Histoire des C.A.E.F.
Histoire des C.A.E.F. (10° volet)
par Jean-Pierre BORY
Avant de quitter la moitié Sud de la France, il faut encore parler des assemblées marseillaises et provençales.
MARSEILLE
Dès 1912, des Irlandais, M. et Mme Thorpe, venant de Die où ils ont passé 4 ans, ouvrent une salle évangélique.
L’année suivante, un Suisse, M. Willy les rejoint. L’assemblée compte bientôt une douzaine de membres. Après la guerre, l’église grandit. On y note la présence de Fritz Audétat, missionnaire suisse au Laos, qui travaille à Marseille à la traduction du Nouveau Testament en laotien. L’assemblée se maintient jusqu’à la seconde guerre mais disparaît pendant l’occupation de la ville.
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En 1944, Max Anger, originaire d’Allemagne, mais marié à une Française, se sent appelé à évangéliser cette grande ville. Il commence des réunions dans l’atelier de repassage de sa belle-mère. Et bientôt des cultes s’y célèbrent. A la suite d’une visite de Marc Ernst et René Eyraud, cette nouvelle communauté noue des liens avec les autres assemblées de France1.
En décembre 1947, elle se constitue en association cultuelle, acquiert un local plus près du centre ville, proche de la Canebière (rue Messérer), qu’elle inaugure au printemps 1948. Abel Félix y fait ses premières armes pendant près de 3 ans. Dans les années 56-58, elle s’enrichit de plusieurs familles venues d’Afrique du Nord. Année après année, Max Anger poursuit fidèlement son ministère d’évangéliste. Chaque dimanche, et parfois en semaine, cette assemblée fait de l’évangélisation en plein air sur la Canebière : chants accompagnés à l’accordéon, prédications, témoignages… De nombreuses personnes connaissent ainsi l’évangile.
Max Anger acquiert aussi une tente, la Tente Marseillaise, qui pendant une décennie est dressée dans tous les faubourgs de la ville et bien des localités environnantes. Hélas, un coup de mistral met fin à sa carrière en 1962.
Max Anger aménage alors une « caravane audiovisuelle » (de l’intérieur, on projette sur un grand écran l’image que le public voit par transparence). Et l’évangélisation se poursuit à l’aide de films.
En 1961, Jean Padilla et sa famille doivent à leur tour quitter le Maroc. Ils se fixent à Marseille où Jean continue son ministère à la Mission Radio Biblique. En 1964, il crée une nouvelle assemblée avec quelques membres de celle de la rue Messérer, d’abord au Boulevard National, puis avenue Roger-Salengro, et enfin, en 1980, rue Consolât (1er arr.) où elle se réunit encore aujourd’hui. Dès 1969, cette assemblée évangélise la région en se servant d’un bibliobus2. En 1973, la salle rue Messérer est fermée.
En 1974, Max Anger reprend un travail d’évangélisation commencé par un missionnaire américain à Mazargues, un quartier sud de Marseille. Pendant plusieurs années, et plus tard avec le concours de Graham Black, il réunit de nombreux enfants le jeudi (activités manuelles et témoignage de l’Evangile), et des adultes en soirée pour des études bibliques.
Cinq ans plus tard (1979), des missionnaires soutenus par la mission G.L.O. (Global Literature Outreach3), David et Jeanne Goold, Samuel Gibson, Graham Black, etc., forment une équipe pour évangéliser les quartiers nord de Marseille dans le but d’y implanter une église. Plusieurs assemblées naissent de leur ministère :
– L’église de La Solidarité, dans un quartier nord de Marseille : elle se développe sous la responsabilité de Graham et Alison Black et est confrontée à d’innombrables problèmes dans cette partie de la ville où le chômage et toutes ses conséquences touchent durement les habitants. De plus, l’islam y est très présent. Après bien des années, elle trouve finalement des locaux, mais en 1996, sur arrêt municipal, l’église devra les quitter.
