J’ai reçu une greffe 

par Dominique HETZEL

Suite à une malformation de la cornée qui me rendait progressivement mal voyante, j’ai dû envisager une greffe de cornée. C’était la seule solution pour que je retrouve la vue. Ayant pris contact avec le chirurgien du service d’ophtalmologie, je me retrouvai sur une liste d’attente. Le médecin m’avait prévenue que le délai serait d’au moins un an. Il ne me restait plus qu’à attendre. Ce temps de patience ne fut pas trop difficile, car l’organe atteint n’était pas vital et ma vie ne dépendait pas de ce don d’organe comme celui d’un rein ou d’un cœur. Je savais qu’à tout moment je devais être prête pour partir à l’hôpital. Pas toujours facile de faire des projets quand vous êtes dans l’attente d’un coup de téléphone.

Et voici que le jour tant attendu arriva enfin. L’opération se passa bien et les résultats pour l’instant sont satisfaisants.

Pendant mon hospitalisation, c’était avant Pâques, une femme âgée qui avait subi la même opération m’a dit : « II a fallu qu’il meure pour me donner la vue ». Et moi, je pensai à Jésus : « II a fallu qu’il meure pour me donner la vie ». Sans la mort de ce donneur, je n’aurais pas retrouvé la vue. Et sans la mort de Jésus, je ne peux avoir la vie étemelle. Il n’y a pas d’alternative, aussi dramatique et tragique que ce soit. Et vraiment j’ai réalisé un peu mieux pendant ce temps pascal, que c’était le prix à payer et le seul possible.

Je pensai aussi à un autre verset qui dit : Si le grain ne meurt, il ne peut porter du fruit.

Cette personne qui a fait don de ses yeux a aussi dû donner son cœur, son foie, ses poumons ; et ses différents organes ont permis à plusieurs personnes de rester en vie. De même, Jésus par sa mort a permis à des millions d’hommes d’avoir la vie éternelle.

C’est difficile de réaliser qu’une partie de vous-même ne vous appartient pas, même si les nouvelles cellules ont reconstitué l’organe.

De retour chez moi, j’ai rempli ma carte de donneur. Même si mes yeux ne peuvent pas être prélevés (j’ai eu 2 greffes), mes autres organes peuvent sauver d’autres personnes.

D.H.