JOB, mon ami
4° partie
par Francis Bailet
Le dialogue qui s’est déroulé dans le ciel nous a révélé les intentions bienveillantes de Dieu et les desseins meurtriers de Satan. Dieu a parlé pour honorer son serviteur Job, Satan pour l’accuser et le détruire.
Sur terre, les hommes ont beaucoup parlé : paroles de désespérance de Job, vains discours de ses trois amis, révélation d’Elihou qui prépare l’intervention divine.
Maintenant, le ciel s’ouvre et Dieu va parler. Le dialogue va s’établir entre le ciel et la terre.
Troisième partie : DIALOGUE ENTRE LE CIEL ET LA TERRE
Pendant les longs discours de Job et de ses trois amis Dieu est resté silencieux.
Il n’est pas intervenu non plus lorsque qu’Elihou a parlé de lui.
Cependant, le silence de Dieu n’est pas indifférence et inaction. Il voit et entend. Il a vu la souffrance de son serviteur, a entendu ses questions et les réponses vaines de ses amis. Il a veillé sur lui aussi tout au long de son épreuve et l’a gardé.
Protection dans l’épreuve
Quand on est béni de Dieu, on est aussi éprouvé. Mais si l’on est éprouvé, on est aussi gardé. L’ancienne prière de bénédiction est toujours d’actualité : « Que l’Eternel te bénisse… et qu’il te garde. »
Job a été éprouvé parce qu’il était béni. Mais il a été gardé et protégé.
Job a maudit le jour de sa naissance et a souhaité la mort, mais Dieu a veillé sur lui et au plus fort de son épreuve et de ses plaintes il a pu dire par l’Esprit de Dieu qui l’a saisi : « Qu’il me tue, j’espérerai encore. » (13.15).
Quand, abandonné de tous, il ne voit plus d’issue à sa détresse, Dieu vient à son secours et lui permet de dire : « Je sais que mon Rédempteur et vivant ! » (19.25).
Aucune explication de l’épreuve
Job avait dit : « Si je savais où trouver Dieu, si je pouvais arriver jusqu’à son trône, je plaiderais ma cause devant lui, je remplirais ma bouche d’arguments, je verrais ce qu’il peut avoir à me dire » (23.3-5). Maintenant Dieu parle, mais ne donne pas d’explication et ne fait pas de promesse. Dans le discours de Dieu vous ne trouvez aucune réponse aux soixante questions de Job. Au contraire, c’est Lui qui interroge son serviteur.
Dieu aurait pu dire : « Tu souffres pour la gloire de Dieu » ou encore : « Tu souffres parce que Satan m’a lancé un défi. » Dieu ne fait pas même pas allusion à ses souffrances. Sa réponse semble à côté du problème de Job. Pourtant, nous ne pouvons pas en douter, sa réponse est la bonne réponse.
Une révélation
Le discours de Dieu va révéler à Job son véritable état.
Dieu parle de la création de l’univers, de sa grandeur, de sa beauté, de la neige, de la grêle, des étoiles et des animaux, en particulier de l’hippopotame et du crocodile. En résumé, il donne à Job une révélation éclatante et glorieuse de sa puissance, de sa sagesse et de sa bonté.
En recevant la révélation de ce que Dieu est, Job reçoit aussi une révélation de lui-même. En découvrant la grandeur de Dieu, il découvre sa misère. On ne se connaît bien que lorsqu’on connaît Dieu.
Lorsque devant Dieu et avec Dieu je comprends mon véritable état, je peux espérer encore. Dieu accorde pardon et restauration.
Pour que l’épreuve soit utile, il fallait que Job en ignore la vraie cause.
L’explication de notre épreuve, la réponse à nos « pourquoi » ne changent rien.
L’important c’est d’écouter Dieu et de lui obéir. Job a écouté, Job a compris. Un dialogue peut s’établir entre le ciel et la terre.
La réponse de Job
Job répond à son créateur. Quelques mots balbutiés sont sa première réponse :
« Voici je suis peu de chose ; que te répliquerais-je ? Je mets la main sur ma bouche. J’ai parlé une fois, je ne répondrai plus ; deux fois, je n’ajouterai rien » (40.3, 5).
Face à l’épreuve, inexplicable et injuste, Job s’est lamenté.
Devant ses amis, il a cherché à se justifier. Devant Dieu, il doit s’humilier.
Les discours de ses amis l’ont irrité, la Parole de Dieu l’éclairé et le change.
