L’évangile de la prospérité
par Pierre Coleman
A. Racines
La pauvreté, la maladie, l’épreuve proviennent du péché ou de Satan. Les chrétiens sont les gosses du Roi. Dieu veut leur accorder richesses, santé et longue vie. Il leur suffit de le croire et de le confesser.
Voilà le résumé de « l’Evangile de la Santé et de la Prospérité », aspect le plus connu du message du Mouvement de Foi fondé par Kenneth Hagin en 1960 aux Etats-Unis. Auteur de plus d’une centaine de livres ou brochures, Hagin célébra ses 50 ans de ministère en 1984. Son rôle prééminent fut repris par Kenneth Copeland. D’autres personnages notoires ont répandu cette doctrine comme Oral Roberts, T.L Osborn, Yonggi Cho, John Osteen, et certains télé-évangélistes américains. Leur message a gagné l’Europe, l’Afrique et beaucoup d’autres endroits.
Venu au monde indépendamment du mouvement charismatique actuel, l’évangile de la prospérité serait désormais le courant le plus en progrès au sein du mouvement charismatique mondial (McConnell, The Promise of Health and Wealth, 1990, p. 57). En outre, cet enseignement a influencé de nombreux chrétiens dans les églises pentecôtistes et évangéliques, et jusque dans les rangs de nos assemblées.
Voici en bref l’histoire de ce mouvement :
Le fondateur
Le véritable père de ce mouvement fut E.W. Kenyon (1867-1948). A partir de 1923 Kenyon chercha à promouvoir « un nouveau christianisme ». Il ajouta à la foi évangélique des doctrines, puisées dans la Nouvelle Pensée et dans la Science Chrétienne, concernant la confession positive, la santé et la prospérité. Ses livres, à résonance évangélique, influencèrent profondément des évangélistes de la guérison comme William Branham, T.L. Osborn et Kenneth Hagin, le propagandiste attitré du mouvement (dans Témoignage de la Foi de T.L. Osborne, le ch. 14 « Pourquoi Certains Perdent la Guérison » est un extrait de Jésus, le divin guérisseur de Kenyon).
Le disciple
Kenneth Hagin1, naquit de façon prématurée avec une maladie cardiaque congénitale et fut atteint ensuite par la paralysie. A l’âge de 16 ans son esprit serait descendu à trois reprises en enfer. Ensuite il aurait reçu deux « révélations » du vrai sens de Marc 11.23-24, texte qui devint la clef de son ministère. Pendant 8 mois il aurait cru à sa guérison sans observer le moindre changement. Enfin il en remercia Dieu, se leva péniblement de son lit et se rétablit peu à peu.
Devenu évangéliste en 1934, son visage reluisit comme celui d’un ange. En 1937 Hagin devint pasteur des Assemblées de Dieu. Son ministère aurait été accompagné de la présence d’une « nuée de gloire », de phénomènes de lévitation, de guérisons, de résurrections et de la suspension de ses facultés vocales et mentales (Understanding the Annointing, 1985, p. 45, 49 ; Why People Fait under the Power, 1980, p. 9-10 ; Plead Your Case, 1979, p. 16-18). En 1949 Hagin devint évangéliste de la guérison et en 1962 fonda sa propre association d’évangélisation.
Hagin avoue avoir lu Kenyon pour la première fois en 1950. Un examen comparatif révèle qu’il lui emprunta des pages entières de ses propres livres (McConnell, p. 6-12). Néanmoins il prétend avoir reçu la révélation de « l’évangile de la foi, de la santé et de la prospérité » au cours de huit visions de Christ, chacune d’une durée de plusieurs heures, reçues entre 1950 et 1959. D’abord sceptique, il aurait été convaincu par Christ lui-même que ses objections se fondaient sur une exégèse biblique erronée, puis chargé d’enseigner ces nouvelles révélations à l’église.
Développement
Désormais Hagin se considéra comme un « prophète » ayant reçu des révélations, mais aussi comme un « docteur » de la Parole annonçant « la vérité biblique claire et simple ». Il traita de « têtes de linottes » les théologiens opposés à son message (A Better Covenant, 1980, p. 17). Tout en encourageant l’examen de ses enseignements à la lumière de la Parole de Dieu,
Hagin prétendit que certains avaient été paralysés pour avoir douté de son message et que d’autres étaient morts pour l’avoir rejeté ! ( Why People Fall Under The Power, 1980, p. 11-12). Par conséquent beaucoup n’osèrent pas « porter la main sur l’oint de l’Eternel ».
