rien, car je suis avec toi » (Es. 43.3-4) ? Il m’a arraché au péché, libéré de la culpabilité, m’a adopté comme son enfant, son héritier, cohéritier avec son Fils unique, je suis fils ou fille du Roi des rois.
Je ne le mérite nullement, c’est vrai, et pourtant, je suis tout cela par grâce. Et bien plus que cela ! Il m’a créé esprit, âme et corps comme un artiste crée un original : avec une harmonie parfaite entre ces différentes composantes en vue d’exprimer une pensée cohérente, un aspect de Sa personnalité. Nous sommes créés à l’image de Dieu et depuis que nous sommes devenus chrétiens nous sommes constamment transformés sur le modèle de Christ afin que nous reflétions une facette de sa personne (Ro. 8.29 ; 1 Co. 15.49 ; Ph 3.21).
De plus, il a appelé chacun de nous à accomplir une tâche précise, donnant ainsi un sens à notre vie. Pour cela, il nous a accordé des dons naturels et spirituels qui nous rendent capables d’assumer notre fonction dans le Corps de Christ. Nous sommes donc, nous et nos dons, des originaux sortis des mains de l’Artiste suprême. Si nous possédions chez nous un Rembrandt ou un Monet original, nous serions à juste titre fiers (et inquiets !). Mais nous valons bien plus que cela — et personne ne viendra nous dérober ce trésor de grand prix.
Savoir ces choses – et les croire – nous guérit à tout jamais de tout complexe d’infériorité.
3. L’autre aussi a du prix aux yeux de Dieu.
Est-ce que cela veut dire que je vais me sentir supérieur aux autres ? « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu pourquoi te glorifies-tu comme si tu ne l’avais pas reçu ? » (1 Co.4.7). D’autre part, l’autre, quel qu’il soit est aussi une créature de Dieu. Il porte son image – même déformée par le péché. Dieu veut le sauver – ou l’a sauvé – comme moi. S’il s’agit d’un enfant de Dieu, c’est aussi un homme ou une femme qui a reçu, comme moi, des dons de la grâce, des charismes, aussi précieux que les miens, mais différents.
A moi de les découvrir, de les valoriser et d’aider l’autre à les mettre au service de tous. Il s’agit de dons naturels : son caractère, ses aptitudes physiques, professionnelles, artistiques… et de dons spirituels : sa consécration, son amour du Seigneur et du prochain, son esprit de prière, son zèle pour l’évangélisation ou le « service des saints » c’est-à-dire la relation d’aide ou d’édification des autres. Il y a aussi les dons spécifiquement énumérés dans la Parole de Dieu : parole de sagesse, de connaissance, don d’exhortation ou d’enseignement, d’aide, de miséricorde, de libéralité, de présidence ou de gouvernement.
4. Qui est supérieur ?
Est-ce que dans tous ces domaines je suis supérieur à tel ou tel frère ou sœur ? Le prétendre serait signe d’un morbide aveuglement. Certes, je puis faire ceci ou cela, mais plusieurs savent le faire mieux que moi. Je peux, par exemple, tenir une école du dimanche ou une réunion du groupe de jeunes, chanter un solo ou accompagner un cantique. Mais vais-je prétendre que dans le domaine concerné, je suis le meilleur ? Et même si je l’étais, serais-je autorisé à me sentir supérieur à tous les autres ?
Le frère ou la sœur qui ne sait pas tenir une réunion ou qui n’a pas de don musical a peut-être un cœur plus brûlant que moi pour le Seigneur, ou pour la mission, ou pour les malheureux ? Qu’est-ce qui est le plus important aux yeux de Dieu : mon don ou le sien ? mon activité ou son esprit de prière ? Seul le Seigneur est habilité à établir un jugement et une comparaison.
Estimer l’autre supérieur à soi-même c’est voir l’image globale de l’autre, y discerner les aspects positifs et les valoriser, les estimer — sans se déprécier soi-même. La balance permettant de peser la valeur des différents dons et des activités, des dispositions et des réalisations des uns et des autres n’est pas entre nos mains. En attendant le jour où « Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes (la vie cachée : pensées, mobiles…) des hommes » (Ro. 2.16), il m’est demandé de considérer l’autre comme m’étant supérieur.