Après avoir dit je suis peu de chose, il dira : « Je ne suis rien » (42.1-6). Après avoir parlé de Dieu, il doit dire : « J’avais entendu parler de toi, mais maintenant mon oeil t’a vu, c’est pourquoi je me condamne et je me repens sur la poussière et sur la cendre » (42.5-6).
Le chemin de la délivrance ne se trouve pas chez les autres, ni en nous-mêmes, mais en Dieu. La vraie réponse est à la croix où la sainteté et l’amour de Dieu ont été manifestés. Quand Dieu se révèle en nous dans sa toute-puissance nous ne pouvons que nous humilier et dire en l’adorant :
« O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et ses voies incompréhensibles ! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller ? Qui lui a donné le premier pour qu’il ait à recevoir en retour ? C’est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses. A lui la gloire dans tous les siècles ! Amen ! » (Rm 11.33-36).
Ainsi l’épreuve a fait son travail dans la vie de Job et l’a conduit plus près de son créateur. Cet homme, dont Dieu disait pourtant : « II n’y a personne comme lui sur la terre : homme intègre et droit, craignant Dieu et se retirant du mal », a dû reconnaître sa misère et son péché.
Maintenant, il n’y a plus de raison de réprouver davantage. Job a compris, Dieu est glorifié, Satan est confondu. La bénédiction, longtemps retenue, va se répandre sur lui avec abondance. Job reçut tout au double.
L’attitude des amis de Job : condamnation.
Ils ont parlé selon l’homme. Ils ont été des juges.
Ils n’ont pas bien parlé de Job. Ils n’ont pas bien parlé de Dieu.
L’attitude d’Elihou : compréhension.
II a parlé selon l’Esprit. Il a été un frère. Il a préparé le chemin de Dieu.
Job a reçu de Dieu : protection, révélation, bénédiction.
Dieu n’a pas donné d’explication, mais son intervention a été réelle pour aider son serviteur à supporter l’épreuve et pour l’en délivrer.
Dieu ne nous donne pas toujours une explication de notre épreuve, mais nous pourrons toujours compter sur son intervention et sur sa protection. |
Les questions de Job Les réponses du Nouveau Testament
Ce que Job ignorait et que nous savons :
1. Job ignorait que Satan était à l’origine de son épreuve.
Nous savons qu’il nous accuse auprès de Dieu : II rappelle nos fautes. Mais nous avons un avocat auprès du Père : Jésus-Christ le juste.
2. Job aurait voulu avoir un arbitre, un témoin entre lui et Dieu : « II n’y a pas entre nous d’arbitre » (9.32-33).
Dieu lui donne cependant une révélation : « Déjà maintenant mon témoin est dans le ciel, mon témoin est dans les lieux élevés » (16.19). Il pourra dire aussi par le Saint-Esprit : « Je sais que mon Rédempteur est vivant » (19.25).
Nous savons qu’il y a un seul médiateur entre Dieu et les hommes (1 Tm 2.5). Nous savons que Jésus-Christ est vivant pour nous sauver parfaitement et intercéder en notre faveur (Hé 7.25).
3. Job voulait savoir comment l’homme peut être juste devant Dieu (9.2).
Bildad ne peut pas lui répondre (25.4).
Nous savons : « Justifiés par la foi nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ » (Rm5.1). Nous sommes « gratuitement justifiés par sa grâce » (Rm 3.24). Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie.
4. Job ne comprend pas le pourquoi de l’épreuve et de ses souffrances
« Pourquoi Dieu donne-t-il la lumière à celui qui souffre et la vie à ceux qui ont l’amertume dans l’âme ? » (3.20).
Nous savons que Dieu ne permettra pas que nous soyons éprouvés au-delà de nos forces (1 Co10.13).
Nos souffrances ont un sens : nous souffrons pour le Seigneur. « Les souffrances du temps présent ne sont pas dignes d’être comparées avec la gloire qui est à venir » (2 Co 4.16-17). Nous avons l’assurance que… rien ne pourra nous séparer de son amour (Rm 8.37-39).
5. Job suppliait : « Où trouverai-je quelqu’un qui m’écoute ? » (31.35).
Nous savons qu’il nous écoute. « Nous avons auprès de lui cette assurance, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute » (1 Jn 5.14).
6.Job demandait : « L’homme meurt… l’être humain expire et où va-t-il ? » « Si l’homme une fois mort pouvait revivre ! » (14.10, 14).
Nous savons que le Fils de Dieu a le pouvoir de ressusciter les morts (Jn 5.20-21 ). « Tous revivront en Christ ». « Nous ne mourrons pas tous, nous serons tous changés » (1 Co 15.22, 51).
F.B.