S’engager dans l’église locale

 

presenter evangile 

 

par Pierre COLEMAN

 


L’oeuvre de Dieu est souvent handicapée par le refus de certains chrétiens de s’engager dans fa vie d’une église locale. Des « chrétiens-Robinson » boudent l’église locale sous des prétextes divers, quelquefois en affichant leur attachement à l’Eglise Universelle. Or dans le Nouveau Testament environ 90 % des mentions de l’église, comme la plupart des passages traitant de la vie de l’église se réfèrent à l’église locale !1


D’autres fréquentent une église locale mais limitent leur participation à l’écoute de fa Parole de Dieu, au chant, à la prière et à la libéralité, participation non seulement indispensable mais aussi fort louable si l’âge, la santé ou d’autres circonstances personnelles ne permettent réellement rien de plus. Cependant quelques-uns s’arrêtent là car ils craignent de sacrifier leur indépendance par un engagement plus à fond. Ils voient volontiers l’église comme un paquebot avec un équipage et des passagers et non comme un navire de guerre où tous à son bord participent à la manoeuvre.



Pourquoi s’engager dans l’Eglise locale ?


Selon la Parole de Dieu l’église locale est comparable à un corps (cf. Rom. 12:1 Cor. -12 et Eph. 4) dont chaque membre est nécessaire aux autres comme les autres lui sont nécessaires. Certes le corps peut survivre en l’absence de certains membres, mais il ne peut réaliser tout son potentiel. C’est pourquoi chacun est appelé à mettre au service de tous le don qu’il a reçu par la grâce de Dieu et pour la gloire de Dieu2,

 

Le rôle indispensable des conducteurs spirituels ne consiste pas à monopoliser le ministère mais à multiplier les ministères (Eph. 4.11-12). En effet, ils doivent enseigner et conduire l’église en motivant, en mobilisant, en formant et en coordonnant tous les membres pour l’exercice de leurs ministères complémentaires en vue de l’édification de l’église et du rayonnement de l’évangile par la proclamation et le service3.


Refuser de s’engager dans l’église locale constitue donc une désobéissance flagrante à la Parole de Dieu que rien ne peut excuser ou compenser. (Cf. les paraboles des talents (Mat. 25) et des mines (Luc 19).



Comment s’engager dans l’église locale ?


Non seulement la Parole de Dieu nous exhorte à commencer et à continuer à s’engager dans la vie de l’église locale (Héb.10.25), mais elle nous instruit concrètement sur la manière de le faire. Nous présentons quelques-uns de ses enseignements de façon succincte en laissant au lecteur le soin de rechercher les textes indiqués et de réfléchir sur leurs implications.


 

1. Fréquenter assidûment les rencontres principales de son église (Ac. 2.42).

 

L’assistance régulière au culte, à la réunion de prière, à l’étude biblique et aux occasions de partage constitue un engagement indispensable, à ne pas négliger au moment d’y ajouter d’autres responsabilités.


2. Découvrir la diversité des services possibles (Rom. 12.3-8, 1Cor.12.12-39, Eph.4.7-11, 1 Pi. 4,10- 11).


Les grâces de Dieu sont infiniment variées. Les listes bibliques des dons ne sont pas exhaustives. Consulter les listes de services dans Ministères dans l’Eglise (pages 56-60), les classer selon les buts de l’église : adoration, édification, évangélisation, mission, entraide ; ajouter d’autres formes de services.


3. Aspirer humblement aux services les plus utiles (1 Cor. 12.31, cf. 14.1, 1 Tim.3.1).


Les services les plus utiles ne sont pas les plus impressionnants mais les plus édifiants pour le plus grand nombre. L’ambition de servir de la façon la plus utile est louable.

 

4. Accomplir avec joie les tâches les plus modestes (Ac. 13.5, Rom. 12.16).

 

Aider de son mieux dans tout domaine où un besoin existe, travailler sous la responsabilité d’un chrétien plus expérimenté. L’exemple de Philippe (Ac. 6.3. ; 8.12; 21.8.) illustre le principe de Luc 16.10.