– La Source : une autre partie de l’équipe (Samuel et Andréa Gibson et David Goold, et peu après Mike Packer et son épouse) évangélise le quartier des Aygalades4. En 1986, l’église se réunit d’abord chez Yves Notin, puis une salle est ouverte en centre ville, près du Vieux-Port (place du 4 Septembre, 7e arr.).
– Le Rocher, à Mazargues (9e arr.) : Mike Packer et Samuel Gibson témoignent ensuite dans le sud de la ville, dans le quartier où Max Anger s’était établi bien des années auparavant. En 1991, le nombre des personnes converties les conduit à louer une salle publique (achat d’une chapelle en 1996).
– Le Centre Evangélique Protestant (CEP) du quartier Est de Marseille (11e arr.) : sous l’impulsion de David Goold, une nouvelle équipe se forme. Les croyants se réunissent chez Philippe et Marie-Christine Perrilliat et le dimanche dans un centre social de quartier.
Terry et Shona Cobham (arrivés en 1990) commencent un groupe de quartier chez eux (12e arr.).
Enfin en 1993, M. et Mme Paul Graham s’installent à Aubagne : un groupe de croyants se réunit dans leur foyer. Paul a remis en route la caravane fabriquée par Max Anger pour projeter des films d’évangélisation en plein air !
Il faut aussi rappeler l’œuvre du Phare, à laquelle collaborèrent plusieurs frères des assemblées : en 1946, l’Institut Biblique de Beatenberg (en Suisse) avait cette maison d’accueil pour des apprentis et des étudiants qui pouvaient ainsi trouver une chambre dans une atmosphère chrétienne. Cette maison fut aussi un centre d’évangélisation pour les soldats et matelots en escale. On y constitua un dépôt de littérature et plusieurs colporteurs bibliques rayonnaient dans la grande ville et sa banlieue. René Bloch, après un long ministère à l’assemblée d’Oran en Algérie, dut regagner la France pour raisons de santé : il en fut le premier directeur jusqu’à son décès en 1950. M. Lejeune lui succéda jusqu’à sa mort en mars 19685. De nombreux étudiants de Beatenberg y firent leurs premières armes dans le ministère, et d’autres aussi, parmi eux Pierre Despagne… Cette maison existe encore aujourd’hui, constituée en association indépendante.
Le Phare était aussi une étape pour les missionnaires en partance vers l’Orient ou l’Afrique : nombreux sont ceux qui y ont été hébergés en attendant le départ de leur bâteau !
PROVENCE
Toulon – La Seyne (Var)
Une assemblée s’y ouvre juste après la guerre et célèbre son premier culte avec cène le 8 septembre 1946. L’assemblée naissante trouve accueil dans la maison du frère A. Cresci. Il en partage la direction avec le frère Raynaudo. Les 5 premiers baptêmes ont lieu juste un an plus tard.
Aubagne (Bouches-du-Rhône)
Claude Arnera, qui avait le souci d’évangéliser des villes non atteintes encore, avait quitté Cannes, et sur le conseil de chrétiens de Marseille, s’était établi à Aubagne en 1924. Une école du dimanche commença avec un enfant, et le culte avec une auditrice ! Mais cette école du dimanche fut une pépinière de croyants. Malheureusement la guerre dispersa la plupart d’entre eux et en 1945, l’assemblée était à reconstruire. Claude Arnera reprit le colportage dans le Haut Var et l’évangélisation sur place, et l’assemblée se reconstitua en quelques années : en 1949, pour son 25e anniversaire, la salle était trop petite. Mais quelques années plus tard, le nombre de ses membres diminua et l’assemblée disparut. Depuis peu, un missionnaire de G.L.O. y témoigne à nouveau (voir ci-dessus).
Apt
Un jeune chrétien, E. Slumanski, s’établit à Apt en 1910 et tient des réunions avec l’aide des Contesse alors à Die. Le groupe des croyants s’accroît malgré « la torpeur dans laquelle vivent les inconvertis » écrit-il. La guerre survient. E. Slumanski est mobilisé. Il évangélise les soldats à Aix en 1913. En 1915, il obtient une permission pour venir se marier à Apt, mais meurt sur le front la même année. Personne ne reprend le flambeau.
