L’amertume, cancer de l’esprit
L’amertume est un fléau qui peut nous atteindre tous, à un moment ou l’autre de notre vie. Elle est à notre esprit ce que l’aigreur est à notre estomac.
Si nous ne veillons pas sur notre alimentation, nos aigreurs gastriques peuvent se transformer en ulcères et ces ulcères dégénérer en maladies encore plus graves.
Pour l’amertume il en est de même, elle commence par assombrir quelques instants de la vie, puis, si elle n’est pas traitée à temps, elle peut empoisonner notre existence toute entière.
L’amertume, cette acidité de l’esprit, provient habituellement de relations difficiles. Les frottements avec l’un ou l’autre produisent une irritation que le refus de pardonner transforme en une plaie ouverte qui avec le temps devient purulente. Cette souffrance intérieure finit par infecter toute notre existence si nous ne traitons pas le problème.
C’est pourquoi la Bible nous met en garde contre l’amertume. Veillez, nous dit-elle, à ce que personne ne passe à côté de la grâce de Dieu, qu’aucune racine d’amertume ne pousse et ne cause du trouble en empoisonnant plusieurs d’entre vous (Hé 12.15).
Si l’amertume empoisonne notre vie, ayons recours à la grâce de Dieu, c’est-à-dire à son pardon. Tant que nous nous considérons comme les victimes des autres, l’amertume trouve en nous un terrain propice à son développement.
Mais dès que nous détournons nos regards des injustices subies pour examiner notre propre vie à la lumière de la justice de Dieu nous sommes sur la voie de la guérison. Car lorsque Dieu nous montre nos injustices, il nous indique également le remède. Et le remède qu’il nous offre, c’est son pardon. Lorsque nous le recevons, nous devenons à notre tour capables de pardonner. C’est sur cette base que l’apôtre Paul encourageait les chrétiens de Colosses à régler leurs conflits : Supportez-vous les uns les autres, leur écrivit-il, et si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. (Col 3.13).
Ce pardon a été accompli à la croix par Jésus-Christ. Ce pardon devient efficace dans notre vie le jour où nous reconnaissons devant Dieu que nous avons besoin d’être pardonnés de nos fautes.
Lorsque l’amertume empoisonne notre vie, sachons réagir, ne nous complaisons pas dans cette acide mélancolie de l’âme. La solution n’est pas de remuer le couteau dans la plaie ni de faire une fixation sur l’offenseur. Car nous n’avons ni le pouvoir de nous guérir nous-mêmes ni celui de changer le cœur de notre prochain.
Lorsque l’amertume s’infiltre en nous, tournons-nous vers Dieu car il possède le pouvoir de purifier notre être intérieur et de le remplir de sa paix. Lorsque les pluies acides de l’adversité, averse après averse, s’abattent sur nous, la démarche doit être répétée à chaque fois.
Gardons les yeux fixés sur Jésus qui nous a ouvert le chemin de la foi et qui la porte à la perfection. Parce qu’il avait en vue la joie qui lui était réservée, il a enduré la mort sur la croix, en méprisant la honte attachée à un tel supplice, et désormais il siège à la droite du trône de Dieu.
Pensez à celui qui a enduré de la part des hommes pécheurs une telle opposition contre lui, pour que vous ne vous laissiez pas abattre par le découragement (Hé 12.2-3).
A.M.