Que signifie l’expression « Jour du Seigneur »
que l’on lit en 1 Th 5.2
par Alfred KUEN
Cette expression est tirée d’Am 5.18 (« jour de l’Eternel »). Elle désigne dans l’A.T. un temps où l’Eternel interviendra pour juger les nations et bénir les siens. Dans le NT, l’idée de jugement se maintient dans Rm 2.5 ; 2 P 2.9, mais c’est aussi le jour de la délivrance (Ep 4.30), de Dieu (2 P 3.12), du Christ (1 Co1.8; Ph 1.6), le dernier jour (Jn 6.39), le grand jour (Jude 6) ou simplement : le jour (2 Th 1. 10). Bien que précédée par des signes (2 Th 2.3), sa venue sera soudaine et inattendue (Mt 24.43-44 ; Luc 12.39-40 ; 2 P 3. 10 ; Ap3.3 ; 16.15).
L’expression le jour du Seigneur provient du langage eschatologique des prophètes de l’Ancien Testament, où elle évoque surtout la venue en jugement des impies et la rétribution divine (cf. Es 2.12ss ; Ez 7.7ss ; Joël 1.15ss ; 2.1 ; Am5.18ss ; So 1.14ss ; Ml 3.19, 23, etc.), mais aussi parfois la délivrance et la bénédiction pour les justes (par exemple en Ml 3.20). […]
Bien des «jours» sont mentionnés dans le Nouveau Testament : le jour du Fils de l’homme (Lc 17.24), du Seigneur (Ac 2.20), de notre Seigneur Jésus (2 Co 1.14), de notre Seigneur Jésus-Christ (1 Co 1.8), du Christ Jésus (Ph 1.6), du Christ (Ph 1.10 ; 2.16), ou le jour de Dieu (2 P 3.12), le jour de la rédemption (Ep 4.30), le jour de la colère (Rm 2.5), etc. […] ou simplement : « en ce jour » (Mt 7.22 ; 24.36), « ce jour-là » (Lc 21.34).
S’agit-il de jours différents ou de différentes formulations d’une même réalité ? Devant la variété et la fluidité de la terminologie, il est pratiquement impossible de faire des catégories si l’on ne part pas d’un système préconçu servant d’outil herméneutique. […] D’ailleurs, si nous examinons le contexte de ces formules, nous constatons que l’apôtre Paul rattache les mêmes éléments tantôt à l’une, tantôt à l’autre formulation. […]
Enfin, et surtout, pour l’Eglise primitive, la confession « Jésus est le Seigneur » était fondamentale à la foi chrétienne (1 Co 12.3). Jamais on n’aurait compris une dissociation entre les deux. C’est dans cette conviction que les apôtres ont repris tout ce qui était dit du Seigneur dans les prophéties de l’Ancien Testament et l’ont appliqué au Christ – entre autres, ce que les prophètes ont annoncé au sujet du jour du Seigneur. […]
Nous pouvons donc dire que chaque fois que le mot «jour» apparaît dans le sens eschatologique, les auteurs du Nouveau Testament parlent de la même réalité future. Mais, dans ce cas, toutes les prophéties qui se rapportent à l’une des expressions se rapportent aussi à l’autre.
A.K.