Alain CHOIQUIER (1933-2003)
Nous avions annoncé le départ de notre frère Alain CHOIQUIER dans le précédent
numéros de SERVIR. Voici une évocation de son ministère :
C’est en 1933, en Algérie, que naît Alain Choiquier. Au cours de ses études à la Faculté d’Alger où il était inscrit à l’Institut d’Etudes Politiques, il fait une rencontre qui transforme sa vie et lui donne un nouveau sens. Comme tous les jeunes, il fait du sport, il est membre d’un club réputé de volley-ball et c’est là, dans la banlieue Sud d’Alger – Hussein-Dey – quartier aride spirituellement que Ralph Shallis, alors missionnaire, croise son chemin.
A 18 ans Alain se convertit à Jésus-Christ avec plusieurs jeunes de l’équipe : André et Marcel Tabailloux, Gérald Sanchez, Henri Pérez, Rezki Khérouf, etc. et il tient bon malgré la pression de sa famille musulmane. Mais il n’oubliera jamais sa famille et ses amis kabyles.
Très vite, Alain prend conscience que Dieu l’appelle à un ministère et il part se former à l’Institut Biblique de Nogent. Ensuite c’est le service militaire en Algérie alors en pleine guerre de libération au ministère, notre Seigneur va manifester à Alain, de façon très tangible et palpable, qu’il veille sur lui et le conduit. Ce qui fortifie grandement sa foi.
De retour à Paris, Alain se joint à l’Assemblée des Gobelins. Il rencontre Jeanne qui devient son épouse en août 1960. De cette union naissent Myriam et Elisabeth auxquelles s’ajoute Sylvie. Et leur foyer accueillera par la suite de nombreux autres enfants malmenés par la vie.
En 1962, Alain quitte sa profession pour servir à plein temps à l’Assemblée des Gobelins. Très vite son don d’évangéliste se précise et se développe. Il veut gagner des âmes à Christ ; en 1966, il démarre un nouveau témoignage dans le quartier de la Nation à Paris (premier culte le 1er octobre 1967). Avec une équipe d’Opération Mobilisation, l’Eglise va grandir très vite et dans son zèle, Alain lance deux autres Eglises avec de jeunes serviteurs, l’un à Alfortville en 1971 avec André Trechniewski et l’autre à Paris 15e en 1972 avec Hans Wyttenbach.
Au cours de ces années, sa vision se précise : toute évangélisation doit aboutir à la fondation de nouvelles Eglises évangéliques. Son enthousiasme et son dynamisme impressionnent. Son ministère va prendre une dimension nationale au travers de deux œuvres :
– la Fédération Evangélique de France qu’il fonde en novembre 1969 avec Daniel Macé et toute une équipe. Son but, c’est de regrouper les évangéliques dans un vaste mouvement de conquête du pays. Il en sera le premier président et l’animateur jusqu’en 1981.
– France-Mission, une œuvre d’évangélisation qu’il préside de 1971 à 1976, et à laquelle Alain va donner une impulsion décisive, en développant sa vision d’implantation de nouvelles Eglises.
En 1974, il commence un ministère d’évangéliste itinérant qui le conduira jusqu’à la fin de sa vie à parcourir sans relâche les pays francophones. Nombreux sont ceux qui à travers sa prédication de l’évangile, centrée sur la Bible et l’œuvre de Jésus-Christ, ont rencontré leur Sauveur, en France, en Suisse, en Belgique, au Québec, aux Antilles Françaises et dans bien d’autres lieux.
Alain a aussi développé, avec la « Voix de l’Evangile », un ministère de prédicateur à la radio. C’est plus de 550 messages qu’il a donnés avec une originalité renouvelée, et qui ont permis à de nombreux auditeurs de rencontrer leur Sauveur et Seigneur. Alain aurait aimé évangéliser par la plume aussi, mais sa vie d’itinérant lui laissait peu de temps : parmi d’autres livrets, Un seul chemin s’est vendu à plus de 150 000 exemplaires.
Le Seigneur a repris Alain, le 8 août dernier après une courte maladie. Il laisse un grand vide. Alain était un visionnaire, un entraîneur d’hommes. Il nous laisse le souvenir d’un serviteur zélé et enthousiaste, entièrement consacré à l’annonce de l’évangile, qui était pour lui une nécessité primordiale et sa raison de vivre.
Gilbert PRESLE