JOB, mon ami…

 

(1°partie)

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par Francis Bailet

 

Le livre de Job fait partie, chez les Juifs comme chez les chrétiens des livres bibliques dit « sapientiaux » parce qu’ils développent le thème de la sagesse. Pourtant cet écrit mérite une place à part, tant il est difficile à classer parmi les autres livres. Magnifique poème, composé avec art, il apporte instruction aux hommes de tous les temps. Véritable chef d’oeuvre littéraire, il porte la marque de Dieu et est dans la forme et le fond « Parole de Dieu ».

 


 

Son style très particulier, présente de très nombreuses difficultés. On y trouve plus d’une centaine de mots qui ne se rencontrent pas ailleurs. De là découlent des problèmes importants de traduction et par suite, de très nombreuses variantes dans les diverses versions.

 

Le prologue (chap. 1 et 2) et l’épilogue (fin du chap. 42) sont écrits en prose ; les autres chapitres sont en vers. Mais cela n’altère en rien la parfaite unité du livre.

 

Le but de notre étude est de vous aider à lire le texte biblique pour vous faire découvrir Job, comme un véritable ami dont les expériences douloureuses nous sont rapportées pour notre édification et notre consolation (Rm 15.1).

 

Si l’essentiel de l’histoire de Job est connu, le contenu du livre et son message sont ignorés de la plupart des croyants. André Frossard dit avec raison : « Le livre de Job est encore à découvrir. »

 

Les commentaires suivants que nous avons souvent entendus : « Ne me parlez pas de Job » ou bien « Je ne suis pas comme Job »… « Je ne peux pas dire comme lui : l’Eternel a donné, et l’Eternel a ôté ; que le nom de l’Eternel soit béni » révèlent notre ignorance des chapitres 4 à 42 qui constituent pourtant la partie la plus riche du livre.

 

Notre propos est de vous faire découvrir « les autres paroles de Job », bien différentes des premières. Paroles importantes puisque le Saint-Esprit a permis qu’elles nous soient rapportées. Essentielles aussi pour nous aider à mieux comprendre Job, le pourquoi de « ses pourquoi » et le sens de son épreuve.

 

 

Job a-t-il vraiment existé ?

 

La question peut se poser. Est-ce une simple parabole, comme celle du fils prodigue ? Est-ce une histoire vraie ? Job a-t-il vraiment existé ? La réponse à ces questions mériterait de très longs développements qui ne peuvent prendre place dans le cadre de cet article.

 

Nous dirons très simplement que le texte biblique plaide en faveur de l’historicité :

 

Ezéchiel 14.14 à 20 : mention de Job à côté de Daniel et de Noé.

 

Jacques 5.1 : « Vous avez entendu parler de la patience de Job et vous avez lu la fin que le Seigneur lui accorda. »

 

Notons encore que les autres personnages du livre sont appelés par leur nom et que leur lieu d’origine est précisé. Ce témoignage de l’Ecriture nous suffit pour croire que Job a réellement existé. Par ailleurs, il est plus précieux pour nous de savoir que les nombreuses questions posées dans ce livre l’ont été réellement par un homme dont l’épreuve n’a pas été imaginée, mais vécue profondément dans son corps et dans son âme. L’histoire de Job montre ainsi que Dieu peut intervenir personnellement dans notre histoire.

 

 

Où et à quelle époque ?

 

Le patriarche est originaire du pays d’Outs région du sud-est de la Palestine, entre le territoire d’Edom et l’Arabie, ou peut-être au nord-est, chez les Araméens.

 

Il faut noter que Job et ses amis ne sont pas des descendants d’Abraham. Job n’est pas un Israélite.

 

Israël n’est pas mentionné, ni son histoire, ni la loi, ni le tabernacle.

 

Il est a peu près certain que les événements se situent au temps des patriarches (2300 à 2200 av. J.-C.), car nous y retrouvons des conditions de vie identiques : le bétail est la richesse ; la Quesita (Jb 42.11), la monnaie utilisée aussi par Jacob (Gn 33.19); les instruments de musique (cf. Gn .21 et 31.27 avec Jb 21.12 et 30.31); l’âge de Job surtout (probablement 200 ans) ne correspond pas à des périodes plus récentes.

 

 

L’auteur du livre

 

Dieu n’a pas jugé nécessaire de l’indiquer. Ce n’est pas une exception. Plusieurs livres historiques, beaucoup de psaumes, l’épître aux Hébreux ne portent pas la mention de leur auteur.

 

L’excellente mémoire des peuples anciens en Orient (comme chez les Touareg aujourd’hui) autorise d’envisager une transmission orale très fidèle pendant plusieurs générations.

 

Nous pouvons penser que c’était un Israélite car il utilise (au contraire de Job et ses amis) le nom de Yahweh pour parler de Dieu. Ce nom divin apparaît seulement dans le prologue, le discours de Dieu et l’épilogue, c’est-à-dire les deux premiers et les quatre derniers chapitres (35 fois), alors qu’il n’est pas utilisé dans le reste du livre.

 

On a proposé des noms ; Job, Moïse, Salomon et bien d’autres. Cela a peu d’importance.

 

Ce livre est l’oeuvre du Saint-Esprit donné pour l’instruction de tous les peuples et pour tous les temps. Il est pour nous aujourd’hui.

 

 

Le thème du livre

 

art-moderne-2Le livre de Job est en général considéré comme un traité sur la souffrance du juste. On peut, en effet, y trouver des réponses à la question : « Pourquoi le juste est-il éprouvé ? » Celles des trois amis, celle d’Elihou, celle de l’auteur du livre, et enfin celle de Dieu dans son intervention finale. En réalité, comme nous le montrons plus loin, le livre de Job ne résout pas le problème de la souffrance. Cependant, l’expérience de cet homme de Dieu, sa patience dans la souffrance, les découvertes qu’il a faites sur Dieu et sur lui-même, les révélations de ce livre sur l’attitude de notre adversaire le diable sont autant de richesses pour l’édification du croyant.

 

Notre but en proposant l’étude de ce livre :

 

Vous faire rencontrer un homme semblable à nous afin d’apprendre aussi à nous connaître et à nous accepter.

 

Vous faire rencontrer le Seigneur dont les voies sont insondables, incompréhen-sibles, mais qui nous aime d’un amour parfait et fait tout concourir pour notre bien.

 

 

Un plan pour l’étude

 

Le plan, simple et classique pour une première étude du livre de Job est le suivant :

 

Un prologue : les chapitres 1 et 2.

 

La plainte de Job : le chapitre 3.

 

Trois cycles de discours : chapitres 4 à 28.

 

  • Premiers discours d’Eliphaz, de Bildad et de Tsophar suivis chacun de la réponse de Job.

 

  • Deuxièmes discours d’Eliphaz, de Bildad et de Tsophar suivis à nouveau de la réponse de Job.

 

  • Troisièmes discours d’Eiinh de Bildad (Tsophar ne prononce pas de troisième discours) suivis de la bonne réponse de Job.

 

Monologue de Job : chapitres 29 à 31

 

Discours d’Elihou : chapitres 32 à 37.

 

Réponse de l’Eternel : chapitres 38 à 42.6

 

Epilogue : chapitre 42.7 à 17

 

Nous vous suggérons de relire le livre de Job en suivant les étapes du plan ci-dessus.

 

Dans nos prochains articles, nous vous proposerons un autre plan, moins classique que le précédent, mais très utile pour comprendre le message du livre.

 

F.B.