Christ notre vie, dans notre quotidien
( Paul aux chrétiens de Colosses, chap. 3,v.5 à chap. 4, v. 18, suite et fin )
par Daniel Bresch
« Telles racines, tels fruits. » Ainsi pourrait-on résumer notre première approche de la longue finale de cette lettre. Foi et action vont de pair par nécessité et interagissent l’une avec l’autre. Toute atteinte à l’équilibre entre la doctrine et la pratique aboutit tôt ou tard au déséquilibre des valeurs et aux déviations subtiles ou extravagantes, selon l’air du temps.
Il ne faudrait pas s’attacher à l’aspect formel et légal de cette formule. A cause de la nature même de l’Evangile la question du contenu et des fondements est capitale. Les impératifs moraux n’ont pas de sens hors de la régénération. « Tel Christ, telle vie » avons-nous constamment souligné. Et pour mieux entendre le défi de cette affirmation à notre foi et notre responsabilité, nous précisons : « Telle vie, parce que tel Christ. »
L’éthique chrétienne n’a pas son fondement dans des principes humains d’ordre philosophique, psychologique ou sociologique, même si elle passe aussi par ces chemins. Le christianisme n’est pas contre l’homme, ni Dieu contre sa création avec toutes ses composantes. Mais, à cause de la volonté même de Dieu de sauver sa création, la dimension et la dynamique véritables de la morale chrétienne sont christocentriques et eschatologiques. Tout part de Jésus-Christ et tout aboutit à lui : tout est accompli et tout est à venir ( 2.9-10 ; 1.19-20 ). « Terre » et « ciel » ( 3.1-2 ) sont à comprendre moins en termes d’espace et de temps qu’en termes d’ordre et de dessein. Il est essentiel que nous soyons tendus vers la manifestation finale des réalités ( 3.4 ). Cependant notre moyen d’action et notre champ de vie sont bien notre personne, notre communauté ( 3.5-16 ) et aussi la société et le temps dans lesquels nous vivons ( 3.18-4.6 ).
Notre ressource et notre finalité de vie sont « en » Christ. C’est « sur terre » que nous montrons que notre Maître est « au ciel » ( 4.1 ). Dans cette situation où nous sommes tendus entre le « déjà » et le « pas encore » l’apôtre nous apporte ses conseils pratiques et son aide pastorale.
Le réalisme biblique
On s’est étonné du contraste, voire d’une certaine contradiction entre d’un côté « vous êtes morts avec le Christ… vous êtes ressuscites avec le Christ » ( 2.20 ; 3.1 ), et de l’autre « faites mourir… » parfois traduit par « mortifiez… » ( 3.5 ). D’abord tout semble achevé et acquis, ensuite tout reste à conquérir. Comment concilier la grâce avec cet appel à l’effort ? On a aussi critiqué l’énumération des vices, notamment à cause du soi-disant mépris du sexe qu’elle reflète. Pourquoi ce moralisme austère, où est le pardon ?
Autre question : du moment que nous avons cru en Christ, s’il est vrai que nous sommes en lui et que son Esprit est en nous, et puisque le péché est mort et dépassé, ne devrions-nous pas être totalement délivrés de toutes ces vilaines choses et vivre en parfaite harmonie avec notre prochain ? Chacun peut aisément confronter ce genre d’assertion avec son expérience quotidienne, et se donner tout seul la réponse ! Il y a des réalités qui semblent mal appréhendées par les chrétiens. Faut-il alors s’étonner que les problèmes surgis soient embrouillés et les solutions proposées inadéquates ?
En fait, ces exhortations apparemment négatives de Paul sont bien plus pertinentes et actuelles qu’il n’y paraît. Ce n’est pas le censeur sourcilleux et offusqué, mû par d’obscures obsessions, qui s’exprime là. Ce n’est pas dans les livres ou les traditions qu’il a puisé ce qu’il dépeint à grands traits, sans prendre de gants. Au contraire, partant de son expérience d’homme d’abord, il a ensuite appris à dépendre entièrement de la grâce du Christ. Et c’est en apôtre et pasteur, qui a longuement observé et écouté les débats intimes et tragiques des humains et s’est laissé éclairer par la Parole de Dieu, qu’il met le doigt sur des plaies profondes. Ainsi comprises les deux listes de péchés ( 3.5 et 8 ) devraient d’abord nous inciter à un examen de conscience sobre et honnête. Au fond, qu’est-ce qui nous « fait marcher » ? De quoi une grande partie de la vie humaine est-elle faite ( cf. 3.7 ) ?
