Une expérience à vivre :

 

« Papa à la maison »

 

interview

 

 

Pascal et Marie-Hélène Labrador, parents de trois jeunes enfants, travaillaient tous deux en région grenobloise. Après le congé maternité de Marie-Hélène pour la naissance du petit dernier, Pascal prit un congé parental d’une année.



dialogue1Pascal, qu’est-ce qui a motivé votre choix ?

 

Cela nous permet d’être à la maison tous les deux, Marie-Hélène et moi, le soir, ce qui n’était pas le cas avec mes déplacements professionnels, et aussi, c’est plus avantageux au niveau financier.

 

dialogue1Comment a réagi ton entourage ?

 

Au boulot, mes collègues me demandaient : « Tu crois que tu vas y arriver ? » Ils me soutenaient que ce n’était pas la place de l’homme. Ils disaient à mots couverts que j’allais me faire entretenir. Mais moi, je n’ai pas eu de problème de conscience du tout. Rester à la maison, c’est un travail à temps plein, et puis ce congé parental, on l’a décidé tous les deux.

 

dialogue1Et ça se passe comment ?

 

Au début, j’ai appréhendé. Puis je me suis dit : Si elles y arrivent, pourquoi pas moi ?

 

Je savais ce qu’il y avait à faire. Le fait de le vivre, c’est une toute autre chose. Il y a des moments de fatigue, mais j’avance quand même, pour les enfants, pour le conjoint, de sorte que quand elle rentre, elle puisse «poser les valises», et après on peut discuter ensemble.

 

dialogue1Qu’est-ce qui est difficile en étant en contact avec les enfants toute la journée ?

 

Il n’y a pas de vis-à-vis adulte dans la journée pour discuter, échanger des choses profondes. Avec les enfants, par contre, il faut toujours innover, proposer autre chose ; et ce qui est fatigant, c’est de faire tout le temps la police, d’aller voir ce qui se passe. Et puis aussi, on peut être vite débordé. Il faut optimiser son temps. Tu n’as pas de temps pour toi-même. Pour le culte personnel, je n’ai que le soir quand les enfants sont couchés.

 

dialogue1Cette année à la maison, que change-t-elle dans votre vie de famille ?

 

Les enfants sont moins stressés, moins fatigués, moins grognons. Quand on les amène tôt le matin chez la nounou, et qu’on est tout le temps en train de courir, on les met eux aussi sous pression. Maintenant, mon fils aîné (6 ans) dort davantage, et ça le calme.

 

Un autre changement, personnel cette fois-ci : je comprends mieux les mamans à la maison. C’est une grosse responsabilité, et c’est dommage que ce ne soit pas mieux valorisé de s’arrêter pour élever ses enfants. Je comprends mieux aussi l’inquiétude de ma femme quand je revenais plus tard que prévu du travail. Avant, je lui disais : « Ne te fais pas de soucis. » Mais maintenant, quand elle rentre en retard du travail, je suis inquiet, en pensant à un accident.

 

dialogue1En conclusion

 

Ça me manque un peu de voir du monde, mais je sais que je vais reprendre une activité professionnelle. Je ne regrette pas d’être à la maison. C’est une joie de s’occuper de ses enfants, de leur faire à manger, de les écouter raconter leur journée. C’est quelque chose à vivre.

 

(questions posées par Marie-Christine Fave)