Témoins sur le lieu de travail
Par Pierre Bariteau
Où sont la plupart des membres de nos Églises lundi à 11h00 ? Est-ce qu’ils ne sont spirituellement utiles que lorsqu’ils contribuent aux activités de l’Église ? Est-ce qu’ils participent aux oeuvres que Dieu a préparées d’avance uniquement en dehors des heures de bureau ?
Sécularisation : nous avons compartimenté notre vie
Nous sommes influencés par la société laïque qui veut réserver le travail au domaine public et la foi au domaine privé. Le danger c’est que nous limitions l’activité de Dieu aux heures où nous ne travaillons pas. Nous en arrivons à nous sentir coupables pour les heures de travail en les considérant comme sans valeur spirituelle : « Je n’évangélise pas, je ne sers pas Dieu…, il faut que je libère du temps pour faire l’oeuvre de Dieu ». Nous prions pour les contacts d’un missionnaire en Afrique et nous ne connaissons pas les prénoms des collègues de travail des membres de l’Église.
Qu’est-ce qu’une vocation ?
Le travail séculier est une vocation à part entière. Beaucoup des héros bibliques étaient des ouvriers : les sages-femmes Israélites en Egypte (Ex 1.15-22), la servante de Naaman (2 R 5.1-3), Lydie (Ac 16.12-15), Joseph (Gn 41.41), Daniel (Dn 2.48), Néhémie (agent de sécurité) (Né 4.12-15).
Est-ce que l’Église est devenue un obstacle à l’évangélisation ?
La grande tragédie c’est que les chrétiens passent plus de temps au travail que nulle part ailleurs et que nous leur demandons de développer des relations avec des étrangers qui habitent à côté de chez eux alors qu’ils côtoient leurs voisins de bureau toute la journée. Nous les exhortons à construire des ponts alors que sur le lieu de travail ces ponts existent déjà et ont même déjà été franchis. John STOTT écrivait : « Tu ne peux pas accuser la viande de pourrir, il faut se plaindre du sel… ».
Contacts chauds versus contacts froids
Nos meilleurs contacts sont là où nous sommes. Pourquoi chercher à fabriquer des contacts artificiels ? Nous passons la plus grande partie de notre temps sur notre lieu de travail, c’est là que se trouvent les personnes qui nous sont les plus proches, que nous connaissons le mieux, avec qui nous avons le plus d’intérêts communs, et qui peuvent voir notre différence au quotidien.
P.B.
Pistes de réflexion
· Transformer le lieu de travail en un lieu de témoignage.
· Notre identité ne dépend pas de ce que nous faisons. |