Ce n’est qu’en 1978 qu’un nouveau témoignage évangélique s’établira dans la ville. Jean-Pierre Ozil, qui est officier dans l’armée, en service sur le plateau d’Albion, accueille chez lui un groupe d’étude biblique. En 1980, l’église peut louer une jolie et ancienne chapelle dans laquelle elle se réunit jusqu’à ce jour.
Nîmes
A la suite d’une évangélisation très bénie sous la Tente Marseillaise (juillet 1953) et de réunions de continuation assurées par Pierre Bory, on décide de chercher un local pour que le groupe de croyants puisse se réunir régulièrement et y tenir des conférences. Pierre-Henri Junod, qui fut un collaborateur de Servir à ses débuts, tient un commerce en ville et devient le responsable de cette jeune assemblée. Cultes et études bibliques ont lieu régulièrement dans les foyers, mais en 1957, la tâche dépasse les forces humaines. Pierre Junod constate qu’à moins de voir venir « un frère doté d’une bonne santé, sous tous les rapports (sic !), et ayant des dons de pionnier, il nous a été prouvé qu’une assemblée ne peut s’établir sans qu’on y mette le prix. Et ce qui coûte le plus cher c’est le temps… » Les réunions régulières sont interrompues en septembre 1956.
Mais une nouvelle assemblée, d’origine raviniste, s’ouvre dans les années suivantes et se rattache aux C.A.E.F. en même temps que celle d’Orange.
A la fin des années cinquante, Ralph Shallis doit quitter l’Algérie à son tour et s’établit à Grenoble, puis près d’Alès où il poursuit un ministère d’édification, de formation et d’écriture. Plusieurs de ses livres sont une grande source de bénédiction. C’est lui qui, avec Roger Ernst de Lyon, propose en 1979 la création d’une Commission de Référence, qui serait au service de toutes les assemblées de France.
Montpellier
Quelques chrétiens, issus de divers milieux, commencent à se réunir dans le cadre de l’E.R.E.I6., puis créent en 1969, l’Eglise Évangélique de Montpellier. Cette église indépendante est administrée par un conseil d’anciens. L’un d’eux est Jack Mouyon, qui, à côté de sa charge pastorale dans l’église, poursuit un ministère d’évangéliste dans le cadre de France Évangélisation. En 1996, deux essaimages de l’église deviennent rapidement autonomes, l’un dans un autre quartier de la ville, le second dans un village au nord de Montpellier.
Aix-en-Provence
Dans les années 60, Léonard Kirkham7 crée le Centre Évangélique de Provence. En 1970, pour raisons de santé, il doit rentrer prématurément en Angleterre. Des Français prennent le relais, François Caparros, Michel Reboullet8. Pendant des années, François Caparros tient un stand biblique sur l’un des marchés de la ville. Une nouvelle communauté naît de leur témoignage, qui prend le nom de Communauté Évangélique Libre « Le Chemin » (rue Aumône-Vieille).
Brian et Hélène Tatford, venant de Lille, s’intègrent à cette église en 1971, puis à Vitrolles (13) où une assemblée se développe dans les années suivantes.
En 1971, L’Eau Vive Provence, créée sous l’impulsion de Brian Tatford, achète une propriété à Ventabren, à 13 km d’Aix, pour en faire « un centre de retraite et de formation biblique pour les jeunes9 ». Là encore, les travaux de construction sont en partie l’oeuvre de volontaires ; Henri Metz est l’un des chefs de chantier, puis Roland Abbet. Un premier camp de formation biblique a lieu à Pâques 1972 ; le Centre devient pleinement opérationnel en 1978 et accueille dès lors de nombreux camps et sessions de formation10. L’Association Centre Évangélique Protestant gère actuellement la propriété de Ventabren sous la responsabilité de Charles Kouyoumdjian.