La première énumération ( v. 5 ) décrit des excès évidents, que l’on imagine courants parmi les incrédules. C’est pourtant à des chrétiens que Paul s’adresse ici. Exagère-t-il vraiment en attribuant un rôle moteur à la sexualité et à l’avidité (posséder toujours plus dans tous les domaines) ? Quoique de visées différentes, la sagesse humaine reconnaît les mêmes données ; dans leurs études et leur pratique les psychologues ont affaire aux mêmes processus.
L’apôtre connaît très bien les zones dangereuses de la personne humaine, ses passages sensibles où l’irruption du mal peut être violente et terrible. Bien plus, il dévoile la révolte de Dieu contre ce gâchis ( v. 6 ). Il dénonce énergiquement le détournement que fait l’homme de sa propre personne et de celle de l’autre pour n’en faire qu’une chose à posséder pour en jouir, oubliant la créature et le créateur. C’est l’essence même de l’idolâtrie.
La deuxième liste ( v. 8 ) mentionne des atteintes plus subtiles et insidieuses, procédant de dispositions agressives ou réactionnelles vis-à-vis du semblable. A cause d’une écoute indiscrète ou partiale, d’une parole déplacée ou inutile, combien d’êtres et de familles ont été démolis, combien de ministères et d’Eglises assassinés. Il y a fondamentalement du mensonge ( v. 9 ), quelque chose – la peur, l’envie ? – que l’on veut dissimuler, dans les explosions rageuses et dans le colportage de rumeurs.
Ainsi, ce texte nous rappelle la réalité universelle du désordre qui entache et entrave intensément les mobiles et les actions des hommes. C’est une chose de l’admettre, c’est une tout autre affaire d’en parler de façon vraie et juste, sans voyeurisme ni esprit de jugement.
Clarifications
Nous avons déjà observé que Paul écrit ces choses à des chrétiens censés ne plus être soumis à ces péchés. Deux détails importants révèlent l’étendue de ces « réalités de la vie » même chez ceux qui se réclament pourtant du nom du Christ.
L’impératif présent « ne mentez pas… » ( v. 9a ) n’indique-t-il pas de manière éblouissante que cette réalité est à prendre au sérieux dans l’Eglise, dans le temps et le lieu qui sont les nôtres ?
De plus, Paul insiste sur le fait que c’est bien dans leur personne et leur conduite d’abord que les chrétiens ont à faire face au mal. C’est le sens de l’expression « les membres sur la terre », c’est-à-dire ce qui en vous appartient à l’ordre terrestre ( v. 5a ). Précisons d’emblée que cette expression ne désigne en aucun cas le corps physique et ses fonctions. Ce ne sont ni notre corps, ni nos facultés psychiques en tant que tels qui sont la cause de nos tentations et de nos turpitudes.
Paul n’est ni contre le corps, ni contre le sexe, ni contre le tempérament, ni contre l’activité humaine. Mais c’est en nous-mêmes et par nous-mêmes que nous péchons, et non hors de nous-mêmes. Les manifestations du péché ont bien un rapport avec des dispositions qui sont en nous. Les unes et les autres sont désignées par « les membres ».
Notre propos est moins d’établir un point de doctrine que de signaler une réalité bien concrète. Traiter un défaut, considérer le péché comme quelque chose d’étranger et d’exclu dans ma vie, moi chrétien, peut me mener au travers de toutes sortes de pirouettes et de tourments, à de graves déceptions. Il ne s’agit pas, bien entendu, de demeurer au seul constat et s’y résigner, mais, dans un premier temps il faut lucidement accepter le fait. Nous ne nions pas la réalité du Malin. Avons-nous observé dans ce passage que Paul s’en tient à des faits bien concrets ? Il y a quelque chose de malsain à reporter nos motifs et nos actes sur d’autres, homme ou démon.
