Tel Maître, tel disciple
par Francis BAILET
La Bible nous enseigne l’importance de notre relation avec Dieu. Nous avons été créés à son image, c’est-à-dire pour être ses fils et ses filles. Dès le commencement, Dieu était proche de ses créatures, parcourant le jardin où il les avait placées. Mais le péché a rompu cette relation. Dieu a cherché à la rétablir.
Les événements que rapporte l’Ancien Testament en sont la démonstration. Dieu veut que nous soyons réconciliés avec lui : Revenez à l’Eternel, reviens à moi, car je t’ai racheté. C’est le message des prophètes. Des hommes et des femmes ont répondu à cet appel de Dieu et ont marché en accord avec Ses pensées et Ses voies.
En Jésus-Christ, Dieu est venu à notre rencontre. Il a habité parmi nous. Ceux qui l’ont reçu, ceux qui le reçoivent aujourd’hui deviennent les enfants du Père, dans une relation nouvelle, spirituelle. Ils sont nés de la volonté de Dieu, nés de l’Esprit-Saint pour vivre dans sa communion. L’appel que Dieu adresse aujourd’hui par Jésus-Christ est un appel à la réconciliation et à la communion : Venez à MOI et je vous donnerai du repos (Mt 11.28). Si quelqu’un a soif qu’il vienne à MOI et qu’il boive (Jn 7.37).
Dieu nous a appelés à vivre en communion avec son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ
C’est l’affirmation de l’apôtre Paul (1 Co 1.9).
Dieu a appelé Abraham pour qu’il marche en sa présence. Il lui révéla son plan. Il serait béni et une source de bénédiction pour beaucoup d’autres (Gn 12.2). A cause de sa relation privilégiée, il fut appelé « ami de Dieu ».
Jésus dit plus tard à ses disciples : « Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître. Mais je vous appelle amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père » (Jn 15. 15).
Jésus a choisi ses apôtres « pour les avoir avec lui et pour les envoyer prêcher » (Mc 3.14).
Jésus est venu pour nous bénir (Ac 3.26) et pour rester avec nous, pour demeurer en nous. Les évangiles soulignent l’intimité de Jésus avec Marie, Marthe et Lazare. Nous méditons souvent sur ses entretiens très personnels avec Nicodème, Zachée, la Samaritaine et avec ses disciples qu’il aimait prendre à part et à qui il expliquait tout (Marc 4.34).
Qu’en est-il de notre communion avec Jésus ?
Il nous faut la rechercher, la développer, la maintenir.
La parabole du cep et des sarments, que nous connaissons bien, exprime excellemment la relation à avoir avec Jésus. Comme le sarment est attaché au cep, il nous faut lui être attachés. Jésus le répète à plusieurs reprises : Demeurez en moi… demeurez en mon amour. Demeurez en moi et je demeurerai en vous.
La communion avec le Christ a besoin de continuité. Il faut rester à son écoute. Prendre le temps de lire ses paroles qui sont esprit et vie. Prendre le temps de les méditer aussi, dans le calme et le recueillement.
Ecoutons le Seigneur. Parlons-lui aussi ! Osons tout lui dire. Prions-le en toute occasion. Relisons les questions des disciples et les réponses de Jésus. Celles-ci sont un exemple de la relation que nous pouvons avoir avec notre Maître. Il peut tout entendre avec compassion et nous révéler aussi, par son Esprit, que nos pensées ne sont pas encore les siennes. Dans ce dialogue intime nous apprenons de Lui, le pédagogue doux et humble de cœur.
Il nous a appris à Le connaître, à découvrir sa grâce, son amour, sa sagesse et sa force aussi, pour pouvoir accomplir sa volonté. Personne ne sait parler comme Lui. Son regard, posé sur nous, suffit souvent à nous reprendre, à nous consoler, à nous aider à persévérer dans les temps difficiles. Les révélations de son Esprit, en accord avec sa Parole, nous assurent que sa main est avec nous pour faire ce que dans notre faiblesse, nous ne sommes pas capables d’accomplir. Sa main, il la pose aussi sur nous ; par la foi nous en éprouvons la douceur ; elle nous console dans toutes nos détresses et nous garde en paix. Que de choses nous pouvons apprendre de lui !
