Histoire des C.A.E.F.

 

 

Histoire des C.A.E.F. (6) 1

 

vieille ville

 

par Jean-Pierre Bory


 

 

Durant la première moitié du siècle, les toutes jeunes assemblées françaises bénéficièrent d’une attention particulière de la part de celles de Suisse : la France était pour elles un champ de mission où plusieurs de leurs envoyés travaillaient2.

 

La revue « Semailles et Moisson » donnait régulièrement des nouvelles de France ; des délégations de frères suisses visitaient les serviteurs en France, principalement dans les régions lyonnaise et grenobloise. D’autres vinrent de Grande-Bretagne. L’aide financière reçue des assemblées d’Angleterre et de Suisse permit de lancer plusieurs projets : le travail sous les tentes, l’achat de certains locaux, le soutien d’évangélistes, la production de traités bibliques. Daniel Villard écrivait ainsi de Givors en 1937 :

 

 

« L’appui matériel de la Suisse nous a été d’un grand secours pour couvrir les gros frais de ce travail (série d’évangélisation sous la tente et colportage). Il n’a pas entièrement suffi, mais la petite Assemblée de Givors a donné ce qui manquait, et est heureuse de prendre à sa charge le travail de continuation ».

 

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REGION DE GRENOBLE

 

C’est en 1920 que quelques croyants (Madame Molinier, M. Ravetto, M. et Mme Maurice…) commencèrent à se réunir dans la banlieue de Grenoble chez un Anglais, M. Norris. M. Taylor remplaça, trop peu de temps, M. Norris rappelé en Angleterre. Pourtant le groupe grandit jusqu’à 45 membres. Jusqu’en 1933, il fut impossible de trouver un local stable : à plusieurs reprises, l’assemblée dut déménager (immeuble vendu ou démoli…), se réunir chez l’un ou l’autre de ses membres, et petit à petit, au fil des départs et des décès, elle ne compta plus que quelques membres.

 

Mais le Seigneur veillait : invités par l’assemblée de Lyon pour l’inauguration de leur nouveau local en mai 1933, les frères de Grenoble firent part de leur situation et Edmond Squire y vit un appel divin : il s’installa à Grenoble. En 1934, l’assemblée, qui s’appelait « La lumière », trouva enfin un local agréable, rue Casimir Périer, rue dans laquelle elle se trouve encore aujourd’hui. Les dons d’évangélisation d’Edmond Squire, de nombreuses visites de frères suisses, ont contribué à son développement. Il faut aussi signaler le ministère (jusqu’en 1959) de M. Dormois qui succéda à Edmond Squire. Dans les années qui suivirent, la vie de l’église fut conduite par un groupe d’anciens ; des équipes régulières d’étudiants d’instituts  »bibliques, d’Opération Mobilisation, G.L.O3. permettront une évangélisation régulière de la ville. L’assemblée bénéficia aussi des ministères successifs de Gaston Flahaut et de Scott Mc Carthy ; le don d’enseignement de ces derniers contribua à la formation d’une génération d’anciens qui donna un nouveau dynamisme à l’église dès 1981. L’expansion de l‘Eglise Chrétienne Evangélique (nouveau nom de l’assemblée) rendit nécessaire l’achat de locaux plus grands (à quelques mètres des anciens) en 1984, entièrement rénovés en 1991.

 

En 1960, Marcel Tabailloux, amené à la foi par Ralph Shallis, s’intégra à l’assemblée de Grenoble. L’année suivante, les assemblées de Grenoble et de la Tour-du-Pin entreprirent un effort d’évangélisation (« L’éclair dans la nuit ») avec une vingtaine de jeunes des GBU suisses. A l’occasion de séries sous la tente, ils firent de larges distributions d’évangiles dans le Dauphiné et la Drôme. En 1962, plusieurs membres de l’Assemblée d’Alger, dont André Tabailloux, qui avaient du rentrer en France se réunirent pour un temps dans des foyers.