Il m’est effectivement supérieur dans un domaine où j’enregistre chez moi un moins. Et ce domaine pourrait bien être plus important aux yeux de Dieu que celui où je peux à bon droit me sentir fort. Commentant un passage parallèle dans l’épître aux Romains (12.10), l’Ecossais Robert Haldane, qui fut à l’origine du Réveil de Genève au siècle dernier, disait : « Chacun doit surtout prendre connaissance de ce qui est bon en l’autre, oublier et couvrir ses faiblesses…
Tous les chrétiens ont quelque chose qui est recommandable, et aucun ne les réunit toutes, ainsi le moindre d’entre eux peut être sous quelque rapport préférable au plus élevé. L’humilité et la charité cherchent ce que les autres ont de préférable, le découvrent et les fidèles auront ainsi pour leurs frères tout le respect qui peut leur être accordé ». (Comment. Ro., tome II, p. 132). Cette disposition me donne la bonne attitude intérieure envers le frère ou la sœur : je ne me sens plus supérieur, je regarde vers les points où l’autre m’est supérieur et je puis, en toute vérité, le considérer comme meilleur que moi, lui donner la prééminence.
Chacun doit prendre connaissance de ce qui est bon en l’autre, oublier et couvrir ses faiblesses… L’humilité et la charité cherchent ce que les autres ont de préférable. |
5. Les conséquences de cette attitude.
Quelles conséquences cette attitude aura-t-elle dans ma vie au foyer, à l’Eglise et dans la société ? L’apôtre Paul nous le démontre par son exemple personnel : « Je rends à mon Dieu de continuelles actions de grâces à votre sujet pour la grâce de Dieu qui vous a été accordée en Jésus-Christ. Car en lui vous avez été comblés de toutes les richesses qui concernent la parole et la connaissance… de sorte qu’il ne vous manque aucun don… » (1 Co. 1.4-7).
« Nous rendons continuellement grâces à Dieu pour vous tous, faisant mention de vous dans nos prières, nous rappelant sans cesse l’œuvre de votre foi, le travail de votre charité et la fermeté de votre espérance en notre Seigneur Jésus-Christ… » (1 Th. 1.2-3 cf. Ph. 1.3-6 ; Col. 1.3-6)
L’apôtre ne manque pas de relever ce qu’il y a de positif chez ses correspondants, sans craindre de les rendre orgueilleux par cela. Il remercie Dieu pour les qualités qu’il a remarquées en eux, leur rappelant ainsi que c’est à Lui qu’ils les doivent.
C’est le premier pas après avoir découvert des qualités, des dons ou des dispositions sympathiques chez un autre : Merci, Seigneur, pour le dévouement de ce frère, pour le don de sagesse que tu lui as accordé, pour sa disponibilité constante.
6. Dans notre foyer.
Commençons dans notre foyer : lorsque vous êtes fiancés ou mariés, vous avez sûrement remercié Dieu pour celui ou celle qu’il vous a donné. Mais si vous êtes marié depuis dix, vingt ou trente années, le faites-vous encore ? Remerciez-vous le Seigneur de façon précise pour les qualités de votre conjoint : pour sa fidélité, son travail, sa patience avec vous : des qualités que nous ne remarquons même plus.
Soyons plus spécifiques dans nos prières — mais vrais : pour la part que votre femme prend dans l’éducation des enfants, pour l’ordre qu’elle fait régner dans le ménage, sa diligence dans le travail, son sens de l’économie, sa sagesse dans l’emploi de l’argent, ses dons culinaires, ses prévisions à long terme – ou son aptitude à pratiquer ce qu’Isabelle Rivière appelait « le devoir d’imprévoyance » … Epouses remerciez-vous régulièrement Dieu pour l’amour du travail chez votre mari, pour son sens de l’honneur — ou de l’humour — pour sa santé et ses forces physiques, sa jovialité ou son sérieux, sa persévérance sous des conditions difficiles et sa patience avec vous ?
Si vous prenez l’habitude de chercher chaque matin, avant de vous lever, trois sujets de remerciement pour votre conjoint, vous commencerez la journée dans de meilleures dispositions que si vous ressassez journellement les motifs de vous plaindre. « Ne vous plaignez pas les uns des autres, mes frères » nous dit Jacques (Ja. 5.9).
Il m’a créé… comme un artiste crée un original : avec harmonie parfaite… Il a appelé chacun de nous à accomplir une tâche précise, il donne un sens à notre vie. |
Cela est aussi valable entre mari et femme. Si vous devez attendre votre femme qui n’en finit pas de faire ses courses, au lieu de maugréer intérieurement contre elle, essayez donc de remercier Dieu pour son sens de l’économie qui lui fait choisir longuement avant de se décider, pour tous les achats dont elle vous décharge, pour le temps qu’elle vous donne ainsi pour l’intercession. Vous verrez que lorsqu’enfin vous la reverrez, vous l’aborderez autrement que si vous vous êtes rongé le frein en consultant votre montre toutes les cinq minutes.
