Editorial du n°5 Septembre-Octobre 1992
Dans le temple et dans la rue
Par Francis BAILET
L’Eglise du Nouveau Testament est souvent considérée comme l’Eglise idéale. La réalité est tout autre. Nous savons, en effet, le combat des apôtres pour enseigner, convaincre, reprendre et corriger. Nous savons le souci de Paul pour toutes les assemblées. L’Eglise qui venait de naître devait croître aussi, non seulement en nombre mais en maturité spirituelle.
Il faut pourtant souligner deux points forts de la vie des premiers chrétiens : la louange et le témoignage public. Ils étaient chaque jour assidus au temple pour louer Dieu (Ac 2.46). Ils avaient rempli Jérusalem de leur enseignement (Ac 5.28).
« Dans le temple » et « dans la rue ». Ces deux expressions veulent souligner l’importance de la vie communautaire avec d’autres croyants pour la louange et l’écoute de la parole d’une part et celle de notre témoignage public dans le monde d’autre part.
Servir Dieu, c’est lui dire notre amour, notre adoration et chanter les gloires de son Nom. C’est aussi vivre dans ce monde et annoncer la bonne nouvelle.
Le témoignage public de l’Eglise peut prendre différentes formes. Ce numéro de Servir voudrait nous en faire prendre conscience. Le thème abordé lors des prochaines rencontres de Novembre (« L’engagement social de l’église locale ») va dans le même sens et nous aidera à assurer une présence plus réelle dans le contexte social et culturel d’aujourd’hui.
Les temps sont difficiles, mais cela ne doit pas nous entraîner à nous replier sur nous-mêmes. Une communion plus profonde avec Dieu ne nous éloigne pas de nos contemporains. Bien au contraire, elle nous conduit vers eux, pour leur dire avec des mots et par nos vies la beauté du message de l’Evangile. Plus nous vivrons près de Dieu, plus nous serons proches aussi de tous les hommes. La beauté de notre louange s’élèvera jusqu’au trône de Dieu mais la flamme de notre amour se répandra dans ce monde meurtri.
Alors, nous verrons venir dans nos temples ceux qui, dans la rue aujourd’hui, sont sans Dieu et sans espérance. Alors, des églises repliées sur leur passé, certes glorieux, mais en train de mourir, retrouveront vitalité et croissance par la puissance de l’Esprit Saint.
Francis BAILET