Orange
En 1969, quelques chrétiens ont l’habitude de se retrouver ensemble pour prier et pour des études bibliques. Les frères Bonicel rejoignent ce groupe et invitent des équipes d’Opération Mobilisation qui témoignent plusieurs années de suite à Orange même, à Bollène et Bagnols-sur-Cèze. Colin et Mary Crow contribuent à la croissance de cette église de 1970 à 1978. Au début des années quatre-vingt, une assemblée d’origine raviniste se rattache aux C.A.E.F., puis se joint à cette église. En 1983, après plusieurs locations, elle achète et aménage une belle salle avec dépendances pour toutes ses activités rue Alexandre Blanc. L’église prend le nom de Centre Évangélique Protestant.
Dieulefit
Peu après la guerre, à la fin des années quarante, un groupe de chrétiens ravinistes se réunit dans le foyer de M. Vierne. Ils aménagent une très jolie salle au cœur du village, et rejoignent les C.A.E.F. en même temps que le groupe d’Orange.
Istres (Bouches-du-Rhône)
En 1977, une équipe d’Opération Mobilisation y fait campagne et crée quelques contacts. Un groupe commence à se réunir chez Fred Olney pour des études bibliques animées au début par Brian Tatford. Le groupe grandit et loue une salle en ville ; il est encouragé en 1981 par l’arrivée de deux missionnaires obligées de quitter l’Algérie, Martha Daniel et Audrey Mee. Ces dernières ne tardent pas à réunir un groupe de dames chez elles. René et Esther Skene s’installent à Istres en 1987 pour assumer la charge pastorale de cette assemblée.
BRETAGNE
Au tout début du siècle, R. Perrot, venant de Paris, se marie et s’installe à Rennes où il ouvre bientôt une salle de réunions. Il est rejoint par Gabriel Contesse (des assemblées de Suisse11) qui séjourne quelque temps à Broons (Côtes-d’Armor) où il évangélise en plein air.
C’est aussi au début du siècle, en Bretagne, à Saint-Brieuc, que William Taylor et son épouse commencèrent leur long ministère itinérant à travers la France12.
En 1928, un frère anglais, Harry Stamp, quitte son pays et s’installe en France comme commerçant, mais son objectif premier est l’évangélisation. Il passe quelque temps dans la région parisienne, où il devient ami de Ruben Saillens et Arthur Blocher, puis choisit la Bretagne. Il y fera le commerce du charbon, évangélisant ses clients, ouvrant une salle à Saint-Brieuc où il tient des réunions régulières pendant plusieurs années à côté de ses occupations matérielles. De là, il écrit un jour à Rubens Saillens pour lui demander si, à l’église du Tabernacle, il ne connaîtrait pas une jeune fille désireuse de servir le Seigneur, qui accepterait de vivre en Bretagne et de devenir sa femme… Ainsi fut fait ! Ils évangélisèrent la région de Saint-Brieuc jusque vers I960. Harry Stamp était un évangéliste, ardent pour la mission, plus qu’un pasteur.
Quelque temps plus tard, les croyants se dispersèrent, plusieurs se joignirent à une église baptiste.
L’œuvre de la Maison Blanche
En 1928 aussi, Mademoiselle Priscilla Hoops arrive en France depuis les Etats-Unis avec la conviction qu’elle doit s’occuper d’enfants orphelins ou abandonnés. Animée d’une foi extraordinaire, et s’inspirant de l’exemple de George Muller, elle loue une grande maison de 17 pièces près de Paris. Peu après, elle se marie avec un Anglais, M. Kenric Johnson, qui partage sa vision. Ensemble, ils se dirigent vers la Bretagne où se déroulera tout leur ministère13.
Les Johnson s’installent près de Lannion, et créent un orphelinat dans le vieux château de Coatilliau. Mais la guerre survient et ils doivent se réfugier avec toute leur « famille » en Angleterre pendant l’occupation. Dès qu’ils le peuvent, ils regagnent Lannion. En 1946, Hector Arnera mentionne qu’ils s’occupent de 16 orphelins et orphelines. Les Johnson réunissent les habitants des fermes voisines pour des réunions d’évangélisation ; l’un des chrétiens les plus zélés est l’ancien cuisinier du président Poincaré ! Des chrétiens de Saint-Brieuc, Morlaix, Tremel se joignent occasionnellement au petit groupe14.