 

Dès 1963, Marcel Tabailloux se consacra entièrement à l’évangélisation, et une seconde assemblée se constitua, prenant le nom de Foyer Chrétien Evangélique dont le démarrage véritable se fit au moment des Jeux Olympiques dans les années 1967-1968.

 

La venue de missionnaires américains (jusqu’à une trentaine à un certain moment !) apportant une nouvelle vision du travail parmi les étudiants, aboutit à la naissance du Foyer Evangélique Universitaire en 1971, avec la location d’une maison à côté du campus. Beaucoup y connurent le Seigneur et plusieurs entrèrent dans le ministère (en 1983, le Foyer Chrétien Evangélique s’installa rue Germain. Malheureusement, des problèmes cardiaques, puis un grave accident de voiture, obligèrent Marcel Tabailloux à freiner considérablement son ministère depuis 1981.

 

En 1961, un travail avait commencé parallèlement à Fontaine (où avant la guerre une salle avait été ouverte par Edmond Squire), avec la création, en 1972, d’une 3ème assemblée, le Centre Biblique, dont l’objectif d’évangélisation était les quartiers Ouest de la ville. Depuis, cette assemblée s’est développée et déplacée et se réunit aujourd’hui à Seyssinet.

 

M. Tabailloux fut aussi, en 1968, à l’origine du périodique d’évangélisation Défi4. Quelques années plus tard, en 1974, il créa aussi le C.I.F.E.M5, et suscita une dynamique dans le témoignage qui fut à l’origine de plusieurs nouvelles assemblées dans la banlieue grenobloise (Domaine, St Egrève, Meylan) et jusqu’à Gap, et Firminy, près de St Etienne.

 

Les assemblées grenobloises, comme celles de la région lyonnaise, eurent un grand intérêt pour la mission au loin, d’abord à l’Ile de la Réunion, puis en Espagne et au Tchad, où elles ont encore plusieurs envoyés aujourd’hui.

 

 

REGION LYONNAISE

 

Vers 1920, M. et Mme Edmond Squire vinrent d’Angleterre pour s’installer à Lyon et commencèrent en 1922 à rassembler quelques croyants dans leur appartement, rue Margnole à Caluire6 pour y célébrer un culte et prendre la cène. La première petite salle publique fut ouverte rue Bodin à la Croix-Rousse, quartier nord de Lyon. Edmond Squire avait un coeur d’évangéliste. A partir de 1929, il dressa la « Tente Française » dans plusieurs villes des régions lyonnaise et grenobloise.

 

Marc Ernst

 

En 1922, un jeune instituteur, converti depuis peu, fut présenté à M. Squire : il s’appelait Marc Ernst. Il s’intégra dans le petit groupe de chrétiens et y rencontra aussi Rosalie Zurcher venue de Suisse pour aider les Squire et l’épousa ! D’un tempérament vif et entreprenant, d’un coeur entièrement dévoué au Seigneur, il s’engagea à fond dans le service du Seigneur, lui consacrant toutes ses forces et tous les moments libres que lui laissaient ses élèves. Il se lia rapidement d’amitié avec Georges Doy, qui avait à peu près le même âge, et ce fut le départ de plus de 50 années d’une entente sans faille.

 

L’énergie créatrice et infatigable du premier était équilibrée par la douceur pastorale du second. L’un n’allait pas sans l’autre, et cette collaboration rut un facteur de stabilité et de progrès pour l’assemblée de Lyon et pour bien d’autres en France. Seul le départ de Marc Ernst le 1er novembre 1979, quelques jours après avoir fêté ses 80 ans en pleine lucidité et encore actif, devait mettre un terme sur terre à cette entente exemplaire.

 

Etienne Fréchet se souvenait de « l’extrême serviabilité de Marc Ernst. On pouvait en quelque sorte, tout lui demander ; il était toujours prêt à rendre service, à faire une visite, à entreprendre un voyage, à assumer une responsabilité, et cela pour la gloire de Dieu7 ». Il consacrait une bonne partie de ses vacances d’instituteur à diriger des camps, à parcourir les assemblées région après région. Son esprit d’initiative et sa sagesse lui avaient conféré une autorité spirituelle qu’il sut exercer sans autoritarisme. Toutes les assemblées de France ont bénéficié de son ministère d’exhortation et de ses études bibliques, en particulier celles de la région de Lyon.

