La Mission Chrétienne Evangélique
de la Martinique
Le Seigneur est à l’oeuvre dans les départements et territoires d’outremer. Lors de notre dernière Conférence Nationale en novembre 1996, nous avons eu la joie d’accueillir des représentants des églises de la Mission Chrétienne Évangélique de la Martinique, qui sont des assemblées évangéliques de même sensibilité que les C.A.E.F
Ils nous ont transmis un texte de présentation dont nous publions de larges extraits.
Les Origines
C’est par le travail de colportage dune jeune anglaise de bonne famille, Marie Jameson, que l’évangile a été prêché en Martinique, dans la ville de Saint-Pierre, avant l’éruption de la montagne Pelée en 1902. Par ce travail, le père du pasteur Fataccy, Louis Ferdinand, alors sergent pompier, s’est converti. Entre-temps, Marie Jameson se marie avec un pasteur canadien français, Henri Poirier, et le couple vient s’installer à Fort-de-France où l’œuvre d’évangélisation se poursuit.
Le couple repart pour l’Angleterre et demande à Louis Ferdinand Fataccy de prendre la relève. Ce dernier vient donc s’installer à Fort-de-France peu avant l’éruption de la montagne Pelée. Il se marie et a neuf enfants, dont Nazaire, le deuxième. Après un séjour au Panama, il revient en Martinique et s’attelle au travail. Des contacts existent avec l’église française du Havre. Des missionnaires de différentes origines s’intègrent dans l’œuvre, des âmes se convertissent au Seigneur.
En 1933, Louis Ferdinand décède. Peu de temps avant la mort de son père, Nazaire Fataccy, alors peintre en bâtiment se convertit à l’Evangile, et s’engage à poursuivre l’œuvre commencée par son père. Les péripéties ne manquent pas ! Mais ni la maladie, ni l’opposition déclarée d’un peuple incrédule, ni l’apparition d’autres doctrines ne le découragent. Après son travail, il assure seul le fonctionnement d’une librairie évangélique qu’il ouvre à Fort-de-France. C’est d’Amérique que viennent les ouvrages, Bibles et traités.
Le développement de l’œuvre
En 1936, quelques frères et sœurs se convertissent au Seigneur ; et c’est la sœur Lagrancourt, mère de la sœur Chalono, convertie dès 1913, qui met à la disposition de l’œuvre, deux pièces de sa maison à Sainte-Thérèse pour l’exercice du culte. Le nombre des fidèles augmente, la salle s’agrandit à trois, puis quatre pièces, et un véritable travail missionnaire se poursuit à travers l’île. En 1937, le dimanche 30 mai, a lieu le premier service de baptême. Il a lieu à Eau-Découpée : il comptera quatorze membres.
De nouveaux lieux de culte s’ouvrent. 1940 : le Gros-Morne, 1942 : le Morne-Rouge, etc. L’activité chrétienne qui se déroulait sans déclaration, déposera officiellement ses statuts auprès du gouverneur de la Martinique le 10 février 1946. L’assemblée générale de 183 membres met en place un comité directeur. Nazaire FATACCY en est le Président. A l’exemple des premiers disciples, des fidèles font don de leurs biens. C’est ainsi qu’en 1954, la sœur Dalaporte donne un terrain situé rue Marat à Terre Sainville, où est édifié un lieu de culte avec un appartement à l’étage. En Guyane, une sœur de Suisse, Mademoiselle Lanica, va faire don à la Mission Chrétienne de sa maison située à Cayenne pour l’exercice du culte et pour poursuivre l’œuvre d’évangélisation, timidement commencée dans ce département.
La formation : une nécessité impérieuse
La croissance en nombre des églises et des membres fait ressentir le manque de formation. Nazaire Fataccy, encouragé par l’église et par Mademoiselle Lanica, va partir pour des études de théologie en France et en Suisse. Son séjour durera quatre ans pendant lesquels la direction de l’œuvre sera assurée par le frère Pamphile, soutenu par le reste du comité. A son retour l’œuvre se poursuit avec plus d’assurance. Des salles de réunions s’ouvrent dans les communes, une chorale est mise en place pour des cérémonies, des réunions missionnaires ont lieu pour la formation des anciens.
Il faut signaler que très tôt, les enfants des croyants reçoivent une instruction évangélique, par des monitrices à qui on donne une formation. Il est important de souligner que, soucieux d’assurer une formation théologique aux responsables des Assemblées, le comité de la Mission Chrétienne Évangélique, dans le cadre des relations qui existaient avec la Guadeloupe, a mis en place une école biblique en 1966. Les cours sont assurés par des pasteurs américains qui dirigent un centre évangélique à Bananier. Les membres du comité et la plupart des responsables des Assemblées locales ont suivi cette formation. Les cours se déroulent dans la salle à Sainville, puis chez la sœur Pinceau. Notons que parallèlement, d’autres frères ont étudié en France et ont obtenu des diplômes.
