Job, mon ami
2° partie
par Francis Bailet
Après l’introduction parue dans le numéro précédent de « Servir », nous abordons dans cet article l’étude du livre de Job.
Pour cette étude nous vous proposons un plan différent du plan classique.
Trois parties essentielles sur le thème du dialogue :
1. Dialogue dans le ciel : chapitres 1 et 2.
2. Dialogues sur la terre : chapitres 3 à 37.
3. Dialogue entre le ciel et la terre : chapitres 38 à 42.
Dieu, un Dieu de dialogue
Dieu n’est pas resté silencieux. Il nous a parlé à plusieurs reprises et de plusieurs manières par les prophètes et par son Fils Jésus-Christ.
Dieu parle et sa parole doit faire autorité sur nos vies. Mais Dieu sait aussi écouter. Notre Dieu est un Dieu qui écoute. Il écoute nos prières, il écoute nos cris. Plus encore, il nous invite à dialoguer avec Lui. « Venez et plaidons ! dit l’Eternel » (Es 1.18). « Apportez avec vous des paroles, et revenez à l’Eternel » (Os 14.2).
La Bible nous rapporte les questions, les « pourquoi ? » et les « comment ? » de beaucoup d’hommes et de femmes. La Bible, livre de Dieu, parfaitement inspiré nous rapporte aussi les paroles des hommes et… celles du diable. Le livre de Job le montre d’une manière très particulière et nous enseigne ainsi que Dieu est un Dieu de dialogue, que nous avons le droit de lui parler et de tout lui dire. Usons librement de ce privilège, mais avec respect, crainte et soumission à sa volonté.
Première partie
Dialogue dans le ciel
Le livre débute par une scène céleste. Ce n’est pas exceptionnel, car la Bible nous en rapporte plusieurs (lire par exemple Esaïe 6, Zacharie 3 et Apocalypse 4).
C’est important de connaître ce qui se passe dans le ciel. Dieu y règne. Il est assis sur son trône et autour de Lui tout dit : Gloire. Si nous connaissions mieux les choses célestes nous porterions un autre regard sur les choses terrestres. En effet, vu d’en haut tout est différent. Il nous faut donc apprendre à voir la terre depuis le ciel. La Foi dans la Parole de Dieu nous ouvre le ciel. La Foi n’est pas aveugle, bien au contraire ! Elle voit, non seulement les choses visibles et terrestres, mais aussi l’invisible, le Céleste.
Les versets 6 à 12 du chapitre 1 et 1 à 7 du chapitre 2 sont essentiels pour la compréhension du livre. Ils nous rapportent ce que Job n’a pas vu. S’il avait pu assister à cette scène céleste, son épreuve aurait été vécue différemment. Mais cette scène lui fut cachée pour que l’épreuve puisse faire en lui son ouvre de sanctification. Notons que si Job n’a pas eu connaissance du défi lancé à Dieu par Satan, l’apôtre Pierre, au contraire, a été averti : « Satan a demandé à vous cribler comme le blé, mais j’ai prié pour toi » (Luc 22.31-32).
Satan, le menteur
Satan est présent à « l’audience que donne le Seigneur » (version TOB). Dieu lui donne le droit de parler. Notre adversaire sait en profiter, mais ses paroles nous dévoilent son caractère et ses desseins.
Il parcourt la terre et s’y promène (1.7 ; 2.2). Nous apprenons ainsi qu’il n’est pas partout à la fois. Satan n’est pas omniprésent, ni d’ailleurs omniscient, ni omnipotent. Ne voyons pas le diable partout. Il n’est pas partout. On le voit au début du livre, mais pas à la fin. Satan n’est pas au bout de la route du croyant.
« Le diable joue un rôle important pour provoquer l’épreuve, mais il n’est pas utile que nous soyons informés de ses grimaces en face de sa défaite » (J.-M. Nicole, Commentaire sur Job).
Satan est un usurpateur. Ne lui attribuons pas une trop grande autorité. Son pouvoir est provisoire, limité et sous le contrôle de notre Seigneur. La puissance et l’autorité appartiennent à Jésus-Christ.