 

 

LYON ET SA BANLIEUE

 

Mais restons à Lyon dans les années 30 : le groupe a grandi ; et plusieurs se souviennent encore des Eyraud, Cargiet, Doy, Martin, Teppes, Cairon pour ne citer que les pionniers. Ces jeunes chrétiens cherchaient à témoigner autour d’eux. Ils visitèrent ainsi régulièrement plusieurs sanatoriums de la région et y créèrent des bibliothèques.

 

Dans une commune de la banlieue, à Ecully, M. et Mme Vaugh ouvrirent un orphelinat chrétien, et vécurent au jour le jour, attendant, dans la dépendance du Seigneur, la nourriture et tout ce qui était nécessaire à la maisonnée. Puis l’orphelinat changea de lieu et s’établit dans un petit château à Villette d’Anthon. M. et Mme Vaugh terminèrent leur ministère à Ruy en Isère. Les premières réunions régionales lyonnaises se tinrent à Ruy dans les locaux de l’orphelinat.

 

Plusieurs autres projets germèrent dans l’esprit de Marc Ernst8 et se discutèrent entre responsables de diverses assemblées, mais la guerre survint et tout fut retardé de 6 années.

 

C’est alors que le groupe de Lyon connut ses premiers problèmes de salle : il se déplaça à La Guillotière (successivement dans deux locaux différents) et en 1937, rue de Sèze où il demeura jusqu’en 1953. En automne, l’assemblée dut brusquement quitter la rue de Sèze où l’immeuble menaçait de s’effondrer ! et fut provisoirement accueillie dans la chapelle de l’Eglise Luthérienne. Ce n’est qu’en janvier 1955 qu’elle put enfin emménager dans de nouveaux locaux très agréables, rue Dunoir, tout près de la Préfecture.

 

L’assemblée prospéra, se multiplia, essaima dans les décennies qui suivirent, mais non sans épreuves : en 1981, l’assemblée rénova entièrement la salle rue Dunoir, la croix était en place, il ne restait qu’un verset biblique à peindre quand des vandales saccagèrent et brûlèrent tout à l’intérieur. Sauf la croix qui resta en place et une Bible ancienne. Dans la même période, trois autres églises évangéliques lyonnaises subirent le même sort.

 

Ce n’était pas encore la fin des tracas : l’assemblée était propriétaire des murs à la rue Dunoir, mais le terrain appartenait (comme bien d’autres quartiers de la ville) aux Hospices de Lyon. Le plan de réaménagement du centre de la ville condamna tout le quartier. Et l’assemblée dut se résoudre à chercher une nouvelle salle. On acheta une propriété rue Sonnerat, près du grand hôpital de Grange-Blanche. Les bâtiments furent entièrement transformés et rénovés pour y créer une chapelle et ses locaux annexes où l’Entraide Evangélique installa ses premiers bureaux. La chapelle fut inaugurée en 1986 et l’assemblée s’y réunit encore aujourd’hui.

 

Essaimages

 

En 1969, un premier essaimage de la rue Dunoir se fit dans le quartier « des Etats-Unis », rue de la Maisonnette, où put être louée une villa avec un atelier attenant bientôt transformé en salle9. L’assemblée prit le nom de « L’Oasis » et les premiers baptêmes dans ce nouveau quartier eurent lieu en fin d’année déjà. En 1981, après l’incendie de cette salle, l’assemblée fit un acte de foi en achetant à Vénissieux, un ancien bâtiment à rénover sur un grand terrain. Une salle neuve fut édifiée, et la maison existante rénovée pour y accueillir des salles annexes. Vénissieux est une proche banlieue au sud-est de Lyon, très populeuse et en plein développement.

