Du Cameroun à la France
Jeanne TCHOUMI, d’origine camerounaise est membre de l’assemblée de Palaiseau. Elle a une Maîtrise en Droit et a exercé comme Secrétaire juridique.
Comment es-tu arrivée en France ?
Ce ne fut pas un voyage préparé longtemps à l’avance. J’ai grandi au Cameroun en fréquentant une église protestante. Enfant, j’avais la crainte de Dieu, mais je ne connaissais pas Sa Parole. Un jour, je me rappelle avoir été transportée en rêve dans un pays magnifique, d’une rare beauté et entouré d’eau d’un bleu pur. A mon réveil, je ne sais pourquoi, j’ai eu la conviction que c’était la France. Quelques années passèrent et un jour une tristesse indescriptible m’envahit, un désir profond de m’en aller. La première idée qui me vint à l’esprit était la France. Trois semaines après, j’arrivais en France.
Qu’est-ce qui t’a le plus surpris en France ?
Je dirais l’hiver et la neige que je n’avais jamais vue au Cameroun, mais aussi, encore plus marquant, l’individualisme, l’indifférence. Je dirais aussi les beaux paysages, l’ordre des constructions, la beauté des lieux, l’argent…
Comment as-tu découvert une foi vivante en France ?
Ma vie sans Dieu rencontrait toutes sortes de barrières intérieures et extérieures. Les difficultés étaient à la mesure de mon désordre intérieur. Mon parcours était semé d’embûches. Ma vie de famille était sans joie. Des frustrations et amertumes se sont développées en moi suite à certaines injustices et aussi à cause de mon propre péché.
En fait, c’est dans un avion, à plusieurs kilomètres d’altitude, que le Dieu de miséricorde m’a saisie alors que nous allions tous mourir à cause d’une panne. A ce moment-là, de manière assez inexpliquée, je me suis convertie et j’ai reçu Sa grâce. Par la suite, j’ai rejoint une église évangélique dans mon voisinage en région parisienne.
Par rapport à ton statut d’étrangère, et désormais naturalisée française, ta foi a-t-elle changé quelque chose ?
Le Seigneur m’a donné le privilège d’être réconciliée avec Lui et même avec ceux qui étaient considérés comme mes ennemis. Il a effacé les frontières et barrières que nous établissons entre les autres et nous. La foi fondée sur le Seigneur Jésus est universelle, alors je suis devenue « la fille de tous pays » en commençant par la terre de France, mon pays d’adoption.
La foi m’a amenée à m’accepter moi-même et à accepter les autres. Dieu m’a appris à m’aimer et à aimer les autres dans leur différence.
Les répercussions se sont fait sentir aussi sur ma famille, dans l’éducation des enfants, sur mon environnement et sur ma profession : je sers actuellement le Seigneur dans l’Association pour l’Evangélisation des Enfants. Il est mon Rocher et ma Forteresse dans les tempêtes. Que la gloire lui revienne !
Interview recueillie par Reynald KOZYCKI