André BETTEX (1909 – 2005)
Dernier de 11 enfants, André Bettex est né en 1909 dans un petit village de Suisse romande. La vie à la campagne est rude, la discipline est de règle, mais il grandit dans un climat d’amour. Ses parents sont profondément attachés aux valeurs de l’Ecriture qui tient une place centrale dans le foyer.
Très tôt, à cause de cet attachement, il apprend à aimer le peuple du Livre et Israël. Il a 18 ans quand il rencontre personnellement le Dieu de la Bible au travers de Jésus. Après des études en vue d’un ministère, il se retrouve en 1934, pasteur de l’Eglise Libre du Riou au-dessus du Chambon en Haute-Loire et de l’Eglise Réformée de Freycenet.
La guerre de 39-45 va révéler et mettre à l’épreuve ses convictions. C’est dans cette région de hauts plateaux à plus de 1000 mètres d’altitude que vont trouver refuge plusieurs milliers de Juifs, proies traquées qui viennent frapper aux portes de ces protestants (réformés, libristes, darbystes,…) qui constituent un réseau totalement spontané dont la détermination inébranlable n’a qu’une source, celle de l’Ecriture : « Partage ton pain avec celui qui a faim et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile. » (Esaïe 58.7)
André se jette corps et âme dans l’opération de sauvetage et d’accueil, constamment soutenu par sa jeune épouse, réfugiée de Turquie. Ils obéissent à leur conscience ; obéissance placée au-dessus de l’autorité des hommes. Après la guerre, André Bettex sera pasteur à St-Jean du Gard puis à Castres. Mais la période 39-45 l’aura marqué définitivement.
Il prend sa retraite à Dieulefit. Retraite active, à l’église d’Avignon puis à l’assemblée évangélique locale à laquelle André Bettex s’est joint dès son arrivée à Dieulefit dans les années 70. Il a été reconnu Ancien rapidement et a servi fidèlement l’Assemblée jusqu’à son appel du Seigneur.
Rigueur, droiture, simplicité, joie de vivre et amour grandissant, envahissant, pour les textes de l’Ecriture et pour la destinée d’Israël … tel il est à presque 96 ans. Les quatre derniers mois de sa vie, alors qu’il a gardé toutes ses facultés intellectuelles mais qu’il est devenu physiquement dépendant et qu’il sait que les portes de l’au-delà s’ouvrent pour lui, le feu qui l’habitait s’exprime dans les paroles qu’il nous laisse :
– « L’Europe christianisée dort sur ses illusions et ses mauvaises interprétations … L’Europe dit : mangeons et buvons. Mais soyons reconnaissants de ce que nous avons ».
– « L’important c’est que ce soit Lui le moteur de l’action et des paroles ».
– « Les choses spirituelles prennent une consistance que je ne connaissais pas ».
– « C’est la croix qui règle tout, donne tout, fait pénétrer de l’autre côté ».
– « II y a un mur infranchissable entre moi et l’ennemi, et ce mur c’est le sang de Christ ».
– « Ne restera de ma vie que ce que le Saint-Esprit a accompli. Tout le reste, le vent l’emporte ».
– « Lui, Lui, Lui ! on a besoin de l’élément spirituel. Le monde sort du mensonge et en vit »
– « II faut prendre position pour les juifs ».
– « Toutes les promesses concernant Israël s’accompliront ».
Que nous puissions garder en mémoire ces paroles inspirées par le Seigneur auprès duquel il est enfin arrivé !