Jésus, source de vie et de joie
Autrefois, dans leur recherche et l’écoute de Dieu, des hommes ont découvert leur péché, leur faiblesse et ils ont confessé qu’ils étaient bien peu de chose. Jésus-Christ, lui, est lumière ; et il révèle, à ceux qui le suivent, les secrets de leur cœur. A son école, l’apôtre Pierre a découvert qu’il n’était pas ce qu’il croyait être et affirmait être, à voix haute, devant les autres disciples (Lc 22.33).
Tous ont fait la même expérience. Ils étaient lents à croire, des hommes de peu de foi. Mais ils ont progressé dans leur relation avec Jésus. Ils ont découvert la paix, la joie que Jésus donne. Il y avait comme un feu dans leur cœur quand il leur expliquait les Ecritures. La louange débordait, une grande grâce reposait sur eux. Ils étaient dans le temple pour prier, mais aussi dans la rue pour témoigner que Jésus était vivant.
La relation avec Jésus-Christ : fondement du témoignage dans la société
Comment vivons-nous cette époque de « postmodernité » dans lequel nous sommes ? Notre société «vit au rythme juvénile de l’immédiat et de l’instant sans vouloir prendre conscience de ce qu’elle engage» (Tony Anatrella) Le culte du bonheur à tout prix envahit les sociétés occidentales (Pascal Bruckner). L’apôtre Paul apporte la réponse de Dieu : « Ne vous laissez pas modeler par le monde actuel, mais laissez-vous transformer par le renouvellement de votre pensée, pour pouvoir discerner la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait » (Rm 12. 2).
Serons-nous capables de nous laisser remettre en question ? Accepterons-nous de reconnaître que nos comportements interpellent peu et ne donnent pas envie d’être chrétien ? Nous ne sommes plus crédibles. Nos contemporains, en recherche de spirituel, ne se tournent pas vers nous. Ils cherchent ailleurs.
Quel progrès avons-nous fait dans la connaissance du Seigneur depuis notre conversion ? Voulons-nous prendre le temps de nous laisser interpeller ? Osons lui dire : Seigneur dis-moi où j’en suis, sonde-moi, montre-moi si je suis sur une mauvaise voie et conduis-moi sur le chemin de ta volonté, sur la voie de l’éternité (lire ps 139.23-24).
Un nouveau et nécessaire regard sur Jésus
II nous faut une plus grande connaissance de sa grâce. C’est la grâce de Jésus qui nous conduit vers la sanctification. La grâce nous enseigne à dire « non » au péché et un «oui joyeux» aux bonnes œuvres que le Seigneur nous fait connaître. L’assurance d’être aimés de Jésus, nous pousse à aimer à notre tour.
Les chrétiens forts sont ceux qui parlent avec leur Maître. Ils savent qu’il connaît tout de leur caractère, de leurs faiblesses, de leurs craintes, de leurs désirs secrets, de leurs attentes. Cette assurance les rassure. C’est cette intimité avec Jésus, une intimité d’amour qui leur permet de tenir ferme au milieu d’une société qui renie Dieu et change le bien en mal et le mal en bien. C’est cette vie cachée en Jésus qui leur permet de vivre leur foi à découvert, au grand jour. Amis de Jésus, ils peuvent être ses témoins pour le faire connaître.
Ayant eu le privilège de recevoir la magnifique grâce de Dieu, ils peuvent aussi l’annoncer et dire avec autorité et amour : « Nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu ». Fortifions-nous donc dans le Seigneur pour être capables d’annoncer sa parole avec une pleine assurance.
F B.