 

En 1973, un second essaimage fut tenté en direction de Rillieux, une grande cité nouvelle, où demeuraient déjà quelques familles de l’assemblée, en particulier M. et Mme Jean Ribotti. Pendant quelques temps des réunions régulières s’y tinrent en semaine. Quelques familles de la rue Dunoir eurent à coeur d’établir un lieu de culte dans cette cité sans église évangélique jusque-là. Un local social servit de chapelle le dimanche, mais le départ de plusieurs familles ne permit pas de maintenir ce lieu de culte.

 

Une seconde assemblée naquit en 1975 à Villefontaine (L’Ile d’Abeau) : C’est là que Gérard Peilhon s’était établi en venant de Dunkerque en 1969. Ce fut en partie une « fille » de l’assemblée de l’Oasis, puisque plusieurs de ses membres figuraient parmi les fondateurs de celle de l’Ile d’Abeau10. En septembre 1975, la nouvelle assemblée fut créée, et en 1985 elle inaugurait sa nouvelle chapelle.

 

Saint-Priest (banlieue Est de Lyon)

 

Dès 1971, des frères de l’Oasis et de Villefontaine (Maurice Fourel était du nombre) se mirent à évangéliser systématiquement la ville : colportage, projection de films Moody, clubs d’enfants, stand biblique sur le marché… Pendant un certain temps (en 1973), un culte et une étude biblique se tinrent régulièrement dans un foyer. En 1979, deux familles missionnaires de la M.E.A.F11. s’établirent à St Priest et des cultes recommencèrent bientôt (en 1981) dans la maison de l’un d’entre eux, Howard Foreman. En dix ans, l’assemblée se réunit successivement dans 11 locaux différents (appartements, local communal, et même le château de St Priest), mais depuis 1989 elle occupe une très belle chapelle construite sur un terrain acheté par l’assemblée.

 

Assemblées laotiennes et cambodgiennes

 

Au milieu des années 70, les missionnaires des assemblées suisses travaillant au Laos durent rentrer à cause de la guerre qui ravageait l’Indochine. Beaucoup de réfugiés politiques vietnamiens et laotiens furent accueillis en France. Quelques missionnaires suisses s’y établirent donc afin d’encourager les chrétiens en exil, et continuer leur travail d’évangélisation et d’édification parmi les Laotiens au moyen de cours bibliques, de cassettes, du magazine bilingue Contact : Sylvain Dupertuis s’établit dans la région parisienne, et Hermann Christen à Lyon. Dès le début des années 80, des assemblées laotiennes et cambodgiennes naquirent dans plusieurs villes de France : Paris, Bourges, Lyon… Et des pasteurs laotiens bien formés les prirent progressivement en charge et continuèrent de les développer jusqu’à aujourd’hui12.

 

Pendant le 3ème quart de ce siècle, les assemblées de la région lyonnaise ont été une source de dynamisme pour toutes celles de France, grâce à la vision et à la consécration de plusieurs frères qualifiés dans divers domaines qui mirent leurs forces et leurs dons au service de Dieu et des églises : après Edmond Squire, l’évangéliste et le pasteur des assemblées naissantes, Marc Ernst, l’instituteur et le directeur d’école, le fondateur de Servir en L’attendant, l’initiateur des camps de jeunes, Paul Bonnefond et Jean André, les hommes d’affaire de Roanne, Paul Grand par qui l’Hermon exista, William Richard et Pierre Bory, les passionnés des premières tentes d’évangélisation ; ce dernier fut aussi à l’origine de la Maison de Retraite de Montmelas et de l’Entraide Évangélique.

 

Sur place, les assemblées se sont activement engagées dans l’A.C.E. (Action Commune d’Evangélisation) et ont participé à plusieurs efforts sur l’agglomération lyonnaise.

 

 

ASSEMBLEES DE LA REGION LYONNAISE

 

Dans plusieurs villes voisines, des assemblées naquirent.

