Unis dans le Christ
par Gaston Racine
S’il est une parole que j’aime dans l’Ecriture, c’est bien cette formule : « Dans le Christ Jésus ». Elle est si chère à l’apôtre Paul qu’il l’emploie plus de 160 fois dans ses épîtres, alors qu’elle revient plus de vingt fois sous la plume de l’apôtre Jean.
Quand j’y pense, je me dis de suite que ceux qui sont vraiment dans le Christ, connaissent déjà, par le Saint-Esprit, cette unité profonde avec le Père et le Fils (1 Jn 1.3). L’acceptation de Jésus comme Sauveur personnel nous amène à le reconnaître comme Seigneur de nos vies et une marche quotidienne avec ce Maître « doux et humble de coeur » fait de Lui notre unique Bien-Aimé (Ct 5.9).
Par delà les divisions qui séparent les confessions chrétiennes, les croyants sont unis dans un témoignage qui ne vise pas à l’uniformité, mais qui, selon la diversité des dons de l’Esprit, manifeste au monde quelque chose de l’amour du Dieu unique, béni éternellement (Rm 9.5).
L’unité n’est pas à faire mais à garder et à démontrer par une foi épurée, par une espérance sanctifiée et par un amour renouvelé. Il n’est pas question d’être conduit à des concessions réciproques et à des arrangements humains amenant les baptisés à un consensus extérieur et trompeur ne reflétant nullement la pensée du Christ (1 Co2.16).
Nous vivons dans une époque où I’on cherche non seulement à retrouver l’unité que l’Eglise a perdue à cause de nos infidélités, mais à promouvoir un rapprochement de toutes les croyances, ce qui aboutit à un syncrétisme effréné et au reniement de la proclamation de I’apôtre Pierre devant le Sanhédrin. Parlant de Jésus, il disait : « II n’y a de salut en aucun autre, car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Ac 4.11-12).
Au nom d’un nouvel humanisme qui n’a rien à faire avec le christianisme, on nous présente un autre Evangile, un autre Esprit, un autre Jésus complètement étranger au Christ, conçu du Saint-Esprit, né de la vierge Marie.
Prétendre appartenir au Christ parce que nous avons été baptisés et renier en même temps sa mort expiatoire, la valeur de son sang, sa divinité essentielle, sa résurrection corporelle, son élévation dans la gloire pour établir son règne et juger les vivants et les morts, c’est marcher « en ennemis de la croix du Christ ». Avec l’apôtre Paul, je dis cela en pleurant (Ph 3.18-19).
Ni le baptême, ni le repas du Seigneur, ni le libre exercice du ministère ne peuvent remplacer la simple obéissance à la volonté de Dieu, clairement révélée dans sa Parole (Mt7.21-23).
Ce qui se dessine nettement dans le monde, ce n’est plus la manifestation de l’unité d’une Eglise vraiment sainte universelle et apostolique, mais un courant très fort vers un mondialisme autoritaire et apostat.
Pour prier ensemble selon le Christ et Christ et être sûr de l’exaucement, il faut premièrement être d’accord sur l’essentiel (Mt 18.19).
Le moment est venu pour nous tous de discerner en quel temps nous sommes. Alors que les théologiens de plus en plus nombreux nient l’existence du diable, la terre entière, transmuant les valeurs, semble se préparer à l’adorer. Jésus nous a donné un critère infaillible par lequel nous pouvons discerner tout ce qui est satanique. Deux signes caractérisent ce qui vient du diable : le mensonge et le meurtre (Jn 8.44).
C’est déjà l’heure de nous arracher au sommeil et non de tout admettre au nom d’une charité qui n’a plus rien de chrétien. Qu’en ces jours qui sont les derniers (Hé 1.2), nous puissions entendre à nouveau la voix de Dieu par ces textes qui furent à l’origine de la conversion de saint Augustin : « Le salut est maintenant plus près de nous qu’au temps où nous avons cru. La nuit est avancée. Le jour est arrivé. Laissons là les oeuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière. Comme il sied en plein jour, conduisons-nous avec dignité : point de ripailles, ni d’orgies, pas de luxure, ni de débauche, ni de querelles, ni de jalousies. Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ et ne vous souciez pas de la chair pour en satisfaire les convoitises » (Rm 13.11-14).
G.R.