L’évangile de la santé et de la prospérité se répand aujourd’hui par le moyen de l’imprimé, des cassettes, de la vidéo, de la radio et de la télévision. Les écrits de Hagin auraient été vendus à 33 millions d’exemplaires. Les « Eglises de Foi » ou « de la Parole » continuent de se multiplier.
Difficultés
Le message de Hagin fut contesté par des figures du pentecôtisme traditionnel. La controverse s’intensifia avec la publication en 1980 du témoignage de Larry Parker dont le fils était mort quand ses parents lui refusèrent l’insuline en se contentant de « confesser sa guérison ». Près d’une centaine de morts furent attribuées à cette doctrine dans l’église de Hobart Freeman (Barron, The Health and Wealth Gospel, 1987, ch. 2).
La même année les Assemblées de Dieu aux Etats-Unis publièrent une déclaration réfutant les affirmations principales du Message de Foi. Après 1982 la controverse se calma. En 1985 le débat fut réouvert par la publication de La Séduction du Christianisme par Hunt et McMahon (édition française, Parole de Vie, 1990). En 1987 la chute du télé-évangéliste Jim Bakker et la faillite de son « empire » avec des dettes de $ 70 millions défrayèrent la chronique de la presse mondiale.
Le Mouvement de Foi attribue les tragédies aux abus de son enseignement. Sans en rétracter le fond, il en modère quelque peu l’expression. Il pénètre ainsi plus facilement dans d’autres milieux. En 1987 Copeland fut un des orateurs principaux au Congrès Nord-Américain sur le Saint-Esprit et l’évangélisation mondiale.
B. Miroir aux alouettes
Le Mouvement de Foi par son succès, son enseignement séduisant, ses promesses alléchantes crée l’intérêt et attire de nombreuses personnes en recherche ou cherchant une issue à leurs problèmes personnels. Or la plupart des adeptes fervents de l’évangile de la prospérité ne connaissent aucune autre forme de foi évangélique et ne se doutent pas de ses origines hérétiques.
Ignorant ou négligeant les avertissements de Christ (Mt 7.22-23 ; 24.24), ils sont persuadés que ce mouvement, couronné de succès, agissant au nom de Christ, et accompagné apparemment de nombreuses guérisons miraculeuses – ne peut venir que de Dieu.
Selon 1 Th 5.20-21 et 1 Jn 4.1-3 nous devons examiner avec soin le contenu de prétendues révélations, à plus forte raison quand elles se rapportent à la doctrine, et plus encore quand elles traitent de doctrines fondamentales de la foi. Examinons brièvement quatre erreurs, les plus graves, du Mouvement de Foi (nous pensons qu’elles sont moins répandues dans le public et ne sont pas enseignées par des partisans de l’évangile de la prospérité en dehors du Mouvement comme T.L Osborne et Oral Roberts) :
Quatre graves erreurs
1. Une doctrine « gnostique » de la Révélation
Résumé. La connaissance de Dieu n’a strictement aucun rapport avec le monde physique ni avec l’emploi de l’intelligence (Kenyon, The Two Kinds of Knowledge ; Hagin, Rightand Wrong Thinking).
Réponse. Pour la Bible, la révélation se fait à travers la création matérielle (Rm 1.20) et surtout à travers le Fils de Dieu venu en chair (Jn 1.14), crucifié dans la chair (1 P4.1), ressuscité corporellement (Lc 24.39), et perçu par des moyens physiques (1 Jn 1.1).
2. Une doctrine « démoniaque » de Christ et de la Croix
Résumé. En mourant sur la croix Christ prit notre nature pécheresse sur lui et fut transformé en un démoniaque. Ensuite il mourut spirituellement en enfer pendant les trois jours où son corps fut dans le tombeau. Après y avoir payé notre rançon à Satan, il naquit de nouveau avant de ressusciter (Kenyon, What Happened Between the Cross and the Throne, 1945 ; Hagin, Redeemed‘, Copeland, Lettre à McConnell, 1979).