 

CERTAINES SE RÉUNIRENT PENDANT PLUSIEURS DÉCENNIES ET DISPARURENT, ce qui devrait nous interpeller :

 

Givors

 

A Givors, la Tente Française tint une série d’évangélisation en juillet 1931, et déjà en septembre une salle s’ouvrait pour le petit groupe naissant. La tente fut à nouveau dressée l’année suivante ; Daniel Villard vint de Suisse pour se fixer à Givors. Edmond Squire et d’autres visitèrent régulièrement la jeune assemblée. Le frère Villard dut rentrer en Suisse lors de la mobilisation, et l’assemblée fut durement éprouvée pendant la guerre : plusieurs fois des bombes tombèrent à quelques mètres de leur local.

 

Après la guerre, l’assemblée persévéra avec le frère Cairon, qui accueillit l’assemblée chez lui en I960, lorsqu’elle perdit son local après 29 ans d’existence.

 

Condrieu

 

A Condrieu, une assemblée d’une quinzaine de personnes se réunissait dans un foyer dès 1952.

 

Bourgoin

 

A Bourgoin, une assemblée s’ouvrit le 12 mai 1934 sous la conduite de Jean Rochat (t 1969), un infatigable colporteur biblique venu de Suisse, qui avait commencé son ministère à Thiers en Auvergne. En 1937, l’opposition était dure, l’assemblée se sentait « comme un petit troupeau au milieu des loups. Le clergé est aux aguets et terrorise ceux qui viennent entendre la Parole ». Mais en 41, J. Rochat dut rentrer en Suisse et Samuel Chollet prit la relève jusqu’en novembre 1943 où il partit à son tour. Depuis cette date, M. Girod dirigea l’assemblée formée d’une quinzaine de personnes.

 

Pont-de-Beauvoisin (Isère)

 

Pendant plus de 20 ans, des croyants se réunirent ici ou là dans des foyers. Il y avait eu plusieurs conversions lors de séries successives d’évangélisation sous la Tente Lyonnaise. Cette assemblée, qui n’avait pas de salle de culte, accueillit pourtant pendant des années les autres assemblées de la région pour la journée de l’Ascension, réunissant parfois jusqu’à mille personnes ! Enfin, le 23 avril 1972, l’assemblée inaugurait son propre local appelé « Centre d’Information Biblique ».

 

Chambéry

 

Pierre Despagne s’y installa en 1948 et y commença un travail d’évangélisation. Une belle salle fut louée dans une école fin 1948, mais malgré bien des efforts d’évangélisation, il ne fut pas possible d’y établir de suite des rencontres régulières. Le local leur fut déjà repris en 1949. Et à la fin de l’année, la famille Despagne déménageait pour s’installer à Marseille. Donald Knight reprit le flambeau, puis M. Charters en 1956. Mais en 1972, les frères et soeurs de Chambéry se joignaient à l’assemblée d’Aix-les-Bains.

 

La Tour du Pin

 

En 1948, à la suite d’une série d’évangélisation sous la Tente Française, la famille Bron (venue de l’Eglise Libre) s’y établit pour une année. En 1950. Abel Félix, venant de Marseille où il avait collaboré trois ans à l’oeuvre d’évangélisation de Max Anger, s’installa à son tour à la Tour-du-Pin. Des cultes avec cène débutèrent en 1956 ; une maison avec salle et appartement fut achetée et inaugurée le jour de Pentecôte. Abel Félix y poursuivit un travail parmi les enfants et la distribution de calendriers évangéliques. L’oeuvre se développa en direction de Pont-de-Beauvoisin, où Jean Poulet fut un des piliers, pendant de nombreuses années, avec d’autres, de l’organisation de la rencontre régionale de l’Ascension.

 

Louhans

 

Le camp de jeunes de Branges (1946), plusieurs séries d’évangélisation sous la tente et surtout le témoignage fidèle des quelques chrétiens de Louhans et de Sornay amenèrent la création d’une petite assemblée qui se réunit dans les foyers et parfois dans une salle du musée de la ville ! En 1951, ils purent louer un local convenant bien à leur communauté. Louis Pont, maraîcher de profession, se dévoua pendant plusieurs années au service de l’assemblée.