7. Remercier Dieu pour mes parents.
Remerciez Dieu pour vos parents. On a pris l’habitude de chercher la cause de toutes nos déconvenues dans la mauvaise éducation reçue : trop sévère ou trop permissive, trop affective ou trop froide, trop renfermée, trop légaliste… en tout cas: trop. Un célèbre psychiatre nous racontait un jour : « J’ai dit à mes enfants : `’Nos parents ont fait des fautes d’éducation à notre égard ». Mes enfants n’avaient aucune peine à le croire. `’Nous avons fait des fautes à votre égard ». Assentiment général. `’Mais vous en ferez de même à l’égard de vos enfants »(. Regard incrédule »
L’éducation parfaite n’existe pas — pas plus que la personne parfaite. Mais cela ne doit pas nous empêcher de remercier Dieu pour les qualités de celle que nous avons reçue : pour le sens du devoir que nos parents nous ont inculqué, pour les principes de vie qu’ils nous ont transmis, pour l’exemple de travail honnête qu’ils nous ont laissé… Et s’il y a eu des failles manifestes, remerciez encore Dieu de vous avoir appris tôt à faire face aux difficultés de la vie.
8. Et pour tous ceux que nous côtoyons.
Remerciez-le aussi pour les qualités de vos enfants, de vos collaborateurs, des frères et sœurs de l’Eglise, des amis, des voisins, des responsables locaux, des gouvernants. Cette habitude devenue une seconde nature changera peu à peu votre attitude devant la vie et devant les autres.
9. Dites-le leur.
Deuxième pas : Si vous avez découvert de bonnes choses en ceux qui vivent à vos côtés, dites-le leur. Paul ne craignait pas de dire aux Romains : « Je remercie Dieu par Jésus-Christ pour vous tous, car votre foi est renommée dans le monde entier ». (Ro. 1.8), aux Thessaloniciens : « Nous devons à votre sujet, frères, rendre continuellement grâces à Dieu parce que votre foi fait de grands progrès et que la charité de chacun de vous à l’égard des autres augmente de plus en plus. Aussi nous glorifions-nous de vous dans les Eglises de Dieu, à cause de votre persévérance et de votre foi… » (2 Th. 1.3-4 ; cf. 2 Ti. 1.3-4 ; Ro. 16.3-4).
Dire merci à quelqu’un pour ce que nous avons remarqué de bien en lui, et ce pour quoi nous avons remercié Dieu, n’est pas chose facile : nous avons peur de paraître ridicules, de ne pas savoir comment nous exprimer, de ne pas être pris au sérieux et peut-être de devenir vulnérables : « Mieux vaut garder certaines distances ».
Et pourtant, cela vaut la peine d’essayer : chacun a bien plus besoin d’encouragement que d’exhortations, car chacun est peu sûr de sa valeur. Une parole reconnaissante et vraie fait plus de bien que cent critiques, même justifiées. Cela ne veut pas dire que nous n’ayons jamais à faire des remarques négatives, La parole de Dieu nous demande aussi de nous avertir mutuellement, de reprendre nos amis selon la vérité, les Proverbes, en particulier (9.9 ; 10.10 ; 19.25 ; 27.5-6 ; 28.23, voir l’Art de vivre selon Dieu, p. 104-107).
Mais alors faisons-le comme le Seigneur lui-même qui avait bien des choses à reprocher aux Eglises d’Asie (dans Ap. 2-3), mais qui n’a pas manqué de relever d’abord le positif chez chacune d’elles : « Je connais tes œuvres, ta patience, ta persévérance… Mais ce que j’ai contre toi c’est… » II a intégré les reproches et les avertissements dans une image (totale) complète. De cette manière, celui que nous reprenons n’est pas découragé. Il ne peut pas se dire : « Je ne vaux rien ! » ou « II ne voit jamais que le négatif ! » II devra reconnaître que nous faisons un effort pour être justes et que nous voulons son bien.
Estimer l’autre supérieur à soi, c’est adopter l’attitude de Jésus-Christ (Ph. 2.3-5) qui, bien qu’étant Maître et Seigneur (Jn. 13.13) a considéré que nous avions tant de valeur qu’il a renoncé à sa place auprès du Père, qu’il s’est fait homme et s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix ». (Ph. 2.8).
Mais comme il fut, pour cela, « souverainement élevé » (v.9), Dieu élèvera aussi celui qui s’abaisse volontairement (Lc. 14.11 ; 18.14) pour servir les autres.
A.K.
Note
1. : Message donné le 20 novembre 1988 a l’Assemblée de la Bonne Nouvelle à Strasbourg. Le style oral a été conservé.