L’attendons-nous vraiment ?
Nous qui connaissons les vérités concernant la venue du Seigneur, nous qui chantons les cantiques de son retour, L’attendons-nous vraiment ?
Jésus lui-même a enseigné qu’il reviendrait à l’heure où ses disciples n’y penseraient pas. Même le serviteur fidèle et prudent sera pris à l’improviste, mais il sera trouvé faisant son devoir (Luc 12.36,37).
Puisque nous savons ces choses, vivons-nous la minute présente comme si le Christ revenait aujourd’hui ? Notre vie tout entière est-elle ouverte à Dieu ?
Si nous savions avec certitude que le Christ revient ce soir, aurions-nous besoin de changer quelque chose dans notre vie, de modifier le plan de notre journée, d’abandonner certains rendez-vous, de renoncer à telle affaire lucrative mais peu honnête ? Si oui, alors ce n’est pas vrai que nous L’attendons.
L’imminence du retour du Christ ne doit pas limiter notre activité. L’ordre formel du Seigneur demeure : « Trafiquez jusqu’à ce que je vienne » (Luc 19.13). Mais il y a trafic et trafic ! Si la venue du Seigneur n’est pour nous qu’une vérité théorique sans puissance pratique sur notre vie, une terrible surprise peut nous être réservée. Celui qui attend vraiment le Christ vit déjà avec Lui, faisant toutes choses de COEUR comme pour le Seigneur. Conduit par son Esprit, il cherche à accomplir chaque jour les choses qui Lui sont agréables. Connaissant la puissance de la piété qui fait renoncer entièrement aux choses qui se font en secret, il a revêtu la vie nouvelle qui est en Jésus-Christ le Seigneur et passe l’heure présente tel qu’il désire être trouvé à Sa venue.
Si aujourd’hui notre vie n’est pas en ordre avec Dieu, pouvons-nous penser plus longtemps que le Seigneur mette le sceau de son approbation sur une existence qui le déshonore ? N’est-ce pas après avoir reçu le témoignage d’avoir plu à Dieu qu’Enoch fut enlevé par Dieu (Héb. 11.15)?
Ne savez-vous pas que l’oeuvre de chacun sera manifestée et éprouvée par le feu ? Si cette oeuvre subsiste, il recevra une récompense, dit la Parole, mais si elle est consumée, il perdra sa récompense ; lui pourtant sera sauvé, mais au travers du feu (1 Cor. 3.12-15). Serions-nous insensibles à un tel avertissement ?
Professant croire aux vérités du christianisme, nous avons toujours pensé que notre enlèvement dans la gloire allait de soi. Cela va tellement de soi pour certains chrétiens, qu’il leur est devenu assez indifférent de vivre ici-bas comme le Christ a vécu. Leur enlèvement à la venue du Seigneur leur paraît si naturel, si incontestable, que toute pensée ou parole capables d’ébranler leur trop facile assurance est immédiatement taxée par eux de fausse doctrine ou d’erreur dangereuse. Ainsi, les vérités de la Parole qui pourraient encore jeter dans leur coeur quelque doute salutaire ne troublent plus leur conscience assoupie.
Puisqu’ils sont sauvés, puisqu’ils se croient les brebis du Seigneur, dont le Christ a dit que « nul ne les ravirait de sa main », ils se persuadent aisément que les paroles du même Christ adressées aux tièdes de Laodicée ne les concernent pas. « Comment pourrions-nous être vomis de sa bouche, disent-ils, puisque nous appartenons au Christ ? » Mais qui leur a dit qu’ils lui appartiennent véritablement ? Le Saint-Esprit rend-il chaque jour dans leur coeur témoignage à leur esprit qu’ils sont enfants de Dieu ?
Solennels avertissements
Nous qui avons fait de l’assurance du salut une certitude mathématique, nous qui croyons être sauvés comme deux fois deux font quatre, rappelons-nous quelques paroles aptes à nous faire réfléchir :
« Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux ; mais celui qui fait la volonté du Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en ton nom, et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles en ton nom ? Et alors je leur déclarerai : Je ne vous ai jamais connus ; retirez-vous de moi, vous qui pratiquez l’iniquité » (Matth. 7.21-23).
Et encore :
« Vous faites des injustices et vous faites tort, et cela à vos frères. Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point du royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas ; ni fornicateurs, ni idolâtres, ni adultères, ni efféminés, ni ceux qui abusent d’eux-mêmes avec des hommes, ni voleurs, ni avares, ni ivrognes, ni outrageux, ni ravisseurs, n’hériteront du royaume de Dieu ! » (1 Cor. 6.8-10).
Ces passages et bien d’autres encore prouvent, sans équivoque, qu’à la venue du Christ un grand triage s’opérera. Pour que ce jour ne nous surprenne pas, et que nous ne nous trouvions pas semblables aux vierges folles, après avoir cru être du nombre des prudentes, ne voulons-nous pas prendre la Parole au sérieux et examiner vraiment si nous sommes dans la foi ?
Un examen nécessaire
Ce ne sont pas les gens du monde qui disent : « Seigneur, Seigneur ! » Le monde ne prie pas.
Ce ne sont pas les théologiens libéraux et rationalistes qui emploient le nom de Jésus pour faire des miracles et chasser des démons, puisqu’ils ne croient pas au miracle, pas plus qu’au diable et aux démons.
Qui sont-ils donc alors, ces gens qui disent souvent : Seigneur, Seigneur, qui se servent du Nom de Jésus, qui écoutent son enseignement et qui mangent et boivent en sa présence ?
Quelques milieux évangéliques ont cru pouvoir les trouver partout ailleurs que dans leur propre communauté, au sein de tout ce qu’ils appellent : « la confession chrétienne sans la vie », mal funeste dont ils se croient totalement préservés.