Une deuxième clarification, directement liée à la précédente, doit alors être apportée aux questions soulevées par l’affirmation, souvent répétée dans la lettre, de notre mort et de notre résurrection avec le Christ ( 2.12, 20a ; 3.1 a, 3, 9b-10a ; cf. également 1.22 ). Qu’est-ce qui est mort ? Et, puisqu’il y a encore quelque chose à faire mourir, qu’est-ce qui ne l’est pas ? Par ailleurs, qu’est-ce qui est ressuscité, et que faut-il attendre encore ?
Questions théoriques en apparence, mais très pratiques en vérité ! En effet, chacune des affirmations de l’oeuvre accomplie en Christ est accompagnée d’un appel à l’homme ( 1.23 ; 2.20b ; 3.1 b-2a, 5a, 8a, 12b ). C’est à la lumière de cette double dimension que les réponses à nos questions seront à deux vitesses. De la bonne compréhension de ce fait dépendent non seulement notre conception de la sanctification, mais aussi notre comportement pratique.
Pour le Christ le vieil homme est mort définitivement, et l’homme nouveau existe déjà pleinement, depuis la croix et la résurrection ( cf. Rm 6.6a ). L’image du créateur dans l’homme, défigurée et perdue, a été recréée en Christ. Le vieil homme n’est pas une partie de moi-même, corps ou âme, c’est moi tout entier dans ma rébellion à Dieu avec mon ancienne façon de vivre ( cf. Rm 7.5 ). Par contre l’homme nouveau, c’est la vie en Christ, une nouvelle manière de vivre ( cf. Rm 6.4 ). Ce nouvel homme, c’est Jésus-Christ lui-même ( voir la fin du v. 11 ; cf. Rm 13.14 et Ga3.27 ).
Pour le croyant, il est indispensable de tenir compte de sa position. Par la conversion et la nouvelle naissance, manifestées dans le baptême, il est passé de l’ancienne à la nouvelle vie. Il a reçu par la foi le dépouillement et le revêtement déjà accomplis ( v. 9b-10a qui renvoient à 2.11-12 ). Cependant cette régénération ne le transforme pas automatiquement ni instantanément en personne innocente et sainte. Elle ne nivelle pas son caractère et n’arrête pas son développement personnel. La nouvelle naissance n’agit pas malgré, voire contre nous-mêmes, bien plutôt avec nous pour développer progressivement l’homme nouveau.
Nous découvrons que ni le péché, ni notre désir de pécher ne sont morts, dans le sens d’être inactif quant au premier, insensible quant au second. Et ceci jusqu’à notre mort ! Aussi, ce qui est « déjà » parfait en Christ n’est pas encore « achevé en nous ». Cependant nous le recevons dès à présent dans une foi active et vigilante. Nos problèmes viennent de ce que nous cherchons à tuer les mauvais désirs, même à les nier, et inversement à produire par nous-mêmes des vertus, comme pour gagner des titres de noblesse ( v. 12a ). Mais c’est parce que nous sommes princes pour Dieu que nous avons à nous dévêtir de nos haillons et à nous revêtir d’habits de fête déjà prêts ( v. 12b et suite).
Retournements
Partant de faits très concrets, fortement décapants pour nos esprits contradictoirement pudiques et tolérants ( v. 5-9a ), Paul nous a entraînés vers des réflexions plus fondamentales sur la sanctification ( v. 9b-10 ). Très vite il revient à des problèmes pratiques, non moins déconcertants pour nos coeurs blasés et égoïstes ( v. 11-15 ). Tout est encore dans la relation.
Le premier exemple des caractéristiques de l’homme nouveau que Dieu veut réaliser parmi les siens touche non aux sentiments intimes ou à la morale personnelle, mais à la question cruciale de la coexistence des chrétiens : l’Eglise, corps du Christ ( v. 11 ). Les différences ne sont pas naïvement niées mais les barrières sciemment abaissées. On ne peut gommer les particularités d’origine, de langue, d’éducation, de sensibilité, de caractère, mais elles ne sont plus déterminantes.
Est-il admissible qu’il y ait dans l’Eglise des méprisés, des oubliés, des incompris, des exploités, des évincés ? La remise en question de ces regards de haut discriminatoires, habituels dans le monde des hommes, commence par la crainte du Christ ( cf. Ep5.21 ), seule capable de nous ouvrir aux critères de Dieu.