Réponse. Selon la Bible, Jésus, en venant dans le monde prit une chair semblable à celle du péché (Rm 8.3). Sur la croix il porta nos péchés (1 P 2.24). Nous sommes rachetés par le sang versé (1 P 1.19). Son sacrifice fut offert non à Satan mais à Dieu (Hé 9.14). Il fut achevé par sa mort physique (Jn 19.30). Pendant les trois jours l’esprit de Jésus fut au paradis auprès du Père (Lc 23.43,46).
3. Une doctrine « panthéiste » du salut
Résumé. Le croyant, identifié à Christ par la foi, expérimente un processus de « déification ». Dans la nouvelle naissance Dieu communique sa nature à l’esprit humain de sorte que tout croyant est autant une incarnation de Dieu que Jésus : nous sommes Christ ! (Kenyon, The Hidden Man, 1970 ; Copeland, Word of Faith, décembre 1977 et janvier 1978).
Réponse. L’homme né de nouveau est certes une nouvelle créature en Christ avec une optique et un but nouveaux (2 Co 5.15-17), mais il n’en demeure pas moins un homme (2 Co 4.7).
4. Une doctrine « déiste » de Dieu
Résumé. Dieu ne peut refuser ses bienfaits à quiconque – chrétien ou pas – obéit aux lois spirituelles de l’univers (Jery Savelle, La victoire et le succès sont à toi !, 1986 ; Hagin, How to Write Your Own Ticket with God, 1979).
Réponse. Dieu est souverain (Ps 115.3 ; Ep 1.11). Il reste libre de disposer à son gré de ses bienfaits (Mt 20.15). Il donne selon sa volonté et non la nôtre (1 Co 12.11 ).
Selon ceux qui critiquent le Mouvement de Foi, le danger le plus grave réside dans ses enseignements concernant la santé et la prospérité plus que dans sa subversion des doctrines bibliques concernant la souveraineté de Dieu, la divinité de Christ, la valeur expiatoire de son sang et le caractère du salut. Certains n’hésitent pas à lui reprocher de proclamer « un autre évangile » (Ga 1.6) et « un autre Jésus » (2 Co11.4).
Trois erreurs séduisantes
Venons-en à présent aux doctrines les plus répandues du Mouvement de Foi. Elles concernent la foi (et la confession positive), la santé et la prospérité.
1. Une doctrine « magique » de la foi
« Vous obtiendrez ce que vous dites. »
Résumé. En croyant dans son coeur et confessant par sa bouche tout homme peut obtenir non seulement le salut mais tout ce qu’il veut, notamment la santé et la prospérité. La foi étant opposée à la vue, le croyant doit prendre autorité sur le diable et proclamer posséder ce qu’il a demandé. En demandant une chose promise dans la Parole de Dieu, une seule prière suffit, ensuite il faut remercier Dieu de sa réponse.
Toute confession négative annule l’effet de la confession positive précédente. Ajouter « si tu le veux » exprime de l’incrédulité et anéantit l’efficacité de la prière. Il faut entraîner sa foi en croyant d’abord pour de petites choses (la guérison d’un rhume, une petite somme) afin de pouvoir ensuite croire à de grandes choses (la guérison d’un cancer, une somme importante) (Hagin, En Lui, 1975 ; Ce que vous dites s’accomplira !, 1980 ; T.L Osborne, Témoignage de la foi, 1956 ; Bakker, Transportez-vous des montagnes, 1977 ; Yonggi Cho, La quatrième dimension, 1979).
Réponse. La prière est un moyen d’obtenir ce que Dieu veut nous donner (1 Jn 5.14-15), parfois après avoir persévéré longtemps (Luc 18.1). L’incertitude concernant la volonté de Dieu n’empêche pas l’intervention miraculeuse (Dn 3.17-18 ; Ac 12.15-16 ; cf. Ep 3.20). Reconnaître la dure réalité présente n’empêche pas non plus l’exaucement (Ps 6.13,22 etc.; Jn 11.14,41 ; cf. Rm 4.18, Colombe).