Mais cette profession chrétienne sans vie dit-elle vraiment : « Seigneur, Seigneur ! » ? Cultive-t-elle les réunions de prières où l’on invoque ce Nom ? Se réunit-elle souvent pour manger et boire en sa présence ?
N’est-ce pas plutôt parmi les milieux évangéliques qu’il faut trouver beaucoup de ceux dont le Seigneur parle ? N’est-ce pas encore dans leur sein qu’on rencontre plusieurs âmes connaissant la doctrine du Seigneur, invoquant son Nom, mais sans accomplir sa volonté et sans manifester que le Christ est pratiquement le Seigneur de leur vie ? Enfin, n’est-ce pas encore parmi ces groupements que subsiste une certaine foi au miracle et que dimanche après dimanche on mange et boit en sa présence, dans le repas de la sainte Cène ?
Pourquoi vouloir plus longtemps détourner l’épée de nos coeurs ? Pourquoi refuser obstinément le collyre que Jésus offre pour oindre nos yeux afin que nous ne restions pas aveugles et conducteurs d’aveugles.
L’assurance du salut
D’une façon évidente, l’ensemble des Écritures nous montre que l’assurance du salut ne repose pas sur nous-mêmes. Ni le zèle, ni la ferveur, ni la piété, ni la connaissance, ni les oeuvres, ni le degré de sanctification auquel un homme peut se croire parvenu, ne saurait lui procurer l’assurance de son salut. Les appréciations humaines ont une valeur très relative et ne peuvent conduire, dans ce domaine, qu’à la présomption ou au désespoir.
L’assurance du salut a sa base en dehors de nous-mêmes. Elle se fonde sur l’oeuvre accomplie par un Autre, sur l’oeuvre parfaite du Christ à la croix du Calvaire. Là, s’étant chargé de nos fautes, le Fils unique de Dieu donna sa vie pour le salut des pécheurs. Pour la rédemption des coupables, tout fut accompli à la croix. Les droits d’un Dieu juste et saint furent pleinement satisfaits, en sorte que quiconque croit en Jésus-Christ et se confie dans les mérites de son oeuvre sait avec une pleine certitude qu’il est sauvé à jamais (Jn 10.7,28).
Mais il y a foi et foi. Jacques nous parle, dans son épître, d’une foi sans oeuvres qui est morte. Cette foi morte ne saurait sauver. La foi qui sauve ne peut pas être une simple adhésion intellectuelle aux vérités du christianisme. En conséquence, nous pourrions donc très bien nous trouver dans la situation d’un homme qui, élevé dès son enfance dans les vérités chrétiennes, les a assimilées, possède un credo orthodoxe sur la justification par la foi, la résurrection des morts et le jugement éternel, et qui, pourtant, n’a pas le Christ, le Christ vivant, dans son coeur.
La Parole de Dieu est claire. Si Dieu ne veut pas que les croyants soient dans le doute et dans la crainte, II ne veut pas non plus que les hommes s’illusionnent dangereusement sur la réalité de leur foi.
On ne perd pas son salut, mais le Christ est en nous ou n’y est pas
« Ne vous y trompez pas ! » Combien solennelles sont ces paroles que l’Écriture adresse à tous ceux qui, tout en se disant chrétiens, croient pouvoir tolérer dans leur vie, non pas tellement des péchés grossiers, mais le mensonge et toutes ses soeurs : la calomnie, la médisance, les exagérations ; un esprit de querelle, d’envie, d’inimitié, de jalousie, d’avarice, ou des choses semblables à celles-là (Gal. 5.19-21).
On pourrait donc se tromper ! Et pour qu’on ne s’abuse pas, que tous soient avertis, la Parole déclare sans fard que l’héritage du royaume de Dieu sera refusé à de telles gens.
Et ce n’est pas le rappel véhément de leurs pratiques, de leurs formes et de leur zèle religieux qui pourra leur ouvrir la porte désormais fermée.
« Je ne vous ai jamais connus » (Matth. 7.23), leur dira Jésus ! Ils n’étaient pas « les siens », car les siens, II les connaît (Jn 10.14). Ils n’avaient jamais été les siens ! Il ne s’agit donc pas de croyants qui auraient perdu leur salut, mais bien de personnes qui se crurent chrétiennes sans avoir jamais passé par la nouvelle naissance, par la conversion qui n’est pas une simple formule théologique, mais la manifestation extérieure d’une vie transformée intérieurement. Souvenons-nous toujours que « le juste vivra de foi » (Rom. 1.17) et que l’assurance du salut ne nous est pas donnée dans un état statique, ni même dans une expérience passée, mais dans une marche en avant, dans cette course vers le but, dans cette poursuite qui a pour objet le prix de l’appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus (Phil. 3.14).
Posséder la vie éternelle, ce n’est pas se souvenir du jour de sa conversion, mais c’est connaître Dieu aujourd’hui et vivre en relation constante avec Lui en Jésus-Christ (Jn 17.3).
Êtres membres du Corps de Christ, ce n’est pas faire partie d’un groupe religieux, mais d’un organisme vivant, dont tous les membres possèdent en commun la vie même du Christ, Tête glorieuse de ce Corps. Animés par cette vie, dirigés par ce Chef, vous détournant des idoles du présent siècle, avec tous ceux qui fuient l’idolâtrie, dans la puissance du Saint-Esprit pleinement libre dans vos vies, vous servirez le Dieu vivant et vrai, en attendant des cieux son Fils qu’il a ressuscité d’entre les morts, Jésus qui nous délivre de la colère qui vient (1 Thess. 1.10).
G.R..