Après le défrichage – « il n’y a plus… » — et la mise en évidence du projet – « Christ, tout et en tous » – Paul décrit les plantations et l’agencement. Du cadre des relations on passe aux qualités intrinsèques des personnes en relation ( v. 12-14 ). En vain cherche-t-on des vertus comme l’intelligence, le zèle, la justice, la vérité, qui ordonnent les rapports de force et d’action. Ici, il est question de grâces qui coordonnent les êtres entre eux. Le christianisme, un refuge confortable, une morale bourgeoise ? C’est plutôt une force et une liberté jamais conçues par l’homme, qui se reflètent dans la compassion, la bonté, l’humilité, la douceur, la patience. Qualités de Dieu, vécues par Jésus, dans lesquelles il veut nous entraîner !
Avec la question du support et du pardon mutuels Paul touche à un noeud ultrasensible de la vie chrétienne ( v. 13 ). Tous, sans exception, nous avons à un moment ou à un autre des difficultés à accepter notre frère ou notre soeur et des raisons de nous en plaindre. Grâce au pardon nous recevons notre véritable identité devant Dieu. L’esprit de pardon est donc le terreau de la vie commune dans l’Eglise : le chrétien pardonne parce qu’il est pardonné. La pratique du pardon sera le combat continuel d’une vie sainte : seul celui qui pardonne est pardonné.
Ce n’est pas avec des voeux pieux ou un langage fleuri que Paul complète ses exhortations ( v. 14-15 ). C’est avec un réalisme pénétrant et une conscience aiguë du bouleversement de comportements qu’elles impliquent qu’il parle d’amour – la seule et vraie garantie de toute unité -, de paix du Christ – l’incontestable référence divine dans les conflits -, de reconnaissance – le climat propice à des changements authentiques. Tout à fait concrètement deux voies sont brièvement décrites : l’écoute de la Parole et le chant, non comme des pratiques dominicales, mais axées vers « tout ce qui par ailleurs est à votre portée », dans un souci d’ouverture, de partage, de vérité ( v. 16-17 ).
Richesse et sagesse devraient donc être des caractéristiques de nos études bibliques et de nos messages, parce que la Parole de Dieu est « La pratique du pardon sera le combat continuel d’une vie sainte celui qui pardonne est pardonné. – « chez elle » en nous, et nous « chez nous » en elle. Quant au chant chrétien, dont la créativité n’a jamais tari, ne devons-nous pas veiller à ce que celui de nos lèvres concorde avec celui de nos coeurs ?
Priorités
Dans notre étude précédente (n° de nov.-déc. 90) nous avons déjà indiqué la trame générale du long paragraphe parfois nommé « tablette domestique » ( 3.18-4.1 ). Ses recommandations sont suffisamment directes et claires pour nous interpeller directement. Retenons en tout cas qu’il n’y a pas de coupure avec ce qui précède : par gradations successives mais dans une grande unité de perspective. Paul aborde des sphères de plus en plus concrètes de la vie : famille, travail. Qu’en est-il précisément là, de la sanctification et des qualités de l’homme nouveau ?
Il nous faut cependant répondre à une question laissée en suspens, suscitée par la généralité et la simplicité apparentes des recommandations, qui touchent notre sensibilité : comment comprendre ces « anciens » conseils et comment les appliquer dans les conditions actuelles ? Comment Paul voyait-ils les rapports familiaux et sociaux de son temps ? Préconisait-il le statu quo, notamment en ce qui concerne l’esclavage ? L’étude de ces problèmes sort du cadre de cet article. Mais gardant en vue les préoccupations exprimées dans cette lettre à l’Eglise de Colosses nous nous limiterons à de brèves remarques.
En observant de plus près le Nouveau Testament et l’histoire des débuts de l’Eglise, nous pouvons dire que ni Jésus, ni les apôtres ni les premiers chrétiens ne furent indifférents aux faits de société de leur temps. Mais il est clair que leur souci n’était pas primordialement de traiter les problèmes de relations humaines. Ici, comme dans « Ephésiens ».
