Paul, un exemple de sanctification 1

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par le Dr Henri DARLING

 

 

Etant donné son humilité, n’est-il pas étonnant que l’apôtre Paul considère sa conduite et son caractère comme dignes d’être imités ? Dans la presque totalité de ses lettres, il présente Christ comme le seul exemple parfait d’une vie de sainteté, mais il parle aussi de lui-même, dans un sens intermédiaire et secondaire. Les exemples sont nombreux, et peuvent être résumés par deux textes :

 

 

Ephésiens 5.1 : « Devenez donc des imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés, et marchez dans la charité à l’exemple de Christ… »

 

 

 

Hébreux 6.11-12 : « Nous désirons que chacun de vous montre le même zèle… en sorte que vous ne vous relâchiez point, et que vous imitiez ceux qui, par la foi et la persévé-rance, héritent des promesses ».

 

 

 

Comment Paul est-il arrivé à une telle vie de sanctification ? C’est lui-même, dans Philippiens 3.13-14, qui nous donne les cinq principes qui l’ont aidé : « Je ne pense pas avoir saisi, mais je fais une chose, oubliant ce qui est en arrière, et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour emporter le prix de la vocation céleste de Dieu, en Jésus-Christ. »

 

 

 

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1. Paul ne s’est jamais considéré comme parfait, ni sa vie chrétienne comme complète

 

A moment de sa conversion, sur î route de Damas, Paul a compris que sa justification, par la foi dans le sacrifice et l’oeuvre de Jésus-Christ, était complète. Par contre, il a compris que sa sanctification ne faisait que commencer, et devrait se poursuivre durant toute sa vie sur la terre. Conscient de ce qu’il restait dans son coeur beaucoup d’ingratitude, d’ignorance, et de questions non résolues, chaque journée lui semblait importante pour que l’Esprit lui révèle un horizon plus grand, un amour plus profond, et une maîtrise de soi plus efficace afin de limiter ses passions indignes. Paul n’a jamais connu « les illusions agréables qui permettent aux hommes de s’asseoir, d’arrêter tout effort, pleinement satisfaits d’eux-mêmes » !

 

C’est ici que nous arrivons au coeur même de tout effort dans le domaine de la sanctification. Il faut la conviction profonde et intime de sa nécessité… L’orgueil spirituel est comme une hache qui détruit à la base toute possibilité de progrès dans la vie de l’Esprit ! Ayons le courage de dire avec Paul : «Je ne pense pas l’avoir saisi » !

 

 

2. Paul, conscient que son caractère était encore imparfait, ne voulait pas en rester là. Voulant s’engager dans la vie de sainteté spirituelle, il en a fait le but prioritaire de toute son existence

 

« Je cours pour tâcher de le saisir »« Je fais une chose… je cours… » Quelques minutes par-ci ou par-là de sobre réflexion, ou quelques vagues sensations dans une église ou dans un cimetière, ne font jamais parvenir à une vie de sainteté ! C’est la vocation de l’âme. Il faut un commencement à cette vocation, une continuation à cette vocation, qui est d’ailleurs sans fin. Il faut une étude sérieuse de la Parole de notre Sauveur. Etre « saint » c’est tout simplement être comme Christ, C’est ETRE plutôt que FAIRE. Etre comme lui à la maison, en famille, au travail, en conversation, à l’église.

 

 

3. Paul nous révèle un autre de ses secrets en décrivant son traitement du passé

 

« J’oublie ce qui est en arrière. »

 

Combien d’entre-nous passons toute notre vie à regarder en arrière ! Nous nous installons à l’arrière du bateau, et notre regard est arrêté par le mouvement de l’eau derrière le bateau ! Derrière nous il y a peut-être beaucoup d’efforts, de travail, de fatigue, même de découragement. Ou peut-être, de la culpabilité, des fautes, cachées aux hommes, mais jamais pardonnées ou oubliées. Dans un cas comme dans l’autre, ni notre autosatisfaction, ni notre désespoir ne peuvent changer quoi que ce soit !

 

Remettre en mémoire nos «excellences» ne fait qu’encourager notre orgueil ; nous remettre toujours à cataloguer les péchés et les défauts du passé, nous enfonce encore plus dans notre découragement, dans notre misère. Dans la vie chrétienne, notre foi doit être active, stimulante, ancrée en Dieu. Refusons d’être accablés soit par des souvenirs tristes, soit par des opinions trop hautes de ce que nous avons déjà fait. Nos yeux fixés fermement sur Jésus, nous oublions comme Paul ce qui est en arrière.

 

 

4. « Je tends de tout mon coeur et de toute mon énergie vers ce qui est devant moi … Les yeux rivés au but, je m’élance vers le but »

 

Paul était un homme de vision. Il ne s’est jamais enfermé dans le moment présent de son service, ce service qui était dur, décourageant, même frustrant par moment. Il accomplissait son travail avec tout son être, avec toute son énergie, parce que cela faisait partie – une partie essentielle – du plan de Dieu. Cela exigeait de lui une vision éclairée, un être tout entier à la disposition du Maître, une volonté d’aimer et de servir Dieu jusqu’à la limite de ses possibilités. Le chemin vers la gloire future n’est pas différent pour nous.

 

 

5. Paul croyait de tout son coeur en un Sauveur vrai, personnel, toujours vivant et toujours présent

 

« Je cours vers le but pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ » (ou, comme traduit Kuen : « vers la vie céleste dans une communion avec Jésus-Christ »).

 

Si le Rédempteur, qui s’est donné pour le salut de son âme, le connaissait dans toute sa faiblesse, le Christ vivant, ressuscité, vivant avec et en lui, agissait jour après jour dans sa vie. Aujourd’hui, il est toujours vrai que « sans moi vous ne pouvez rien faire » – mais le Christ ne s’arrête pas là. Il nous dit aussi : « Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point » !

 

C’est parce que nous oublions si souvent la présence de Dieu lui-même, que nous nous décourageons. Nous avons hélas, trop confiance en notre force, en notre désir de sainteté. De même que Pierre s’est enfoncé dans les eaux dès que ses yeux se sont détachés de Jésus, de même nous nous enfonçons dans les moments difficiles, jusqu’au moment où nous nous tournons vers le Seigneur, conscients que notre aide vient uniquement de lui, et nous crions : « Seigneur, sauve-moi ! » II répond toujours à notre prière !

 

Je ne pense pas avoir déjà remporté la palme. La perfection est encore devant moi, je ne l’ai donc pas encore atteinte, mais je poursuis ma course, pour essayer d’y parvenir, et de saisir le prix. N’est-ce pas pour cela que Jésus-Christ s’est saisi de moi ?

 

Non, mes frères, je n’ai pas du tout l’impression d’être un homme « arrivé », Je ne pense pas avoir achevé la conquête et emporté la victoire. Mais je n’ai qu’une préoccupation ! Oubliant le passé et le chemin parcouru, je tends de tout mon être et de toute mon énergie vers ce qui est devant moi. Mes yeux rivés au but, je m’élance vers le prix de la course que Dieu nous appelle à recevoir là-haut – vers la vie céleste dans la communion avec Jésus-Christ (cf. Ph 3.12-14).

 

 

H.D.

 


 NOTE

 

1.  Deuxième partie de l’article du Dr H. Darling, traduit et adapté par Esther Buckenham.