Vivre en équipe
par Daniel Herrmann
Dans son second exposé, lors de la Conférence Nationale des CAEF de novembre 1991, Daniel Herrmann énuméra quelques traits de l’attitude nécessaire pour entrer dans une équipe apostolique :
« Christ est le chef de ma vie »
Avoir une attitude qui démontre la Seigneurie de Christ dans ma vie (Eph. 1.22). Une vie d’équipe devient difficile quand Christ n’est plus le chef suprême de l’église, lorsqu’il y a des petits papes ; cela devient douloureux, et nous devons réaliser que c’est un principe de mort quant à notre vieille nature : ce n’est pas uniquement un principe théologique qu’il faut comprendre, mais un principe pratique, que nous avons besoin de vivre… « Christ est le chef de ma vie ».
Le contentement matériel (Actes 2)
Si l’on regarde ce texte, on voit les premiers chrétiens satisfaits, matériellement satisfaits : le contentement se mesure dans les petites choses de la vie chrétienne, là où je suis avec mes proches. (c’est d’ailleurs là que l’on est le plus vrai). Il faut s’efforcer en équipe, à trouver dans la prière, en aussi peu de temps que possible le contentement qui est une clé de la vie spirituelle. Voulons-nous avoir un « gros salaire », la piété et le contentement, nous l’offriront.
Un attachement réel aux sept vérités immuables d’Ephésiens 4.1-6.
« Un seul corps, un seul Saint-Esprit, une seule espérance, un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu, le Père de tous, qui règne sur tous, agit par tous et demeure en tous. »
Lorsque plusieurs travaillent en équipe dans un même but, on ne peut pas se payer le luxe de remettre en question tous les quelques mois les vérités scripturaires et perdre du temps sur ce qui doit être un acquis théologique et pratique, et Paul nous explique l’attitude envers ces 7 points ; il demande que notre attitude soit « la vie digne de l’Evangile, en toute humilité et douceur ».
L’unité d’une équipe se vit avec certains efforts, pas les efforts pour contraindre l’autre à enfin comprendre que je suis le meilleur (il a parfois des problèmes avec cela), mais des efforts envers moi-même pour arriver à me convaincre moi, que mon frère a autant reçu l’Esprit de Dieu que moi et que mon frère est autant aimé du Seigneur que moi.
Le respect mutuel
Attention aux jugements rapides, ne pas confondre jugement et discernement… Quand je vois venir un jeune pour un stage, j’ai un jugement sur ce que j’en vois… ; mais qu’en pense Dieu ?
Dieu pense que l’être humain est une créature merveilleuse où le corps est d’une diversité fantastique. Dieu a réfléchi la complémentarité, nous les humains l’uniformité… Quand il y a de l’ordre et c’est parfois l’attitude dans l’église, c’est plus simple… Dans l’Apocalypse, le Seigneur présente son église comme le chandelier, le chandelier a un but, il éclaire, mais il y a des pommes, des fleurs, pourquoi ? On se demande à quoi cela sert… Dieu l’a voulu ainsi : le chandelier, dans une beauté et une diversité qu’il désire.
L’église est une équipe selon Dieu et non selon un homme qui a certains dons. L’église n’est pas un groupe formé par certains dons qu’a ce responsable. Le respect mutuel va vers le respect des dons de l’autre, de la vie de l’autre ; une église peut aller loin lorsque des responsables sont prêts à avoir confiance dans la présence de jésus dans la vie des croyants. Dans une équipe, le respect mutuel doit nous amener à ne pas soupçonner le mal, mais à attendre le meilleur de l’autre.
Différents avis pour de multiples choses
Paul écrit à Timothée dans son testament spirituel « évite les querelles » (2 Tim 2.23).
Il y a des querelles dans le coeur, des querelles douloureuses… Lesquelles se transforment en amertume. On est spirituel, donc on se querelle pas… Il faut apprendre à dire les choses sans se quereller, ne pas avoir de querelles ne veut pas dire se taire, mais çà veut dire accepter que sur quantité de choses, il y a différents avis possibles.
Accepter que dans l’église, il y a différents avis possibles sur beaucoup de choses où il semblerait plus simple de n’avoir qu’un seul et même avis… surtout le mien… Que le Seigneur est patient dans sa transformation pour nous amener à être ferme quant aux vérités bibliques et à être doux et souple quant aux avis et aux interprétations.
La susceptibilité personnelle
Il faut un engagement de notre volonté pour enlever notre susceptibilité personnelle, ce n’est pas naturellement que nous l’enlevons, il faut un engagement intérieur pour découvrir cette sensibilité et cette susceptibilité, et ensuite il faut décider de la surmonter, décider de vouloir vivre des changements.
Je crois que le Seigneur dans sa bonté nous a donné 4 éléments qui aident à la mort de la vieille nature et à construire la nouvelle : la lecture de la Bible, la prière, l’amour fraternel, le témoignage.
Conclusion
« Ce que l’homme ne peut corriger, il doit le supporter avec patience jusqu’à ce que Dieu en ordonne autrement. Songez qu’il est mieux qu’il en soit ainsi pour vous éprouver à la patience. Vous devez cependant prier Dieu de vous aider à vaincre ces obstacles, ou les supporter avec douceur.
C’est dans l’adversité qu’on voit le mieux combien chacun a de vertus, car les occasions ne rendent pas l’homme fragile mais elles montrent ce qu’il est. »
D.H.