La religion du prophète
Je suis algérienne et mes parents sont musulmans. Pendant mon enfance et mon adolescence, mes seuls loisirs et espaces de liberté étaient l’école et la lecture. J’étais plutôt solitaire. Mes parents avaient une discipline assez stricte (j’étais une fille !).
J’aimais mes parents mais j’avais de plus en plus de difficultés à vivre selon leurs principes d’une éducation très traditionaliste (selon celle qu’enseigne l’islam) et la perspective d’un mariage arrangé et forcé ne me réjouissait guère.
Alors un jour, j’ai décidé de fuir, de partir de chez moi. J’avais 20 ans. Je savais qu’en quittant la maison, je ne pourrais plus jamais revenir, que je serais reniée, bannie par ma famille, que je ne pourrais plus jamais revoir mes frères et soeurs.
Je suis arrivée dans une grande ville de France ; pour moi qui n’étais pratiquement jamais sortie de la maison, ce fut un choc ! Je me trouvai confrontée à une vie de liberté, mais sans aucun point de repère. Je n’avais plus le choix, il me fallait apprendre à vivre seule dans cette ville. Pour essayer de trouver un nouveau but à ma vie, un besoin de sécurité, j’allais souvent consulter des voyants, j’ai commencé à lire des livres d’astrologie.
Les personnes de mon entourage ne connaissaient pas la souffrance intérieure qui s’installait dans mon coeur. Extérieurement, j’étais gaie, j’avais un travail, j’aimais rire… mais c’était faux, car intérieurement, c’était le désarroi le plus complet.
Plus de famille, plus d’amis véritables, libre, je me sentais encore plus vide qu’avant. Dix années de désespoir, c’était trop. Plusieurs fois, la seule issue que j’envisageai pour me libérer de cette tristesse, c’était de ne plus vivre. J’ai désiré la mort. C’était trop difficile de vivre ; alors par deux fois, j’ai tenté de me suicider.
Et c’est dans cette période sombre de ma vie qu’un jour, j’ai revu (par hasard ?) un ancien ami de lycée. Il m’apprit qu’il était devenu chrétien et pendant toute une soirée, il me parla de Dieu, de qui était Dieu, de ce Dieu qui avait changé sa vie (c’est vrai qu’il paraissait si radieux, plein de paix et de sérénité).
Plus il me parlait de ce Dieu d’amour, plus je me sentais interpellée. Je croyais et buvais toutes ses paroles. Mais moi, je ne pouvais pas « changer de religion », j’étais algérienne et donc musulmane ! Et puis cela faisait 10 ans que tous les ponts étaient coupés avec ma famille : devenir chrétienne n’arrangerait pas les choses !
Alors cet ami me dit cette parole : « Jésus sera la réconciliation avec ta famille ». Je l’ai cru. Comme ça ! Tout de suite. Alors j’ai dit « oui, je veux accepter Jésus dans ma vie ». C’était la première fois que je priais, que je parlais à Dieu directement. J’ai compris alors que je ne serais plus jamais seule, que ce Dieu serait constamment à mes côtés, et qu’il me comprenait véritablement.
J’ai commencé à lire la Bible. Même si je ne comprenais pas tout, je comprenais l’essentiel de l’Amour de Dieu, du pardon qu’il m’accordait pour tout ce que j’avais fait de mauvais. Je suis allée dans une église évangélique, j’y ai trouvé une véritable famille d’adoption, de vrais amis. J’ai appris avec Dieu à ne plus avoir peur de l’avenir. Dieu m’a redonné goût à la vie.
Mais le plus beau des cadeaux m’arriva un samedi matin, lorsque le téléphone sonna : je décrochai et c’était mon père ! Après 13 ans de silence, j’entendais mon père au bout du fil… (je me souvins : « Jésus sera la réconciliation avec ta famille… »). Mon père m’a effectivement dit que c’était le temps de la réconciliation, que le passé était passé. Miracle de Dieu !
Je suis allée revoir ma famille, mes frères, mes soeurs ; ce fut un moment inoubliable de joie et de pleurs. Ce n’est qu’après quelque temps, que je leur ai dit que j’étais chrétienne. Avec l’aide de l’Esprit de Dieu et de la prière, ils ont accepté en partie ma conversion.
« Dieu fait toute chose bonne en son temps», dit l’Ecclésiaste.
Merci Seigneur, pour ta patience et ta bonté envers moi et envers ma famille.
A.
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Dans les années 80, juste après mon adolescence, je passai par une situation de crise d’identité, d’échecs scolaire et professionnel. Ma double culture maghrébine et française n’arrangeait pas la situation.