Après le décès de son mari en 1950, Madame Johnson, assistée de M. et Mme John Morris, continue fidèlement de prendre soin de ses orphelins. Priscilla Hoy les y rejoint en 1951 pour une année15.
En 1954, Mme Johnson achète une autre maison, le château des Petits Moulinets, appelé La Maison Blanche, à Quévert près de Dinan, où l’orphelinat déménage. John Morris rend témoignage dans la région environnante et y organise des camps de jeunes dès 1959 ainsi qu’à Saint-Jacut-de-la-Mer dès 1962, où une seconde maison accueille bientôt une douzaine d’enfants plus jeunes. Dimitri et Monique Kalioudjoglou (de Lyon) rejoignent l’équipe en 1962. La Maison Blanche abrite 44 enfants en 196316.
Le Centre des Jeunes de Saint-Lunaire
En 1965, cette équipe de La Maison Blanche crée l’association « Centre des Jeunes » et déjà en 1966, projette de construire à Saint-Lunaire, à une vingtaine de kilomètres de Quévert, en bord de mer, des installations fixes, nécessaires pour organiser des camps de jeunes.
Un terrain d’un bon demi-hectare est acquis un peu en dehors de la ville, et les constructions commencent avant l’hiver. En juin 1967, Dimitri et Monique Kalioudjoglou s’y installent et peuvent y organiser le premier camp avec 8 jeunes filles et ensuite une première colonie avec une cinquantaine d’enfants17. Le premier culte est célébré à Saint-Lunaire le 24 septembre 1967 et le « Centre des Jeunes » est inauguré le 3 juin 196818.
L’évangélisation de Saint-Lunaire et des environs démarre sans tarder, en particulier au moyen de calendriers évangéliques placés par centaines dans les foyers. Les camps de voile débutent en 1970.
En 1969, M. et Mme Morris repartent en Angleterre, et Mme Johnson, malgré son âge, reprend la direction de La Maison Blanche. Une jolie chapelle peut être inaugurée cette année-là à Quévert19. M. et Mme Gérald Sanchez viennent relayer Madame Johnson en 1975. Mais en 1979, La Maison Blanche est confiée à l’Alliance Chrétienne et Missionnaire et devient une maison d’accueil pour personnes en détresse dirigée par M. et Mme Imbert, et l’assemblée de Lannion s’intègre dans le groupe d’églises de France-Mission.
Madame Johnson meurt en 1983 à l’âge de 89 ans à La Maison Blanche, restée active jusqu’à ses dernières forces et toujours concernée par le ministère d’accueil qui fut toute sa vie.
De Dinard à Saint-Malo
M. et Mme Claude Broux commencent un travail d’évangélisation à Dinard en octobre 1949 puis à Guingamp dès 1965. Depuis 1957, ils travaillent dans le cadre de France Mission20. L’évangélisation sous la tente n’est pas facile dans cette Bretagne très catholique : réunions chahutées par des bandes équipées de casseroles, cordes de tente coupées… Heureusement, plusieurs amis suisses et français viennent de temps à autre leur donner un coup de main. Dans des vingtaines de villes et de villages, ils tiennent des réunions d’évangélisation ; Claude Broux y projette des films Moody et y installe son expo-bible. Dès 1950, un noyau de fidèles se retrouve régulièrement dans la maison des Broux.
De 1959 à 1962, ils sont rejoints par M. et Mme Samuel Dind, venus de Suisse, qui s’installent à Saint-Malo. En 1968, M. et Mme Daniel André, soutenus aussi par les assemblées de Suisse Romande, reprennent le flambeau à Dinard, puis à Saint-Malo où ils ouvrent une librairie chrétienne et d’où ils rayonnent dans la région. A Dinard, Daniel André transforme un hangar en salle de culte, qui servira de base à plusieurs camps d’évangélisation organisés par Opération Mobilisation, par Marcel Tabailloux et par d’autres frères.
