Le pardon – (1° partie)
Canevas de réflexion par Michel ROCHAT – 1° partie
Je n’ai pas tué, ni volé…
Qu’est-ce que Dieu pourrait me reprocher,
Je fais de mon mieux et je suis sincère !
Regardez ceux qui vont à l’église, ils ne font pas mieux…
Besoin de pardon, moi ?
Oui, parce que vous et moi nous avons transgressé le premier commandement, le plus grand commandement, sans le savoir, bien souvent. Et cela pendant des décades… Durant 30 ans de vie adulte et responsable, « de braves gens », « pas si mauvais que cela » ont pu amonceler plus de dix mille « infractions », sans compter d’autres oublis et faiblesses. Le plus simplement du monde en transgressant quotidiennement le premier commandement, pour ne pas dire les deux plus grands mentionnés en Marc 12.28-30.
Le péché est la transgression de la loi (1 Jean 3.4) La Loi est sainte, juste et bonne. Dieu est saint (Lév. 11.45). Séparé des pécheurs (Hébr. 7.26). Dieu habite une lumière inaccessible, et point dans les temples faits de main d’homme. « L’homme ne peut me voir et vivre », affirme Dieu. « II n’y a point d’homme qui ne pèche », reconnaît Salomon. L’être humain est déchu, précieux, cherché par Dieu. « Rien de bon n’habite en moi, je suis vendu au péché », dit Paul.
L’homme va et vient, travaille, mange et boit, dort, mais il ne vit pas pleinement. Il cherche la plénitude de vie dans tant de choses légales et illégales, morales, immorales ou amorales.
L’homme est un débiteur insolvable. Il n’y a pas de paix, pas de pardon sans effusion de sang, dit Dieu. Par sa mort sur la Croix, Jésus-Christ a expié nos fautes. Il est notre rançon. Il est notre paix.
« Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. »
Au fait, qu’est-ce que le pardon ?
En grec, aphéimi, étymologiquement, signifie : libérer, éloigner, faire disparaître, mettre de la distance : « Autant l’orient est éloigné de l’occident, autant Il éloigne de nous nos transgressions » (Ps. 103.12.).
Le pardon apparaît comme l’acte de Dieu qui met fin à la situation malheureuse créée par le péché de l’homme, situation offensante pour Dieu, accablante pour l’homme.
Dieu éloigne le péché du pécheur repentant. Le pardon est la réponse divine à l’oeuvre de Satan, lui qui éloigne l’homme de son créateur. L’adversaire égare, séduit, divise, détruit. « Le Fils de Dieu a paru afin de détruire les oeuvres du diable »(1 Jean 3.8).
Quand sommes-nous en possession du pardon ?
Il ne nous est jamais dit de sentir, mais de saisir.
Il ne nous est jamais dit d’attendre, mais de prendre.
Le temps qui s’écoule n’arrange rien, mais bien le sang de Christ. Dieu s’attend à ce que nous honorions Ses promesses – hic et nunc – ici et maintenant.
« J’avouerai mes transgressions… et tu as effacé la peine de mon péché » (Ps 32.5) ; « J’ai péché contre l’Eternel. L’Éternel pardonne ton péché, tu ne mourras point » (2 Sam. 12.13). Quelle promptitude dans ces réponses de grâce.
Si nous confessons nos péchés, II est fidèle et juste pour nous les pardonner (1Jean 1:9a). Immédiatement bien sûr !
Tout pécheur repentant est en possession du pardon dès qu’il s’en empare avec reconnaissance et foi. À la foi du coeur s’allie la confession de la bouche (Rom. 10.10). Nous marchons par la foi et non par la vue, les sentiments ou les émotions. Toute prière de confession, d’humiliation s’achève par une affirmation de Son pardon, une appropriation de Sa grâce.
Seul Jésus-Christ pardonne (Matt. 9.6). Mais chaque croyant a le privilège d’annoncer, de témoigner que Dieu pardonne en Christ (Actes 4.12).
Dieu ne nous accuse pas d’être nés pécheurs, mais bien de vouloir le rester
« J’attirerai tous les hommes à moi », affirme Jésus. « Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie… » (Jean 5.40). « Nous ne t’obéirons en rien de ce que tu nous as dit au nom de l’Éternel. Mais nous voulons agir comme l’a déclaré notre bouche » (Jér. 44.16-18).
Pour goûter la joie libératrice du pardon, il faut le rejet, l’abandon du péché
Prov. 28.13. Le dégoût de soi peut être le commencement d’une grande bénédiction spirituelle : Éz. 36.31-33. Étant rentré en lui-même, le fils prodigue… (Luc 15.17-20 ; Jér. 2.19 ; Osée 5.15).
