Connaître, Glorifier, Se délecter

 couleurs-chaudes

 

par Esther Buckenham


De prime abord ces trois verbes ne semblent pas concerner du tout le thème de notre revue de ce mois-ci : LA SOUFFRANCE. Un regard attentif nous fera cependant découvrir non seulement qu’il y a un lien, mais que ce lien est très profond.

 

Nous savons que la souffrance existe depuis la rupture de l’alliance que nous rapporte le chapitre 3 de la Genèse, et qu’elle affecte depuis lors tous les pays, toutes les familles, tous les individus au monde. Notre questionnement ne peut s’arrêter à cette constatation, si ce n’est pour accepter la souffrance qui nous touche tous à un moment ou à un autre.

 

Connaître la raison de la souffrance me semble secondaire… De plus en plus, ce qui m’apparaît comme étant l’important, c’est de CONNAÎTRE DIEU, ce Dieu qui dans Sa grâce, dans Son amour et dans Sa sagesse, permet la souffrance. La Bible, de son début à sa conclusion, s’attache à nous aider à faire connaissance de façon intime et profonde avec Dieu. Et Dieu se révèle souvent à travers la souffrance. Le Seigneur Jésus-Christ lui-même a fait l’expérience de la souffrance, les textes sont nombreux à ce sujet – n’en citons que quelques-uns : Hb 2:10, 5:8, 13:12 ; 1 Pi 2:21 et 3 : 18 ; 2 Co 1:5-6.

 

Et dans la souffrance, cette souffrance qu’il connaît directement Lui-même, II a promis d’être avec nous. Quel encouragement pour notre faible foi !

 

Le verbe glorifier nous amène plus loin, puisqu’il signifie « célébrer » ou « chanter les louanges ». Il faut une solide connaissance de Dieu pour pouvoir Le louer en tout temps et en tout lieu. Jésus comme toujours est notre exemple parfait : c’est au moment de la trahison de Judas, provoquant une souffrance morale inégalable, qu’il s’écrie : « Maintenant… Dieu va être glorifié ». Nous ne savons pas comment cela se fera, mais nous pouvons être sûrs que si Dieu nous demande de passer par la souffrance, II PEUT et DOIT être glorifié au travers des circonstances de cette souffrance Or GLORIFIER DIEU est défini comme étant le premier devoir de l’homme.

 

Ce rappel est précisé dans la liturgie de l’Eglise d’Angleterre1, et il est complété par une deuxième facette de ce qui est demandé à l’homme : SE DELECTER EN DIEU Dans le Psaume 43, David gémit, demande à Dieu pourquoi il lui faut vivre dans la tristesse et souligne «l’abattement de son âme» ; mais il ajoute tout aussitôt : « J’avancerai vers Toi, Dieu de ma joie, Dieu de mon allégresse ! »

 

Le chapitre 35 d’Esaïe – cette perle de littérature – décrit un « pays désert », une « terre aride », transformés par « la gloire de l’Eternel, la splendeur de notre Dieu », et évoque une « steppe qui exulte et fleurit… qui saute et danse et crie de joie… » Et « à ceux qui sont troublés », poursuit le texte, dites : « Prenez courage, n’ayez aucune crainte ! » Il y a ensuite des promesses pour les sourds, les aveugles, les boiteux, les muets… tous ceux qui souffrent. « Oui, ceux que l’Eternel aura libérés reviendront avec des cris de joie… ils auront en partage la joie et l’allégresse, tristesse et plaintes s’enfuiront ! »

 

En attendant cette transformation, cherchons ensemble à travers la souffrance à mieux connaître notre Dieu, à mieux glorifier notre Dieu, et à nous délecter en Lui.

 

E.B.


NOTE

 

1.  The Book of Common Prayer.