Editorial du n°5 Septembre-Octobre 1997 

Numéro spécial : Le Saint-Esprit

Par Francis BAILET

La place et l’oeuvre du Saint-Esprit dans l’Eglise et dans la vie de chaque croyant sont d’une importance capitale. Dans cette deuxième partie du XXe siècle, de très nombreux chrétiens de tous les milieux ont redécouvert cette vérité essentielle. Cela aurait dû les conduire vers une plus grande manifestation de l’unité du Corps de Jésus-Christ. Il faut bien reconnaître qu’il n’en est pas ainsi.

Ce numéro spécial sur le Saint-Esprit voudrait aider nos lecteurs à faire le point sur un sujet si important.

L’article d’Alfred Kuen pose les fondements théologiques. Jean-Pierre Bory rappelle quelques textes bibliques fondamentaux à propos de la présence et de l’action du Saint-Esprit dans la vie du croyant. Daniel Bresch nous invite à la réflexion, à la méditation et à un examen de conscience qui devraient permettre une critique constructive du fossé qui sépare si souvent le discours de la réalité.

Esther Buckenham a recueilli plusieurs témoignages qui montrent la variété et la richesse de l’expérience spirituelle. D’autre part les éléments de bibliographie que notre soeur propose aideront ceux qui voudraient approfondir leur étude. Nos réflexions sur les « mouvances charismatiques »sont une exhortation à la vigilance et au discernement pour que, professant la vérité dans la charité, nous grandissions dans la connaissance de Jésus-Christ.

Les chrétiens sont aujourd’hui divisés. Nous ne devons pas nous étonner : c’est un ennemi qui a fait cela… Pour détourner ses ruses, laissons le Saint-Esprit verser dans nos coeurs un renouveau d’amour pour tous nos frères. Veillons à ne pas creuser le fossé qui déjà nous sépare. Ne soupçonnons pas le mal. Ne condamnons pas les autres sans les avoir écoutés. Ayons assez d’humilité pour essayer de comprendre leurs convictions et leurs expériences. Gardons-nous de tout orgueil spirituel, de tout sentiment d’autosatisfaction.

Ce travail intérieur, qui modifie notre attitude à l’égard de nos frères est déjà l’oeuvre de l’Esprit. Nous pouvons en être assurés. Les erreurs et les excès des autres, bien réels, ne doivent pas, cependant, nous confiner dans un couloir qui n’aboutirait nulle part. Aspirons au contraire à une intervention authentique du Saint-Esprit qui nous permettra de vivre comme de vrais témoins de notre Seigneur. Nous pourrons alors dénoncer l’erreur avec autorité, car notre autorité sera celle de l’amour.

Francis BAILET