La reconnaissance et l’abandon du péché et le pardon n’excluent pas, en certaines circonstances, que nous ayons à supporter les conséquences de nos inconséquences : 2 Sam 12.13-14 ; David est pardonné, mais son fils mourra ; Samson retrouve sa force, mais il a perdu la vue (Juges 16.21-30).
Les lois humaines gardent autorité et pouvoir sur le pécheur repentant : dettes à rembourser, prison à effectuer, réparations de torts, etc.
Comment réagir à l’heure où tel péché’, déjà confessé et abandonné, nous revient en mémoire ?
Ce fait nous culpabilise, nous met mal à l’aise, nous laisse dans la confusion spirituelle… Il nous appartient de discerner immédiatement une attaque spirituelle de Satan. Ce « rappel » ne vient pas du Saint-Esprit. Dieu ne se souvient plus de nos fautes confessées ! Ne tombons pas dans le piège de confesser une seconde fois ! Car alors pareille attaque se reproduira pour la même faute passée. La troisième confession sera-t-elle la bonne, ou la quatrième ?
Sans engager un quelconque dialogue avec l’ennemi, nous refusons cette fausse culpabilité, nous proclamons la fidélité du Seigneur, sa bonté renouvelée, nous exaltons notre Maître, et déjà l’adversaire a fui. Ps. 18.3. « Résistez au diable et il fuira loin de vous » (1 Pierre 5.9).
« Que votre parole soit oui, oui, non, non ; ce qu’on y ajoute vient du malin ». La louange plaît au Seigneur qui, dans les lieux célestes, opère des délivrances (2 Chron. 20.22).
Souvenons-nous que l’ennemi travaille à nous freiner ou à nous entraîner, toujours à contre-temps ! il oeuvre avec des extrémistes.
Si tel péché, non confessé, vient à notre mémoire, que faire ?
Bénissons Dieu d’agir par son Esprit, pour nous amener à clarifier une situation non réglée. Pratiquons 1 Jean 1.9, et si nécessaire, vivons la réparation, la restitution, Nb. 5.5-7. Une faiblesse courante dans nos milieux évangéliques consiste dans le manque de reconnaissance. Col. 3.15b dit : soyez reconnaissant !
Beaucoup « lisent » : attendez la reconnaissance pour donner la vôtre ! Belle leçon à recevoir d’un monarque païen en Esther 6.1-10. Du bon usage de certaines insomnies ! À qui aurais-je à téléphoner ou écrire, pour exprimer ma reconnaissance ? peut-être d’une manière plus concrète encore que verbalement…
Aucune faute n’est trop grave, ni trop ancienne, qui ne puisse être pardonnée
Fardeau (mot qui désigne une charge destinée au chameau ! nous sommes des brebis, Éz 34.31) trop pesant : Ps. 38.5 ; accablement : Ps. 65.4 ; angoisses : Ps. 107.6,13,19,28 ; péchés comme le cramoisi (couleur écarlate rouge vif), indélébile : Es. 1.18-19 ; « j’ai tout essayé pour oublier, pour être pardonné » : Jér. 2.22 ; « j’ai trop attendu » : Ps. 32.3-4 et… 5.
Le péché pardonné est éloigné : Ps. 103.12 ; effacé : Es. 44.22 ; n’existe plus : Nb. 23.23 ; Jér. 50.20 ; jeté au fond de la mer, mis sous Ses pieds : Michée 7.19 ; jeté derrière Son dos : Es. 38.17. Il ne se souvient plus des péchés confessés : Es. 43.25 ; il y a pardon pour les péchés cachés à nos yeux : Ps. 19.13; Job 1.4-5.
Le péché est couvert : Ps. 85.3 ; Es. 61.10.
Comment être sûr de son pardon ?
D’aucuns affirment en être certains parce qu’ils éprouvent de la joie, une paix nouvelle, voient un exaucement imprévu. Cela est certes réconfortant, mais s’en tenir à cela signifierait que notre pardon découle de nos sentiments, s’appuie sur nos émotions, nos « états d’âme ». Or, ces derniers sont agités et variables comme les flots de la mer. La Parole de Dieu et notre expérience le confirment. Certains « exaucements » peuvent provenir d’ailleurs que du trône de Dieu.
La certitude du pardon prend pied sur ce que Dieu dit, s’appuie sur ce que Jésus-Christ a accompli en notre faveur. « Je vous écris, petits enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnes à cause de Son Nom » (1 Jean 5.12).
Le croyant entre dans le repos de la foi, et s’y maintient par la foi.
Le pardon est acquis dès avant la fondation du monde (Éph. 1.4).
Le pardon est réalisé en Christ, sur la Croix (2 Cor. 5.19).
Le pardon est au bénéfice de l’être humain, dès sa conversion à Jésus-Christ (1 Thess. 1.9).
Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur.
M.R.
NOTE :
« Apprendre à pardonner comme Christ nous a pardonné » fera l’objet d’un article dans le prochain numéro.