Paul n’oppose pas une politique familiale ou économique chrétienne de l’extérieur au système en place figé par la tradition religieuse ou imprégné par des valeurs païennes. Son objectif est d’ancrer l’homme dans une nouvelle relation avec Dieu par Jésus-Christ, de faire pénétrer le plus profondément et largement dans la vie et la mentalité la référence au Christ, seul Seigneur, quelle que soit la situation. Changer l’homme est prioritaire sur changer les situations. Or l’histoire a donné raison aux apôtres : des choses ont pu changer parce que des hommes s’étaient soumis au Seigneur. Un véritable changement des personnes mène tôt ou tard à la remise en cause du statu quo social, économique, voire politique. Les chrétiens ne devraient pas ignorer cette dimension du témoignage.
C’est dans cette perspective, pensons-nous, qu’il faut entendre et pratiquer les conseils sur la prière et le témoignage ( 4.2-6 ). Ce ne sont pas seulement des oeuvres qu’on accomplit par devoir, dans le court terme et l’horizon du clocher que l’on chérit et qui nous sécurise. Sans doute par réalisme, l’apôtre mentionne la communication verbale de notre foi tout à fait à la fin, comme une conséquence de tout le prérequis indispensable depuis 3.1.
Proximité
La profonde sagesse spirituelle de Paul, sa large vision et sa perception aiguë des réalités, l’autorité de son argumentation, l’inébranlable conscience de sa vocation, ont pu éveiller en nous des sentiments mitigés d’admiration et de révérence face à un grand saint un peu lointain. Le message lui-même, bien entendu, dont il est porteur, a dû nous subjuguer par ses dimensions et ses implications. En somme qu’attend Dieu des siens ? ( C’était clair pour Epaphras soutenu par Paul dans ce combat, cf. 4.12. ) Un certain vertige peut nous saisir et nous tenir à distance.
Or, la lettre ne s’achève pas du tout en une conclusion grandiose et tonitruante. C’est de la manière la plus naturelle que Paul parle de lui-même, de ses collaborateurs, de ses destinataires, sans condescendance ni affectation, avec simplicité et chaleur. Ce personnage important parle ici en collègue qui tient en sincère affection et grande estime ses compagnons de service et de souffrance.
En confident qui a su accueillir avec bienveillance Onésime, l’esclave fugueur (voir la lettre à Philémon, de Colosses justement), ou Marc, l’assistant naguère déficient ( cf. Actes 15.38 ). En ami qui connaît les personnes et se soucie de leur bien-être ( 4.15-17 ), tout comme il tient à être connu tel qu’il est. En homme qui éprouve le besoin et sait dire sa reconnaissance d’être consolé par des frères, même peu connus ( v. 11 ).
Cet homme pouvait bien nous parler du Christ comme il l’a fait d’un bout à l’autre de cette lettre, afin que nous soyons « adultes et pleinement assurés de ce que Dieu veut » – en lui ( v. 12 ; cf. 2.10 ). Son premier et son ultime voeu, son seul désir furent et demeurent de nous confier à la grâce de Dieu, c’est-à-dire à la présence de ce fils nommé ( Esaïe 9.6 ; cf. 1.15-20 ) :
« Conseiller merveilleux
Dieu-fort
Père-éternel
Prince de paix »
D.B.
Pistes de réflexion
1. Quel discours tenons-nous sur le « péché » dans le monde et chez les chrétiens? Sur quel ton ? Sommes-nous honnêtes et informés ?
2. A quel propos, pour quelles raisons, ai-je connu des désillusions dans ma sanctification pratique ? Ai-je sur ce point une attitude « légaliste »(faire en vue de… ) ou « biblique » (faire parce que…) ?
3. Comment se traduit concrètement dans notre Eglise notre attachement à l’unité de tous dans leur diversité ?
4. Suis-je conscient des effets que peut avoir mon pardon, ou mon refus du pardon, envers mon frère ?
5. Quand prendrai-je le temps de faire un bilan des relations dans ma famille ? Dans mon travail ?
6. Bien des thèmes abordés dans la lettre mériteraient un prolongement… A chacun de continuer.
N.B. : Sur la question du vieil homme et de la mort au péché, nous recommandons la lecture du petit livre sur Romains 5 à 8 : John Stott, Des hommes nouveaux, Presses Bibliques Universitaires. |