Brouiller la vision
par Jim PLUEDDEMANN1
Un jour, il n’y a pas si longtemps, non loin d’ici, Satan convoqua les chefs des démons pour une consultation générale diabolique. L’un après l’autre, ceux-ci firent des rapports embrasés.
Nous avons remporté un succès fou en créant le chaos : les gens s’entretuent à qui mieux mieux, « l’économie mondiale est près de s’effondrer, les valeurs morales tombent en ruines, le SIDA fait des ravages, les crimes sont monnaie courante, et dans les familles, c’est la pagaille. » Chaque rapport ponctué de diaboliques applaudissements !
Mais Satan les interrompit : « Oui, nous avons remporté un grand succès, mais une situation dangereuse s’installe sournoisement. Quand nous créons une telle anarchie, les humains se mettent en quête d’espoir et de Bonne Nouvelle. Notre stratégie risque de provoquer un retour de flammes. Les missionnaires de notre Rival nous ont mis dans une situation critique.
Au fil des années, des serviteurs, animés d’une puissante vision, se sont sacrifiés pour la cause ennemie. Les Eglises ont grandi beaucoup trop vite dans des pays que nous gouvernions récemment d’une main de fer. Nous avons perdu des millions d’âmes pour l’enfer et il nous faut repenser radicalement notre stratégie pour le monde. »
« J’ai une idée, siffla un démon. Faisons mourir plus de missionnaires. »
« Non, rétorqua Satan, tu sais que faire des martyrs n’a jamais servi notre cause. »
Ce fut un vrai casse-tête pour les démons réunis. Mais ils trouvèrent des solutions plus adaptées pour démoraliser les guerriers affectés à la prière, décourager les donateurs, obscurcir la vision missionnaire des Eglises, encombrer les missionnaires avec le matérialisme et les dresser les uns contre les autres.
« Avant quoi que ce soit d’autre, il faut brouiller leur vision, dit d’une voix rauque l’un des démons. Si nous pouvons rendre leur vision confuse, tout le reste partira en miettes. Les Eglises auront des conférences missionnaires inintéressantes, les offrandes vont tarir, la prière va s’essouffler et les missionnaires seront découragés. »
Le vétéran des démons se saisit d’un exemplaire du Livre détesté et l’ouvrit à Esaïe 6.
« II nous faut considérer l’appel missionnaire d’Esaïe sous l’angle diabolique, dit-il d’un ton hargneux. On remarque ici qu’Esaïe était motivé par la vision de Celui qui est assis sur un trône très élevé. Il vit ensuite l’horreur de son propre état de péché et son besoin de purification. Ce n’est qu’après avoir eu une vision puis s’être repenti de son propre péché qu’il s’est porté volontaire pour être envoyé. Selon l’exemple d’Esaïe, voici trois principes diaboliques pour tuer l’entreprise missionnaire.
1. Faites en sorte que les disciples de l’Ennemi ne voient pas le Seigneur sur son trône très élevé. Gardez leurs yeux fixés sur leur tâche. Laissons-les argumenter sur des définitions relatives à l’évangélisation et aux groupes ethniques. Ils seront tellement occupés à définir la tâche qu’ils ne se mettront jamais à l’ouvrage.
2. Assurez-vous que les disciples de l’Ennemi soient aveugles quant à leur péché. Nous aurons de graves problèmes si l’Eglise reconnaît ses péchés et commence à s’écrier : « Malheur à moi ! » Que l’enfer et sa puissance viennent à notre secours si le réveil s’empare des Eglises. Il pourrait y avoir un rafraîchissement de la vision missionnaire comme jamais.
3. Promettons le succès aux recrues de l’Ennemi. Si nous arrivons à les focaliser sur « les techniques d’élaboration de la réussite », les enfants de l’Ennemi en oublieront la vision. Poussons-les au culte de l’efficacité, au marché des âmes-dollars et des plans quinquennaux. Laissons les comités de missions s’affairer à poser des objectifs, à mesurer des résultats et nous ternirons la vision de Celui qui est assis sur un trône très élevé. De cette façon, ils ne soutiendront jamais des missionnaires comme Esaïe qui ne remportent pas de succès immédiats. »
Satan ajourna le conseil avec une sinistre jubilation : « Aujourd’hui, camarades, nous avons fait un grand pas en avant. Nous sommes en mesure de brouiller la vision, de réduire à néant l’entreprise missionnaire. En avant la pagaille ! »
Soyez ferme dans le Seigneur. Nous sommes engagés dans une bataille contre le diable. Ne lui permettons pas de brouiller notre vision de Dieu. Tenons ferme dans le Seigneur et sa toute-puissance.
J.P.
NOTE
1. : Jim Plueddemann est directeur général de la Société Internationale Missionnaire (S.I.M.). Reproduit de SIM Actualités, avec permission.