La relation d’aide : une théologie appliquée
par André TABAILLOUX
Deux couples missionnaires divorcent…, un responsable de notre propre assemblée commet un crime passionnel…, c’étaient les débuts de notre ministère qui aurait pu s’arrêter là. Comment, en effet, continuer à exercer un ministère sans explication à ces malheurs, sans donc pouvoir les prévenir, aider le frère, le conduire à la délivrance et lui donner les moyens de résister au mal, et même sans être sûr de pouvoir soi-même échapper à ces malheurs ?
Voici en quelques lignes un partage de mon expérience pastorale de la relation d’aide et de mes convictions bibliques.
La loi de la foi
Qu’il nous soit fait selon notre foi…
Dieu nous livre à l’objet de notre foi – la vérité ou le mensonge :
– pour le meilleur : si nous croyons en sa Parole, Dieu nous met au bénéfice de sa Parole qui s’accomplit en notre faveur, jusqu’à la vie éternelle (Mt 8.13 ;Jn 5.24).
– pour le pire : si nous n’écoutons pas, refusant de croire en sa Parole, si nous continuons de croire en la créature ou en nous-même, Dieu nous livre à ce que nous croyons – au pouvoir de la créature mortelle – ou nous abandonne à nous-même (Rm 1.24-28 ; 2 Th 2.11-12).
Par exemple, Pierre entend et croit la parole de Jésus qui lui dit : Viens ! et il marche sur la mer. Il entend souffler la tempête et voit les vagues, il croit davantage au pouvoir des éléments naturels qu’à la parole du Seigneur, et il coule ! (Mt 14.23-33).
Ce que nous croyons détermine nos comportements, nos sentiments : l’homme fera certainement ce qu’on lui aura fait croire ou ce qu’il croit lui-même. L’esclavage à tels comportements ou sentiments est donc déterminé par ce que l’homme croit au sujet de lui-même, des autres et de Dieu.
But de cette loi
Selon 1 Tm 2.4, Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. Dans ce but il nous livre à ce que nous croyons être vrai et bon. Il ne nous empêche pas de faire selon ce que nous croyons, jusqu’à ce que dans le malheur nous comprenions que ce que nous avions cru bon et vrai n’est que mensonge et malheur. Cette pédagogie de Dieu a pour but de nous faire revenir à Lui dans la repentance et dans l’espérance d’être secourus et sauvés par Lui (Os 2.7-11 ;Dt 30.1-3 ;2 P 3.9).
La loi de la vérité
Dieu délivre de l’esclavage du mensonge auquel on croit, du pouvoir de la chose ou de la personne en qui on place sa confiance, dès que l’on reçoit et croit la vérité, que l’on confesse son péché contre Dieu (Jn 16.8-9), qu’on reconnaît avoir cru tel mensonge sur soi-même, sur les autres et sur Dieu, qu’on reconnaît son incrédulité face à telle Parole de Dieu. Quelle espérance !
Voici quelques textes à lire : « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira… » (Jn 8.32-36) ; « Sanctifie-les par la vérité : ta parole est la vérité » (Jn 17.17) ; voir aussi 1 Jn 1.9 ; 1 Tm 2.4 ; 2 P 3.9 ;2 Th 2.13 ;2 Tm 2.25-26 ; Ep 4.23-24 ; Ps 32.3-5.
De bonnes questions à se poser
Quelles sont les vérités, les révélations majeures de Dieu dans sa Parole ?
Quels sont les mensonges relatifs à ces révélations, et quels sont les comportements consécutifs à ces mensonges ?
Quel mensonge ai-je pu ou a-t-il pu croire sur lui-même, sur les autres et sur Dieu, pour être devenu esclave d’un comportement, de pensées, de sentiments destructeurs ? Identifier le mensonge en question et le casser à coups de vérité, c’est le chemin de la délivrance pour le malheureux.
Une démarche à suivre
A partir du malheur, de l’esclavage à tel comportement, tel sentiment :
– Identifier les mensonges auxquels nous croyons sur Dieu, sur nous-même et sur les autres, dans lesquels nous sommes enfermés. Selon la loi de la foi, ces mensonges déterminent notre comportement. Retrouver la vérité, la révélation majeure de Dieu que nous ne croyons pas.
– Selon la loi de la vérité, confesser l’incrédulité, le mal envers Dieu, la foi en la créature ou en soi-même.
– Identifier à la Croix ces mêmes malheurs sur le Christ mort pour nous.
– Demander le pardon et la délivrance en mettant sa foi en Jésus-Christ.
En nous fiant à notre propre système de pensées, nous pouvons nous y enfermer. Pour certains, l’esclavage à ses propres pensées peut conduire jusqu’au délire. Nous croyons parfois que le bonheur serait de connaître telle situation. Et quelles souffrances quand la réalité ne suit pas ! Et là, nous pourrions dire : qui suis-je pour m’attribuer le droit de déterminer le bien et le mal, le bonheur et le malheur pour moi ? A Dieu seul la vérité, Lui seul le législateur et juge.
A.T.