 

Chalon-sur-Saône

 

A la suite d’une semaine d’évangélisation sous la Tente Lyonnaise (été 1954), et de réunions de continuation par Pierre Bory, une petite assemblée vit le jour. Un local en pleine ville put être loué de suite. Des cultes réguliers commencèrent en été 1955. Paul Dupertuis, de Suisse, s’y installa en automne pour développer cette communauté jusqu’en 1963. Michel Perrot en fut dès lors le frère responsable et une nouvelle salle plus grande fut ouverte en 1970.

 

 

D’AUTRES ASSEMBLÉES VIVENT ENCORE AUJOURD’HUI

 

Vienne

 

Un petit groupe se forma au tout début des années 30 à la suite d’une évangélisation organisée sous la tente dite « romande » par M. Cecil Catton, un évangéliste anglais que l’on retrouvera plus tard dans l’ouest de la France. En 1937, ce fut grâce à la fidélité de Madame Terron que l’assemblée se maintint. Les croyants firent preuve de beaucoup de persévérance dans des années difficiles ; chaque dimanche après-midi et chaque mercredi soir, un frère suisse, M. Hofer, demeurant à Lyon, vint assurer cultes et études bibliques jusqu’en 1944 où la salle de réunion fut endommagée lors de la destruction d’un pont sur le Rhône.

 

Des réunions se tinrent alors dans des locaux communaux, dans un hôpital désaffecté, dans des foyers jusqu’en 1949. Elle connut un nouvel essor en 1948, à la suite du camp biblique du Sappel (Ain), et de la visite de Gaston Racine. Henri Larçon13, alors jeune professeur, accueillit l’église chez lui pendant quelques mois et en fut l’animateur pendant plusieurs années jusqu’à son départ en Corse en 1976. Une nouvelle salle fut trouvée en ville. Au cours des années, de nombreux frères soutinrent la petite église, en particulier René Eyraud et Georges Ciroussel. Malgré une division qui affecta l’église, elle a tenu bon jusqu’à aujourd’hui.

 

Annecy

 

Dans le début des années 30, un missionnaire anglais (mais qui ne parlait pas ou peu le français !) tenta d’exercer un ministère dans cette ville. Mais ce n’est qu’en 1939, après deux missions de la Tente Française, qu’il fut décidé de trouver une salle pour y célébrer le culte. Bernard Félix (qui partit la même année comme missionnaire au Laos) et S. Chollet construisirent une baraque provisoire pour l’assemblée d’Annecy où travaillait William Richard. Ce dernier, originaire de Suisse, s’y était installé en mars 1940.

 

Une magnifique salle avec devanture fut louée et inaugurée en présence d’Edmond Squire peu avant qu’il ne doive regagner la Suisse à cause de la guerre. Mais en cette époque troublée, il n’était pas facile d’organiser des réunions publiques et les difficultés de toutes sortes furent telles qu’en 42, il s’en fallut de peu que l’assemblée ne disparût. Elle perdit son local en 1946 ; pourtant, avec persévérance, le témoignage fut maintenu et la même année les premiers baptêmes eurent lieu publiquement dans le lac14 et l’assemblée continua de se réunir dans la baraque « provisoire », construite par Bernard Félix jusqu’en 196l où il lui fut possible de louer un magasin en achetant un fond de commerce au Chemin des Salomons. En 1981 arriva M. Edwin Risnés pour relayer M. William Richard, qui après plusieurs graves opérations chirurgicales dut se résoudre en 1982 à se retirer définitivement en Suisse.

 

Aix-les-Bains

 

La Tente Française y tint plusieurs années de suite des réunions d’évangélisation qui portèrent du fruit. En 1948, Stanley Wilday qui était gardien de la Tente, eut à coeur de continuer le travail entrepris parmi les enfants à Annecy et à Aix. Il s’y installa définitivement fin 1949 pour y créer une assemblée et poursuivre des réunions à Chambéry distante de 15 km. Au début des années 60, l’assemblée organisa plusieurs rencontres missionnaires régionales.

