Dans quel contexte organiser une Expo-Bible ?
par Pierre Bariteau
Dans certaines situations, nous avons la possibilité d’organiser une Expo-Bible avec les communautés catholiques et protestantes. Quels sont les avantages et les inconvénients d’une telle collaboration ?
Avant toute chose, il faut s’interroger sur le but recherché. Est-ce que nous voulons entamer un dialogue, gagner la confiance, être reconnu comme faisant partie de la communauté chrétienne ? Au contraire, est-ce que le but de cette expo est d’exprimer notre différence et de démarquer la communauté évangélique au sein de la mouvance chrétienne ?
Au niveau des avantages, on pourra noter de plus grands moyens et souvent l’accès à des fonds publics qui permettent d’élever la qualité de la présentation et des événements entourant l’exposition : spectacles, concerts, etc. Cette collaboration aide aussi l’église locale à se défaire de l’image sectaire qui lui est souvent associée justement à cause de son isolement. Le public touché sera plus large et plus nombreux, et les établissements scolaires viendront plus facilement visiter l’expo dans le cadre de leurs cours.
Le fait de travailler avec les autres communautés permet des échanges sur nos différences dans un contexte constructif et le désaccord peut être exprimé sans qu’il y ait rupture de la relation. Cette action commune place l’église évangélique locale sur un pied d’égalité avec les églises catholique et protestante tant au niveau de l’organisation que dans la relation avec les autorités. Tout ce travail doit se faire dans le respect d’une charte acceptée par tous permettant une grande liberté d’action sur la base du respect des différences de chacun.
On pourra opposer à ces arguments le risque d’une « assimilation »des évangéliques au sein d’une mouvance oecuménique. Il faut aussi accepter l’idée d’un certain compromis par rapport à l’expression de la foi des autres communautés, cela fait partie des règles. Tout comme la communauté religieuse risque de « boycotter » une Expo-Bible 100% évangélique, les antireligieux rejetteront une manifestation organisée par des églises institutionnelles. D’autre part, il sera peut-être difficile pour certains membres de nos assemblées d’accepter l’idée de collaborer avec des églises dont ils se sont démarqués lors de leur conversion.
C’est le contexte de la situation locale qui peut nous aider à trancher sur cette question. De quelle manière notre église locale est-elle perçue par la population et les autorités de la ville ? A quel stade d’implantation l’église se situe-t-elle ? Quel milieu, quelle population voulons-nous atteindre au travers de cette manifestation ? Quel type de relation existe-t-il entre les communautés « chrétiennes », voire religieuses de la ville ? Voici quelques-unes des questions qu’il est nécessaire de se poser avant de se lancer dans un tel projet.
P.B.