De nouveaux développements
En 1969, un pas décisif est franchi ; le terrain situé route de Moutte est acquis en vue de la construction d’un temple. Les travaux sont entrepris en 1970, par la foi, avec des moyens très faibles. Mais la persévérance à l’ouvrage permettra de voir l’achèvement de l’édifice, qui sera inauguré en 1979. Dès lors, le comité a la volonté de doter la Mission de lieux de culte accueillants. C’est ainsi que des démarches sont faites en vue d’acquérir des terrains pour construire des temples. En 1983, le temple du François voit le jour. D’autres projets sont alors à l’étude.
Sur le plan spirituel, on voit naître des vocations pastorales et des jeunes s’engagent dans des études théologiques à l’Institut Biblique de Nogent. La Mission Chrétienne Évangélique, toujours soucieuse d’avancer, avec l’aide du pasteur Mann, alors aumônier protestant, va s’engager dans la mise en place d’un comité de liaison des missions et églises évangéliques, pour assurer des émissions évangéliques sur ORTF. Tour à tour, le dimanche matin, la Parole de Dieu est prêchée par les pasteurs des communautés des différents mouvements membres.
Le 28 janvier 1983, Nazaire Fataccy, à l’âge de 76 ans, est arrêté dans sa course. Il meurt suite à une longue maladie. Toute la communauté évangélique est plongée dans la consternation. Avec cette disparition, c’est une histoire, une mémoire qui s’en va. Son corps sera exposé au temple de Moutte, où l’Eglise pendant trois jours viendra entourer la famille, et chanter son espérance, au cours de ces veillées ponctuées par la lecture de la Parole et de nombreux témoignages.
Une communauté en marche
La Mission Chrétienne Évangélique poursuit son action sur de nouvelles bases statutaires : le comité directeur devient conseil d’administration, dirigé par un président. Des dispositions nouvelles sont en place quant à certains articles, notamment pour les assemblées générales et la trésorerie. Léon BEAUJOLAIS devient président de la Mission, dans la droite ligne de son illustre prédécesseur. Il est nommé pasteur et est responsable de l’assemblée de Moutte. Des temples sont construits, de nouveaux pasteurs s’ajoutent dans le ministère. Le nombre des fidèles augmente. Deux à trois services de baptêmes ont lieu par an.
Une radio évangélique locale est mise en place sous l’impulsion du pasteur Riol. La Mission y contribue largement, et continue aujourd’hui à la soutenir, tant financièrement que par la participation des membres et des responsables dans certaines émissions. Évangélisation, séminaires sont organisés avec les serviteurs de la métropole. Des commissions se mettent en place en fonction des besoins, pour aider le conseil d’administration dans sa tâche.
Une relève assurée
Une école biblique est mise en place en vue de donner localement une bonne préparation des jeunes au ministère. Cette école de formation permet d’assurer le remplacement des aînés dans des conditions favorables à la continuité de l’oeuvre, en perpétuant la prédication de la Parole en conformité avec notre profession de foi, face à la montée de fausses doctrines.
Le président Beaujolais, après avoir servi le Seigneur pendant 50 ans, décide de passer la main et de se retirer dans une paisible retraite. A 80 ans, il a supporté « la chaleur du jour » et son corps fatigué mérite en effet un peu de repos. Le nouveau conseil d’administration élu par l’assemblée générale met en place Eugène DINAL comme nouveau président de la Mission Chrétienne Évangélique.
La situation actuelle
De nouveaux objectifs ont été définis afin de permettre à la Mission de mieux assurer son rôle d’évangélisation, d’être mieux connue et reconnue. La Mission Chrétienne Évangélique de la Martinique compte aujourd’hui 4000 membres, répartis en 28 assemblées dans le département. Chaque assemblée est conduite par deux anciens ou pasteurs. Le conseil d’église se compose de deux responsables, d’un secrétaire et d’un trésorier. Les responsables d’église peuvent s’entourer de toutes les compétences possibles pour les aider dans leur ministère.
Les commissions ont pour but de prolonger l’action du conseil d’administration au niveau des activités spécifiques. On y trouve :
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une commission chorale,
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une commission juridique et théologique,
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une commission des jeunes,
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une commission des enfants et des ados,
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une commission des sœurs,
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une commission des finances,
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une commission technique.
Le but de la Mission aujourd’hui est de contribuer à la diffusion de l’Evangile par divers moyens, notamment par une meilleure reconnaissance auprès des autorités afin de se différencier d’autres communautés que l’on assimile à des sectes. L’un des moyens à été son affiliation à la Fédération Évangélique de France (FEF). Des projets sont à l’étude pour la mise en place d’associations issues de la Mission Chrétienne ayant pour objet des activités sportives pour les jeunes, des centres aérés pour les enfants, une structure pouvant accueillir des personnes âgées.
La Mission Chrétienne Évangélique poursuivant son but principal encourage les études bibliques et pastorales afin de doter, à terme, toutes ses assemblées de temples et de pasteurs afin que son action dans le département soit à la hauteur de ce que chacun est en droit d’attendre de la puissance de l’Evangile.
Le conseil de la Mission Chrétienne