Raconter son histoire

 

par Alain KITT

 

 

On dit plutôt dans nos Eglises « donner son témoignage » : dire comment l’on est devenu chrétien, quelles ont été ses premières expériences. Pour beaucoup de chrétiens, c’est la première fois qu’ils ont à parler en public. Comment faire ?

 

 

1) C’est un témoignage à une Personne et à ce qu’elle a fait pour vous.

 

On ne vous demande pas de vous lever pour rendre hommage à un livre, à un chrétien, à un cours ou à une église qui a pu vous aider, quoique ces éléments puissent trouver leur place dans votre récit. Mais c’est tout d’abord sur Jésus-Christ et sur ce qu’il a fait pour vous jusqu’à présent que vous voulez porter l’attention.

 

2) C’est un témoignage, pas une mini-prédication.

 

Trois minutes et demie suffisent – à moins que vous n’ayez été invité à parler pendant plus longtemps. Votre style doit être celui de quelqu’un qui raconte une histoire. Vous n’allez donc pas essayer de faire le travail du prédicateur. Vous pouvez bien sûr utiliser un texte, s’il y a un passage des Ecritures qui a joué un rôle important au début de votre vie chrétienne.
Mais ne terminez pas votre témoignage en exhortant longuement les gens à s’engager ; ce sera presque certainement la responsabilité de quelqu’un d’autre au cours de la réunion.

 

3) C’est un témoignage, pas une dissertation.

 

Bien que ce soit peut-être une bonne idée d’écrire, mot pour mot, ce que avez l’intention de dire (cela pourra vous aider à respecter votre temps de parole), gardez vos notes sur un petit bloc-notes ou sur une fiche bristol, plutôt que sur une grande feuille de papier qui détournera l’attention. Votre présentation globale doit être marquée par la spontanéité et par un désir impulsif de parler. Ecrivez votre témoignage comme si vous parliez à votre meilleur ami assis en face de vous.

 

4) Vous voudrez peut-être suivre un schéma simple :

 

par exemple :

 

a. Avant.

 

b. Ce qui s’est passé.

 

c. La nouveauté que le Christ apporte en vous maintenant.

 

Vous n’avez pas besoin de vous excuser, ni de vous sentir intimidé. Votre histoire et votre expérience sont uniques !

 

Il y a bien des années, on a demandé à ma mère, qui venait de rentrer en Grande-Bretagne après une période de travail pour Dieu au Kenya, de parler au sujet de la vie de tous les jours chez les Kikuyu, à l’occasion d’une réunion d’anthropologues. Comme elle l’a dit elle-même à sa famille plus tard : « J’avais une peur bleue en arrivant dans la salle. L’auditoire était apparemment composé uniquement de savants, des gens les mieux instruits dans leur domaine. Ce n’est que lorsque j’étais sur le point de me lever que Dieu m’a donné cette assurance : aucun de ces hommes n’a jamais mis les pieds dans une maison Kikuyu. Mes genoux ont tout de suite cessé de trembler ».

 

Cette assurance peut aussi être la vôtre. Votre histoire est unique ! Il n’y a jamais eu, et il n’y aura jamais personne comme vous, aussi longtemps que le monde existera. Votre histoire ne ressemble à celle d’aucun autre. Dieu ne reproduit jamais les mêmes merveilles ! Que votre histoire soit simple ou qu’elle soit dramatique, c’est une histoire que personne d’autre ne racontera jamais.

 

Alors racontez-la avec hardiesse, et parlez fort ! Vous voyez cet homme assis tout au fond de la salle ? Il a l’air a moitié endormi. Soyez plus vigoureux dans votre façon de vous exprimer, essayez de le réveiller. Pas besoin de bredouiller. Prenez votre temps ; c’est une histoire au sujet de Dieu et de vous-même. Mais peut-on la raconter en trois minutes et demie ? Oui, si on l’écrit à l’avance. Et même là, il faut tenir compte du ralentissement que peut causer l’acoustique d’une salle. Vous serez étonné.

 

Vous pouvez sans prétention prier pour que quelques-uns dans l’auditoire soient touchés par vos paroles, de sorte qu’ils soient à leur tour transportés dans le Royaume de Dieu. C’est comme cela que les choses se sont passées depuis le début. Un esprit d’amour en embrase un autre, disait Saint Augustin au 4e siècle. Priez pour qu’une personne soit « embrasée » par vos paroles.
Et que tout le mérite revienne à Dieu : rien ne peut se passer sans la puissance de son Esprit.

 

Traduit par A. KITT de « Speaking in Public Effectively ».
 

© Richard Bewes, Christian Focus Publications, 1998, avec l’autorisation de l’éditeur.