 

Villefranche-sur-Saône

 

En été 1950, sur la suggestion de Marc Ernst, une première série d’évangélisation eut lieu avec la « Petite Tente » sur Le Promenoir, la meilleure place de la ville. Pierre Bory fut chargé des prédications et chaque soir des chrétiens montaient de Lyon pour soutenir cet effort. Plusieurs personnes qui acceptèrent le Seigneur et quelques membres de l’ancienne Eglise Libre souhaitèrent vivement des réunions pour continuer l’enseignement donné sous la tente.

 

La petite tente fut à nouveau dressée à Villefranche en automne, puis des réunions de continuation furent assurées par Pierre Bory à qui il fut demandé de rester sur place pour y ouvrir une assemblée évangélique. Il s’y installa avec sa famille début janvier 1951 et déjà le 14 du même mois se tenait la réunion d’inauguration de la nouvelle assemblée de Villefranche, dans une salle agréable (louée à l’Union Chrétienne des Jeunes Gens) et très bien située en bordure du Promenoir où la tente avait été dressée. En mars 1952, les sept premiers baptêmes eurent lieu dans la salle même, où avait été aménagé un baptistère, puis le premier culte avec la cène fut célébré.

 

REUNION MISSIONNAIRE REGIONALE : C’est à Villefranche s/Saône, sous l’impulsion de Pierre Bory, qu’une première expérience fut tentée en 1953 avec succès puisque 300 personnes venues des diverses assemblées de la région et de Suisse se retrouvèrent pour s’informer sur la mission hors frontières. On eut des nouvelles du Tchad, de la Martinique, de la Guyane et du Laos. De nouvelles rencontres, organisées chaque automne pendant une quinzaine d’années, furent à l’origine de plusieurs vocations pour le ministère. Lorsque la salle des fêtes de Villefranche n’était pas libre, la rencontre se tenait à Lyon. Par la suite, d’autres réunions missionnaires régionales furent organisées à Aix-les-Bains.

 

Bourg-en-Bresse (Ain)

 

En 1971, M. Donald Knight (de la Mission Évangélique des Alpes Françaises) y commença un travail d’évangélisation dans le foyer d’une dame chrétienne de la ville. Des cultes réguliers eurent lieu dès 197315.

 

(à suivre)

 

J.-P. B.


 NOTES

 

1. C.A.E.F. : initiales des Communautés et Assemblées Evangéliques de France.

 

2. Les assemblées de Suisse avaient envoyé des missionnaires surtout au Laos, en Roumanie, en Algérie et en France, et étaient en contact étroit avec les assemblées d’Italie, d’Espagne, d’Angleterre et d’Allemagne, Leur ouverture sur l’étranger était grande, comme c’était aussi le cas des assemblées anglaises ; et de cet esprit missionnaire, qui dépassait les limites des frontières nationales britanniques et helvétiques, bon nombre d’assemblées françaises sont nées, et ont été enrichies, et cela jusqu’à aujourd’hui ! Ne l’oublions pas !

 

3. Global Literature Outreach, comité de mission d’assemblées anglophones.

 

4. Servir, avril 1968, p.2421.

 

5. C.I.F.E.M. : Centre d’Information et de Formation à l’Evangélisation et à la Mission.

 

6. Servir, juillet 1973, p.3118.

 

7. Servir, juillet 1979, p.478.

 

8. Nous les évoquerons dans le prochain numéro de Servir.

 

9 . Servir, mars 1969, p.2542.

 

10. Servir, juillet-août 1976, p.83.

 

11. M.E.A.F. : Mission Évangélique des Alpes Françaises.

 

12. Servir, juin 79, p.III.

 

13. Décèdé en 2003.

 

14. Servir, février 1947, p.6.

 

15. Servir, décembre 1971, p.2903 ; et avril 1973, p.3085. 7