Editorial du n°5 Septembre-Octobre 2001
« Oser espérer contre toute espérance »
Par François-Jean MARTIN
II y a quelques semaines je dirigeais un voyage scolaire en Pologne, quand ma classe a été entourée par une bande de jeunes hommes dont certains avaient le crâne rasé et portaient la croix gammée. En m’interposant, j’ai été frappé et nous avons dû nous enfuir de l’hôtel où nous étions. Quelques heures après nous visitions Auschwitz où les adeptes de ce symbole, avaient massacré sans remords, comme si c’était des animaux, des millions d’hommes, de femmes et d’enfants, surtout des Juifs et des Tziganes.
Comment Dieu a-t-il permis cela ? Comment parler d’espérance au milieu d’une telle horreur ? Comment des êtres humains peuvent-ils continuer à se réclamer de telles valeurs ?
On peut toujours analyser mais il n’y a pas de termes pour parler de l’horreur. Les mots n’ont plus de valeur, de sens. Il n’y a plus de niveau, d’échelle face à un génocide organisé qu’un candidat aux futures élections présidentielles de notre république continue d’appeler un détail.
C’est justement à cause du mal que Jésus est venu donner sa vie. Et tout comme le prophète Habaquq qui ne comprend pas et s’insurge contre ce que Dieu lui révèle, ma voix s’élève, crie, s’étonne devant lui, et je finis par me réfugier dans la foi en ce que Dieu est, et mon espérance demeure en tout et malgré tout en Lui.
Il est le Dieu de mon salut.
François-Jean MARTIN