Soumettre ses requêtes à la volonté de Dieu se fonde sur l’enseignement de Jésus (Mt 6.10) et de Jacques (Jac 4.15) et aussi sur l’exemple de Jésus (Mt 26.39) et sur celui des apôtres (Rm 1.10). La foi qui déplace des montagnes (Mc 11.23-24) est un don de foi (1 Co 13.2) destiné seulement à certains (1 Co 12.9). (L’impératif « croyez que vous l’avez reçu » (Mc 11.24) équivaut probablement à une condition : « si vous avez (le don de) foi que Dieu donne… » – cf. la condition au v. 25). Ce don ne s’exerce pas à la volonté : les Apôtres eux-mêmes n’ont pu s’en servir pour éliminer la disette (Ph 4.12), l’opposition satanique (1Th2.18), leurs propres maladies (2 Co 12.5 et Ga 4.13-15) ou celles de leurs collègues (Ph 2.25-30 ; 1 Tm 5.23 ; 2 Tm 4.20).
2. Une doctrine « perfectionniste » de la santé
« Dieu vous veut en bonne santé ! »
Résumé. La maladie vient du diable. Elle ne glorifie pas Dieu et ne sert aucun but spirituel. La guérison du corps est comprise dans l’expiation. Dieu veut toujours nous guérir si nous avons la foi pour être guéris et si aucun péché ne l’empêche d’agir. Jésus n’a jamais refusé la guérison sur terre à quiconque. Il est le même aujourd’hui.
Si nous croyons, des miracles de guérison seront aussi nombreux que lors du ministère de Jésus et des Apôtres. Après avoir prié avec foi, le malade doit confesser sa guérison. Si des symptômes de la maladie persistent, il doit néanmoins croire à sa guérison, la confesser à tous et arrêter son traitement. L’incrédulité du malade ou de son entourage le prive de la guérison. Une fois guéri, il doit veiller à ne pas douter afin de ne pas perdre sa guérison.
Avec la foi l’on peut vivre au moins 70 ans, et avec plus de foi jusqu’à 120 ans, puis mourir paisiblement sans maladie et sans souffrance (Hagin, Racheté de la pauvreté… de la maladie… de la mort, et la médecine de Dieu. T.L Osborne, Témoignage de la foi).
Réponse. Dieu est souverain sur tous nos maux (Es 45.7), y compris la maladie (Ex 4.11), même quand Satan y joue un rôle (Jb 2.6). Dieu peut s’en servir pour sa gloire (Jn 9.3) comme pour notre sanctification (2 Co 12.7). Jésus s’est chargé de nos maladies (Es 53.4) non sur la croix mais par son ministère de guérison (Mt 8.17). La guérison que nous avons déjà reçue par ses meurtrissures (Es 53.5) s’applique à la guérison non physique mais spirituelle (1 P 2.24).
La santé parfaite n’est pas pour maintenant (2 Co4.16 ; 5.4). La rédemption du corps (Rm 8.23) aura lieu lors de la résurrection (1 Co 15.42-43) au retour de Christ (Ph 3.20-21 ). Les miracles de Jésus et des Apôtres attestaient leur rôle particulier dans le plan du salut (Mt 11.2-5 ; 2 Co 12.12). Ils ne furent pas destinés à être renouvelés par tous les croyants (1 Co 12.30). Quand Dieu ne guérit pas miraculeusement, le péché ou l’incrédulité n’en sont pas forcément la cause (Ph 2.27,30). La prière de la foi qui sauve le malade (Je 5.15) doit être assujettie à la volonté de Dieu (1 Jn 5.14-15) ou bien relever du don de foi accordé à certains (1 Co 12.30). La Bible ne contient aucun enseignement sur la perte ou la conservation d’une guérison miraculeuse. Elle fixe la limite supérieure de la vie à (environ) 80 ans pour les plus robustes physiquement, non spirituellement (Ps 90.10).
3. Une doctrine « matérialiste » de la prospérité
« Dieu vous veut riche ! »
Résumé. La prospérité est à la portée de quiconque se l’approprie par la foi. La richesse fait partie des bénédictions promises à Abraham et aux croyants qui constituent sa postérité. La pauvreté fait partie des malédictions annulées par la mort de Christ. Dieu ne veut pas laisser ses enfants pauvres. Des chrétiens devenus riches par la foi pourront financer l’évangélisation du monde.