Saint-Lunaire
En 1981, l’assemblée de Saint-Lunaire se constitue en association cultuelle, sous la responsabilité de Dimitri Kalioudjoglou, Daniel André et Théophile Ropp. Les cultes ont lieu dans les locaux du Centre des Jeunes, jusqu’à ce qu’elle rachète en 1993 la chapelle de Longchamp qu’elle rénove entièrement.
Guingamp
Alain Monclair, après avoir fait ses premières armes avec Opération Mobilisation à Paimpol de 1975 à 1977, voit son chemin dans un service à Saint-Lunaire et dans les camps en été. Il s’y marie, et s’implique dans la marche du Centre des Jeunes pendant deux ans, tandis que son épouse Christine collabore à l’économat. Dès 1980, ils s’installent à Guingamp et poursuivent le témoignage commencé dans cette ville par les Broux. Une assemblée y existe maintenant, l’Eglise Protestante Évangélique de Guingamp, qui achète en 1994 les locaux qu’elle louait depuis 1983. Alain Monclair édite depuis plusieurs années un petit journal d’évangélisation, Vent d’Espoir, qui lui permet de maintenir de nombreux contacts personnels dans la région.
Concarneau
Depuis une quinzaine d’années, Paul Gilbert y témoigne et a aménagé une salle de réunion dans sa maison où [‘Eglise Évangélique Protestante de Concarneau tient ses cultes.
J.-P.B. (à suivre)
NOTES
1. Servir, juin 1946, p.6.
2. Servir, janvier 1969, p.2532. En 1970, une nouvelle salle s’ouvre au 13 rue St-Basile avec une quinzaine de familles. Alain Lacombe est le responsable de ce groupe qui se joindra aux églises baptistes.
3. G.L.O. (Global Literature Outreach, une mission soutenue par des Assemblées anglophones de divers pays) fait de l’évangélisation en France dès 1973 : à Grenoble, Reims, Paris, Caen et Grasse, David et Jeanne Goold, Graham et Alison Black, Nora Greatbatch participent à ce travail (indications communiquées par Mike Packer).
4. Servir, avril 1984, p. 1288.
5. Servir, juin 1968, p.2452.
6. Eglise Réformée Évangélique Indépendante
7. Léonard Kirkham décède en Angleterre en 1976.
8. Servir, novembre 1971, p.2891.
9. Servir, octobre 1971, p. 2879.
10. Servir, juin 1978, p.329-332.
11. Gabriel Contesse partit comme missionnaire au Laos où il mourut peu de temps après son arrivée.
12. Relire le rappel de leur vie par Madame Steciuk dans Servir, n°l/1996, p.l5.
13. Renseignements fournis par T. Kalioudjoglou.
14. La communauté qui se réunit aujourd’hui à Lannion est affiliée au groupe d’Eglises de France Mission.
15. A cette même époque, Cecil Catton visite régulièrement un groupe qui se forme à Rennes où une salle est inaugurée le 30 novembre 1952 en plein centre de cette ville universitaire. Cette égli-se est rattachée aujourd’hui au groupe d’églises de France Mission.
16. Servir, mai 1963, p.1776.
17. Servir, nov. 1967, p.2363.
18. Servir, juin 1968, p.2446.
19. Servir, novembre 1969, p.2627.
20. En 1957, en Suisse, sur l’initiative de M. Payne alors professeur à l’Institut Biblique Emmaüs, un comité de soutien formé de quelques membres de l’assemblée de Lausanne et de l’Eglise Réformée vaudoise, se constitua pour soutenir la famille Broux qui évangélisait en Bretagne à l’aide d’une tente évangélique. Ce comité prit le nom de France Mission et par la suite acquit l’envergure que nous lui connaissons aujourd’hui. Son objectif était d’évangéliser la France en y soutenant des serviteurs de Dieu, et en diffusant la Bible et la littérature chrétienne.