J’ai rencontré un groupe de « baba-cools » : leur vie était centrée sur l’amour, la musique et le haschich. Ce mode de vie me fascinait, alors je me joignis à eux un certain temps, puis, lassé, je fréquentai d’autres groupes dont les centres d’intérêt étaient divers, mais je m’en détachai rapidement. Mon mal-être était toujours aussi présent. Je compris progressivement que celui-ci venait davantage de moi-même que de mon entourage qui, il est vrai, m’excluait assez souvent !
Avec le temps, je cumulais frustrations et échecs. Des questions d’ordre métaphysique que je me posais sans trouver de réponses m’entraînaient dans une déprime et une angoisse quotidiennes. A cette période, une pensée me donnait un certain espoir. Je me disais : « Si l’homme cherche le bonheur dans un sens absolu, c’est qu’il doit exister ».
Alors je commençai à me tourner vers la religion musulmane qui est la religion de mes pères, en pensant y trouver le bonheur. Je me mis à étudier le Coran, à mettre en pratique l’Islam et suivre des conférences d’islamologie. J’étais aussi intéressé par d’autres religions : catholique, juive, protestante, témoins de Jéhovah… Pour moi, à cette époque, toutes les religions étaient bonnes dans la mesure où l’on était sincère et où l’on cherchait Dieu.
Plus tard je découvris que l’idéologie des religions ne m’apportait pas le bonheur, à savoir la paix, la joie. L’hypocrisie dans le monde religieux me désespérait. Chaque croyant que je rencontrais revendiquait sa religion comme étant meilleure que celle des autres, mais toujours je gardais espoir en me disant : « Si Dieu existe, II pourra me donner le bonheur ».
Un jour j’ai fait une prière toute simple : « Dieu, si tu es le Créateur de la terre et des cieux, et celui de l’homme, alors montre-moi la vérité et la vraie religion ».
Peu après, j’ai rencontré un chrétien évangélique qui m’a témoigné de sa foi en Jésus-Christ. J’avais l’impression qu’il connaissait Jésus comme un ami. Il me citait des versets de la Bible pour me parler des promesses de Dieu et des Evangiles. C’était la première fois que j’entendais parler de Jésus de cette manière. Voulant en savoir davantage, j’ai acheté une Bible et j’ai commencé à la lire, surtout les Evangiles.
J’étais impressionné de ce que Jésus parlait de pardon, d’amour, et faisait des miracles et des guérisons. Il disait que le royaume de Dieu était de servir les autres et non de se servir. La chose qui m’a le plus bouleversé, c’est que, alors qu’il était crucifié, il dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. Il parlait aussi de donner un coeur nouveau, de donner la paix, la joie à celui qui venait à Lui. Je buvais ses paroles comme une eau fraîche qui apaisait mon âme.
Comme je désirais ardemment une vie nouvelle, j’ai fait la démarche d’accueillir Jésus-Christ dans ma vie. Dès mon engagement envers Lui, j’ai senti une paix, une joie de vivre m’envahir. A partir de ce moment-là j’ai compris qu’il n’y avait pas d’autre chemin à suivre que celui de Jésus.
J’ai lu les Psaumes dans la Bible et particulièrement ceux de David (Daoud en arabe) : « Plusieurs disent, qui nous fera voir le bonheur ? Fais lever sur nous la lumière de ta face ô Etemel » (Ps 4.7) et le psaume 23, qui dit : L’Etemel est mon berger… Oui le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie…
Maintenant j’ai trouvé un équilibre et une harmonie que je ne soupçonnais même pas auparavant. Grâce à Jésus, j’ai l’espérance de la vie éternelle ; en effet la Bible dit : Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, Jésus-Christ, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle (Jn 3.16).
Camel
Pour en savoir plus sur l’islam
« Le Coran et la Bible à la Bible à la lumière de l’histoire et de la science ». Dr William Campbell (édit. Farel, 1989, 328 p.)
« Annoncer Christ aux musulmans ». Paul Gesche (édit. Mena, 1993, 335 p.)
« Musulman, mon voisin. Phil Marshall (édit. Vida, 1989, 376 p.)
« La croix et le croissant ». Martin Goldsmith (édit. Vida, 1987, 171 p.)
« Le peuple du Coran ». Anne Cooper (édit. Sator-MENA, 1989, 239p.)
« Et les religions non chrétiennes ?. Martin Goldsmith (édit. Emmaüs, 1999, 155p.) |