Notons la différence d’activité de Satan et de Jésus. « Satan va dé-ci dé-là, de long en large avec une hâte fébrile » (traduction libre du v. 7), mais « Jésus allait de lieu en lieu en faisant du bien et guérissait tous ceux qui étaient sous l’empire du diable » (Ac 10.38).
Les « certitudes » du diable sont des mensonges. A deux reprises il ose dire à Dieu : « Je suis sûr que Job te maudira en face » (1.11 et 2.5). Il s’est trompé : dans son épreuve Job a béni Dieu et loué son nom. N’écoutons jamais les suggestions du diable. Elles sont faites avec autorité, d’autant plus fortement qu’elles sont fausses. Résistons avec une foi ferme et il s’enfuira (Jc 4.7).
Satan, l’accusateur
Satan nous accuse devant Dieu. Ici, il prétend que c’est par intérêt que Job craint Dieu. Le livre de l’Apocalypse l’appelle « l’accusateur des frères » (Ap 12.10). Heureusement, nous avons un avocat auprès du Père qui défend notre cause. Il est vivant et intercède sans cesse en notre faveur (Hé 7.25).
Satan sait se servir des autres pour nous accuser. Les trois amis de Job tomberont dans ce piège et porteront contre lui de graves et fausses accusations.
Il peut aussi se servir de nous pour nous culpabiliser, nous décourager et nous amener à souhaiter la mort. La présence en nous du Consolateur nous gardera et nous conduira à la victoire.
Satan, le meurtrier
Satan est aussi le meurtrier : il tue. Les deux premiers chapitres de ce livre en sont la preuve. Il a bien choisi son jour, un jour vraiment diabolique qui verra la mort de tous ses enfants (1.13). Le mal vient du diable, pas de Dieu.
Mais Satan a été vaincu à la croix. Prenons donc courage. Fortifions-nous dans le Seigneur (Ep 6.10). Dieu ne permettra pas que nous soyons éprouvés au-delà de nos forces (1 Co 10.13). Face à toutes les attaques de l’adversaire nous pouvons avoir l’assurance que RIEN ne pourra nous séparer de l’Amour de Dieu (Rm 8.38-39).
Dans un temps où l’on parle beaucoup trop du diable et de sa puissance, il faut affirmer avec force que c’est un ennemi vaincu. Certes, il n’est pas encore enchaîné. Son influence dans le monde et dans l’Eglise est réelle. Nous n’ignorons pas ses desseins, ses attaques et ses ruses. Pour lui résister et le vaincre nous avons besoin de toutes les armes de Dieu. Mais quoi qu’il fasse le Seigneur est vainqueur et sa victoire est aussi la victoire de tous ceux qui se confient en Lui.
Job, un homme intègre et droit
Terminons cet article en considérant un instant Job, serviteur du Seigneur.
On parle de lui, au cours de cette audience céleste, mais il n’est pas présent pour défendre sa cause. Job ne participe pas au dialogue, mais Dieu est là pour le défendre. Nous savons ce que les trois amis diront plus tard dans leurs discours terrestres : quelles accusations ! Nous savons aussi ce que Job dira de lui-même : quelle prétention ! Les déclarations de l’Eternel au sujet de son serviteur sont d’autant plus précieuses : « II n’y a personne comme lui sur la terre ; c’est un homme intègre et droit, craignant Dieu et se retirant du mal » (1.8 et 2.3).
L’important c’est ce que Dieu pense de nous. Malgré nos fautes et notre faiblesse, il nous voit « parfaits en Christ » et il le déclare devant les dominations et les autorités qui sont dans les lieux célestes (Ep3.10). Le Rédempteur de Job est vivant ! C’est aussi le nôtre. Il défendra notre cause et changera en bien le mal que Satan veut nous faire.
Satan peut demander le droit de nous nuire et l’obtenir, mais Dieu aura le dernier mot, comme dans l’histoire qui nous occupe. Ni les paroles de Satan, ni ses actes mauvais n’ont pu entraver l’oeuvre de Dieu. Job est resté l’homme « béni ». L’assurance que rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu nous encourage à tenir ferme dans l’épreuve. S’il le faut acceptons de souffrir avec patience et nous verrons aussi, comme Job, la délivrance que Dieu nous accordera.
F.B.