La Gerbe d’Or
par Charles RICK
A l’Eglise de La Bonne Nouvelle de Strasbourg fonctionne depuis une vingtaine d’années un groupe d’aînés-aînées du 3ème âge. Une expérience intéressante.
Servir : Charles, tu animes depuis 1978 La Gerbe d’Or. Pourquoi avoir choisi un tel nom ?
Charles Rick : II évoque des épis de blé, mûrs, rassemblés en gerbe. Les uns plient sous le poids des grains lourds, d’autres, encore vigoureux se redressent. Mais réunis en gerbe, ils se soutiennent mutuellement. Notre logo, dû au talent d’un épi du groupe, l’illustre bien.
S. : Comment est née cette Gerbe ?
C.R. : Jusque dans les années 1975, la Bonne Nouvelle comptait essentiellement des membres jeunes ou d’âge moyen. Avec le temps, nous réalisions que la tranche des 60-70 ans avait des besoins nouveaux que nous ne devions pas ignorer.
A quelques-uns, nous avons réfléchi à « comment pratiquement, répondre à ces attentes ». Notre église disposant d’un Centre de vacances (Le Sattel) dans les Vosges, bien équipé, pourquoi ne pas proposer à ces personnes un séjour – repos – retraite durant une dizaine de jours ?
Le 1er séjour, lancé en 1978 par Claudie HAREL, fut de suite un succès. Moi-même, arrivé entre temps à l’âge de la retraite, j’ai repris avec mon épouse (à la cuisine), l’organisation des séjours en montagne jusqu’à ce jour (nous en sommes au 33e). En principe, nous proposons une ou deux rencontres de ce type par an.
S. : Quel programme proposeriez-vous ?
C.R. : Compte tenu de l’âge des participants et de certaines contraintes personnelles, nous ne pouvons accueillir que 26 à 28 personnes dans ce Centre. C’est à dessein que nous avons recherché des activités équilibrées :
– un temps autour de la Bible, animé par un serviteur de Dieu extérieur (nous avons largement profité de plusieurs responsables des CAEF), mais aussi d’autres orateurs,
– des veillées variées (diapos, chants, témoignages, jeux.),
– un temps de prières d’intercession (tous les 2 jours),
– des après-midi de promenades, jeux, lectures,
– et en apothéose du séjour, une soirée festive où chacun peut donner libre cours à sa créativité : décorer la salle et les tables, produire un sketch, un mime, proposer un jeu. Tout cela dans une ambiance très conviviale autour d’un bon repas préparé par un frère, cuisinier professionnel à la retraite.
S. : Organisez-vous d’autres rencontres de la Gerbe d’Or ?
C.R. : Certainement, car nous voulons les diversifier : en juillet et septembre, nous convions une bonne cinquantaine de personnes à un voyage en autocar, d’une journée, en Alsace, dans les Vosges ou même en Forêt-Noire.
S. : Le but de ces sorties ?
C.R. : Beaucoup de ces participants ne peuvent plus se déplacer seuls pour une escapade touristique. Pour eux, ces journées représentent un peu une échappée-vacances : repas au restaurant, visites de sites (musées, artisanat, institution, villages fleuris…), découverte d’autres Eglises évangéliques qui nous accueillent pour le temps d’une méditation-chant… Au cours de nos 22 sorties, nous avons vu ou revu bien des coins intéressants de notre grande région.
S. : Mois est-ce que La Gerbe ne propose que des activités au loin ?
C.R. : Pas du tout. Un autre temps fort est la journée de La Gerbe, début décembre, à Strasbourg. Environ 75 personnes répondent à notre invitation pour une rencontre conviviale dans une salle annexe d’un restaurant : repas, chants, jeux, échanges fraternels et surtout pour écouter l’invité du jour : des chrétiens engagés, des musiciens professionnels, des artistes peintres, des missionnaires, des pasteurs qui, chacun à leur façon, témoignent de l’action de Dieu.
Et puis, dans les périodes intermédiaires (2-3 fois par an) le groupe se réunit dans les locaux de l’église, soit pour un après-midi, soit même pour prendre au préalable un repas préparé sur place. Au programme : chants, témoignages, mot d’ordre biblique, évocation d’une tranche de vie d’un invité, échanges fraternels, intercession.
S. : Voilà bien des activités qu’il faut planifier, préparer, organiser. Etes-vous seul pour cela ?
C.R. : Heureusement non ! Une petite équipe de responsables, variable suivant le programme proposé, prend en charge l’un ou l’autre aspect. Moi-même, j’en assure depuis les débuts, l’initiative et la coordination. Mais je suis encouragé de voir que ma relève est en train de se mettre en place.
S. : Beaucoup de vos activités sont plutôt à caractère collectif. Quelle part faites-vous aux contacts personnels ?
C.R. : Nous ne les oublions pas. Un groupe de visiteurs se rend régulièrement chez les aînés isolés, malades ou en difficulté pour entretenir les relations fraternelles, prier avec eux ou proposer un service.
Si plusieurs n’ont plus ni les forces, ni la santé pour un service actif, nous constatons avec joie que ces personnes tiennent à rester informées des nouvelles de l’Eglise, de l’oeuvre de Dieu en général ou des autres frères et sœurs pour nourrir leurs prières d’intercession.
S. : Un mot de conclusion ?
C.R. : La Gerbe d’Or ferait fausse route si elle marginalisait ces aînés de l’Eglise en les enfermant dans un groupe replié sur lui-même. Nous avons à cœur d’établir des ponts avec les autres tranches d’âge, ce qui renforce la cohésion du corps local.
Les 110 personnes qui participent aux diverses rencontres sont issues, non seulement des Eglises Bonne Nouvelle de Strasbourg, de Lingolsheim et de Barr, mais aussi de quelques autres Eglises ou d’origines diverses.
La croissance du groupe depuis 20 ans, l’intérêt soutenu de l’ensemble des participants, démontrent l’utilité de cette initiative.
C.R.
Ecoutez, Vous que j’ai pris à ma charge dès votre origine, Que j’ai portés dès votre naissance : Jusqu’à votre vieillesse je serai le même, Jusqu’à votre vieillesse, je vous soutiendrai. Je l’ai fait et je veux encore vous porter, Vous soutenir et vous sauver Esaïe 46.3-4. |