Dieu a promis la prospérité aux Israélites obéissants et à ceux qui expriment leur foi en Dieu en lui consacrant des dîmes et des offrandes. La Nouvelle Alliance est encore meilleure que l’Ancienne. En donnant pour l’oeuvre de Dieu, l’on plante une semence de foi qui pourra rapporter jusqu’au centuple (Hagin, Racheté de la pauvreté…; K. Copeland, The Laws of Prosperity, 1974 ; G. Copeland, God’s Will is Prosperity ; Savelle, Living in Divine Prosperity, 1982).
Réponse.
A. T. : La bénédiction promise à Abraham (cf. Gn 17.1 -8) et dont les croyants héritent concerne le salut en Christ (Ga 3.13 – 14,29). Les bénédictions matérielles (prospérité et santé) promises à Israël comme récompense pour son obéissance (Dt 5.23 ; 7.25 ; 11.1 -13,26-32) ne furent pas promises à toutes les nations (11.10-12) ni même à tout Israélite fidèle et obéissant (Ps 73.3-12 ; Hé 11,37b-38). La prospérité promise à Josué concerne le succès de sa mission et non une prospérité personnelle (Jos 1.8). Il n’est pas sage de demander à Dieu la prospérité (Pr30.8).
N.T: La « loi du centuple » (Mc 10.29-30) ne mentionne même pas l’argent, dont Jésus vient d’évoquer les dangers (10.23). La « loi de la semence » (2 Co 9.6) promet la prospérité, non comme telle, mais comme moyen de donner plus encore à l’avenir (cf. v. 9,11). 3 Jn 2 n’est pas une déclaration de la volonté de Dieu pour tous, mais un simple voeu sincère relevant du langage conventionnel des lettres à l’époque (cf. J. Stott, p. 222 dans Les Epîtres de Jean, commentaire Sator).
La prospérité n’est pas toujours une bénédiction (Mt 6.19-24 ; Mc 4.19 ; 10.25 ; Lc 6.24 ; 1 Tm 6.17-19 ; Jc 5.1-3). La pauvreté n’est pas toujours une malédiction (Mt 10.21 ; 12.44; 14.7 ; Lc 4.18 ; 6.20 ; Ga 2.10 ; 1 Co 11.23 ; Jc 2.5).
Dieu promet de pourvoir à tous nos besoins matériels (Mt 6.25-31 ; Ph4.19 ; 1 Tm 6.8). En revanche, la prospérité n’est ni promise ni donnée à tous les fidèles obéissants (Lc 9.58 ;Ac3.6 ;1 Co4.9-13 ; 2 Co 8.2 ; Ap 2.9). Les bénédictions de la Nouvelle Alliance sont surtout spirituelles (Ep 1.3,7,18 ; 3.8,16 ; Hé 10.34, 11.26).
Selon A. Brandon (Health and Wealth, 1987, ch. 8 ) l’évangile de la prospérité doit son succès foudroyant à l’efficacité de sa diffusion mais aussi à d’autres facteurs : le goût de la nouveauté, la soif du miraculeux, le refus de la souffrance, le culte de la personnalité, la primauté de l’expérience sur l’enseignement de la Parole de Dieu. Enfin et surtout, son message chatouille les oreilles de l’homme moderne, ravi de se voir promettre ce qu’il recherche déjà comme valeurs suprêmes : la santé et la prospérité (cf. 1 Tm 6.5 ; 2 Tm 4.3-4).
Cependant « l’amour de l’argent est une racine de tous les maux, et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments… Pour toi… fuis ces choses… Recommande… d’être riches en bonnes oeuvres, d’avoir de la libéralité, de la générosité, et de s’amasser pour l’avenir un trésor placé sur un fondement solide, afin de saisir la vie véritable » (1 Tm 6.10,11,18,19).
P.C.
Sources : L’auteur de cet article a beaucoup appris des études suivantes : A. Brandon, Health and Wealth, 1987 ; B. Barron, The Health and Wealth Gospel, 1987 ; et surtout D. McConnell, The Promise of Health and Wealth, 1990.
Ouvrages du Mouvement de Foi et d’autres partisans de l’évangile de la prospérité : le Mouvement de Foi n’ayant jamais renié les enseignements qui lui sont attribués, il nous a paru préférable (dans les limites d’un article déjà long) de les résumer de façon concise plutôt que d’allonger le texte par des citations.
NOTES
1. Hagin, Kenneth, Ce que vous dites s’accomplira, 1980 ; Je crois aux visions, 1972.