 

5. Discerner le(s) don (s) que nous avons reçu(s) (1 Tim. 4.14, 2 Tim. 1.6).

 

Un service qui nous réjouit et nous épanouit et dont « l’utilité commune » (1 Cor. 12.7) est reconnue par les autres indique sans doute l’existence d’un don à développer4.


6. Se consacrer tout entier à l’exercice de ce(s) don(s) (1Tim.4.15a, 2 Tim. 4.5).

 

Eviter la négligence, la paresse, la lassitude ; faire preuve d’application, de zèle, de persévérance. Accomplir toutes les tâches impliquées dans tel service y compris celles qui sont fastidieuses, ou laborieuses.


7. Chercher à servir de mieux en mieux (1 Cor. 15.58, 1 Tim.4.15b).

 

Ne pas se contenter de la routine mais chercher des moyens pour accomplir toujours mieux son travail,

 

8. Viser des buts précis (1 Cor 9 27)

 

Ne pas se satisfaire du statu quo mais établir dans la prière et dans la concertation des objectifs à long et à moyen terme avant de déterminer les activités nécessaires pour les atteindre ; évaluer les progrès à des intervalles réguliers et ajuster ses plans5.

 

9. Poursuivre une formation permanente (Prov. 9.9, 1 Cor. 8.2).

 

On a toujours quelque chose à apprendre par l’exemple ou les conseils d’autrui, par des livres ou des stages6.


10.Former un collaborateur (2 Tim. 2.2).

 

Cela permet non seulement d’améliorer ou d’étendre le travail mais aussi de développer le potentiel d’autrui et éventuellement de se libérer pour s’occuper ensuite d’une autre responsabilité.


11. Soutenir tout ce qui se fait dans l’église (Ph. 2.6).

 

Ne pas s’intéresser uniquement à son propre secteur mais encourager les autres frères et soeurs en priant pour leurs difficultés et en se réjouissant de leurs progrès.


12. Veiller sur sa communion avec Dieu et sa sanctification personnelle (Jean 15.1-6, 2 Tim. 2.21).

 

Des fruits durables résultent de la qualité de notre vie spirituelle et morale autant, si ce n’est plus, que de l’intensité de notre activité.

 

13. Remplir avec soin ses responsabilités hors de l’église (Col .3.22, 1 Tim. 3.4, 5.8).

 

Glorifier Dieu dans notre vie professionnelle (ou dans nos études) comme dans notre vie familiale est indispensable pour notre témoignage à la fois dans et hors de l’église.

 

14. Invoquer l’aide et la bénédiction de Dieu (PS. 127.1, 1 Cor. 3.6).

 

Nous devons travailler comme si tout dépendait de nous mais prier comme si tout dépendait de Dieu car lui seul peut nous accorder du fruit.

 

15. Demeurer confiant et persévérant si les fruits se font attendre (1 Cor. 15.58, Gai. 6.9, 1 Tim. 4.10).

 

Dieu promet du fruit si nous remplissons les conditions. Ses promesses doivent nous garder du découragement.


Prière16. Rester humble et 2. reconnaissant si Dieu nous accorde des fruits (1 Cor. 3.6, 4.6-7).

 

Ne pas dire « Gloire à Dieu ! » tout en pensant «… grâce à moi ! », mais «Tout ce que nous faisons, c’est toi qui l’accomplis pour nous» (Es. 26.12, cf. Luc 17.7-10 «… nous avons fait ce que nous devions faire ». P.C. A celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons, à lui soit la gloire dans l’Eglise et en Christ-Jésus, dans toutes les générations, aux siècles des siècles ! Amen. Eph. 3.20-21

 


NOTES

 

1. Voir Alfred Kuen : Pourquoi /’Eglise ?, chapitre 1.

 

2. Voir Alfred Kuen : Dons pour le Service, chapitre 8.

 

3. Voir Alfred Kuen : Ministères dans l’Eglise, pages 69ss.

 

4. Voir Alfred Kuen : Dons pour le Service, chapitre 8.

 

5. Voir les articles : les yeux rivés au But dans SERVIR 1988, n° 1 et 3.

 

6. Voir Alfred Kuen : Se former.