Pasteur dans une assemblée de frères

par Christian HOUEL

Rien que le TITRE est déjà une provocation, qui suscite une première réflexion : s’agit-il du titre ou du ministère exercé ?

• S’il s’agit du titre, les problèmes vont commencer à surgir…

• S’il s’agit de l’exercice du don pastoral, alors quelle place pour celui qui exerce un ministère dit « à plein temps » et dont le don principal n’est pas le don pastoral ?

On peut certes, comme je le fais avec l’accord de mes anciens, et parfois leurs sourires, garder le titre de « pasteur » comme une catégorie sociale. Cela permet une meilleure compréhension pour les gens de l’extérieur (comme les autorités) que le terme « ancien à plein temps » qui me semble difficile à expliquer…

Mon vécu

Comment je le vis, ce ministère « pastoral », dans une assemblée de Frères, œuvrant selon des principes de collégialité ? Bien, très bien ! Car nous respectons les principes de collégialité dans un réel climat fraternel. Cela n’enlève pas toutes les difficultés ! Mais cela permet à chacun d’exprimer et de mettre au service commun le ou les dons qu’il a reçus.

Même celui qui est « à plein temps » n’est pas là pour tout faire, mais pour faire des choses pour lesquelles il a un don, pour lesquelles il est doué, spirituellement et naturellement. Je ne suis pas là pour tout faire, mais le temps que me donne le fait d’être complètement détaché pour l’Eglise me permet des possibilités, des facilités, et une disponibilité que n’ont pas toujours mes frères laïcs.

Mon département

Mon don principal n’est pas le don pastoral ; je serais plus tourné vers l’organisation et les relations extérieures et pour ceux qui me connaissent, c’est le concept de « l’Eglise dans la ville » qui constitue une grande partie de mon ministère… l’autre étant tout de même la vie de l’Eglise !

C’est un cadre de ministère défini par un cahier des charges, avec l’accord, le soutien des autres anciens de l’Eglise, soutenu par l’Eglise.

Alors pour elle, je suis un ancien, pour la Mairie, le pasteur (même « Père » pour un des adjoints qui n’a pas dû suivre de cours sur les diverses confessions chrétiennes !) Mais je crois que le plus important est de faire ce que le Seigneur nous demande personnellement, et qu’il vaut mieux ne pas essayer de tout faire parce que l’on se croit payé pour cela, pour tenter de justifier ce salaire. On ne peut tout faire soi-même, le principe biblique de l’équipe est une garantie et un garde- fou.

Et lorsqu’il n’y a pas de conviction de l’Esprit quant à une direction précise, l’épreuve du temps tranchera… J’ai essayé beaucoup de choses, et je me connais mieux qu’avant, avec mes faiblesses et mes limites, mais aussi avec mes dons et mes capacités. Et j’essaie, comme chacun, de tout faire pour Sa gloire.

C.H.