La sécurité éternelle des élus
par Allan KITT
A.W.PINK a écrit un ouvrage sur cette doctrine : « ILS NE PERIRONT JAMAIS » (Editions Europresse). Alain KITT l’a lu pour nous.
Certains reprochent à cette doctrine d’encourager les chrétiens à croire que puisqu’ils sont sauvés par la grâce de Dieu, ils peuvent vivre comme ils veulent, car Dieu ne va pas rejeter ses élus. Dans son livre « ILS NE PERIRONT JAMAIS », écrit en 1924 et édité en français en 2000, A.W. Pink, cet auteur calviniste anglais, combat fortement une mauvaise interprétation de cette doctrine qu’il considère comme étant au cœur même de l’Evangile.
Pour lui, la souveraineté de Dieu et la responsabilité humaine ne s’excluent pas l’une l’autre, et la sécurité éternelle est inséparable de la persévérance. Tout en cherchant à réconforter les croyants dans l’assurance de leur salut, l’auteur veut mettre en garde ceux dont la profession de foi ne serait pas réelle. Attention aux formules trop faciles, comme « sauvé un jour, sauvé toujours », qui peuvent nous endormir dans une fausse assurance. Notre vie doit démontrer la réalité de notre foi.
L’auteur utilise trois arguments principaux en faveur de la sécurité éternelle des élus.
1) L’honneur de Dieu
Dans les Ecritures, le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont explicitement engagés dans la réalisation du plan du salut. L’Evangile doit son existence à l’amour immuable de Dieu pour ses élus, amour qui ne dépend pas de leurs qualités ou de leurs progrès. Son dessein et ses promesses sont irrévocables, et il a promis de garder les élus jusqu’à la fin. Leur justification est une déclaration juridique de sa part, sur laquelle il ne reviendra pas.
Jésus-Christ est mort pour nous : il a subi à notre place la condamnation que nous méritions. La justice de Dieu a été satisfaite, le Père ne nous demandera pas de payer une deuxième fois. Jésus est ressuscité, preuve que son Père est satisfait. Selon le Nouveau Testament nous sommes ressuscites avec lui et nous faisons partie de son corps : qui donc pourra nous en séparer ? Celui qui est mort pour nous sauver a reçu tout pouvoir pour nous garder, et il prie pour nous : comment douter de l’exaucement de ses prières ?
Le Père nous envoie son Saint-Esprit qui demeure éternellement en nous. Si le Saint-Esprit a sa demeure éternelle dans le cœur des élus, comment ceux-ci seraient-ils rejetés ? Il est le gage de notre héritage, le sceau attestant que nous appartenons à Dieu.
2) La sécurité éternelle des élus les encourage à mener une vie sainte.
L’auteur insiste sur le fait que ceux qui sont en sécurité sont les mêmes qui persévèrent jusqu’à la fin. Ce sont les « saints », à ne pas confondre avec ceux qui ont pu faire un jour profession de foi mais qui par la suite ont montré que leur vie n’a pas été changée. Les apparences peuvent être trompeuses ! Les « faux docteurs » dont il est question dans la 1ère épître de Jean faisaient partie de l’Eglise : selon toute apparence c’étaient de vrais chrétiens, et la fausseté de leur profession de foi est devenue évidente seulement lorsqu’ils sont partis.
Ceux par contre que Dieu a élus persévéreront jusqu’au bout, conscients de leur propre faiblesse mais confiants dans la puissance de Dieu pour les garder. Ils prendront des mesures énergiques contre le péché, tout en comptant sur les promesses divines. Ils se souviendront que Dieu qui a décrété la fin (la sécurité éternelle) a aussi décrété les moyens d’y arriver, y compris la persévérance. Cela ne fait pas de la persévérance une oeuvre nous permettant de gagner le ciel : elle est simplement ce qui caractérise les élus.
Pink ne prêche pas la perfection sur terre, mais il fait une distinction entre les péchés commis par le chrétien et la teneur globale de sa vie. La persévérance dans le bien concerne cette dernière, sans aucunement excuser les premiers. La promesse elles ne périront jamais concerne les « brebis » du Seigneur : il les connaît, elles entendent sa voix et le suivent.
3) Cette doctrine est un énorme réconfort pour les croyants
Dieu ne veut pas que nous vivions dans la crainte constante d’être perdus un jour. Une telle crainte diminuerait fortement notre joie de lui appartenir, tandis qu’il veut que notre joie soit complète. L’assurance que rien ne séparera le croyant de l’amour de son Sauveur lui permet de faire face aux épreuves, à la persécution, à la mort, avec la certitude que la victoire appartient à Dieu. La nouvelle alliance est une alliance éternelle.
Ecrit dans un style agréable à lire, voici un livre à savourer et à méditer dans un esprit de louange et d’humilité.
A.K.