Editorial du n°3 Mai-Juin 2006
« Sexualité et procréation »
Tout n’est pas simple
Par François-Jean MARTIN
Je suis parfois peiné de voir comment on traite certains sujets d’éthique. Les positions simplistes peuvent certes paraître sécurisantes, car « il suffit de… » ou « il n’y a qu’à… », mais elles ne sont jamais des solutions sans graves conséquences. Entre un légalisme littéraliste qui tue et un relativisme qui nie toute parole de Dieu, il y a un chemin difficile mais dont le tracé nous est donné par le Christ lui-même :
Lors de sa rencontre avec la femme samaritaine – exemple par excellence de tolérance – Jésus, rabbin juif fidèle, accepte la rencontre et parle avec une personne qui est une femme, une samaritaine, aux mœurs douteuses de plus… C’est une révolution ! Il accumule les transgressions aux règles humaines de sa société. Mais sa tolérance ne se fait pas aux dépens de la vérité vis-à-vis des samaritains ou des choix de vie de la femme. Cela ne se fait jamais par des propos durs, par du rejet ou par un manque d’intérêt ou de considération. Jamais la vérité, l’amour et la grâce ne sont oubliés.
Dans le cas de la femme adultère, condamnée à mort par les religieux stricts et fidèles tous remplis de la loi (dont la lettre seule tue), Jésus induit une révolution dans la vérité, l’amour et la grâce : « Je ne te condamne pas non plus. Va, mais désormais, ne pèche plus. » (Jn 8.11)
Nous devrions avoir constamment ces deux aspects présents dans le traitement des questions éthiques. La vérité jamais cachée, maïs jamais utilisée pour écraser et la grâce liée au pardon toujours présente, toujours active, mais jamais source de permissivité ou de laxisme.
C’est évident qu’il s’agit d’une voie difficile, source possible d’erreurs mais c’est celle que le Christ nous propose. Sur ces question de « Sexualité et procréation », que les Eglises non seulement disent la parole de Dieu mais aussi qu’elles aident les filles mères, les femmes mères suite à un viol, les parents d’enfants handicapés, qu’elles aient un regard d’amour et pas de jugement ou de culpabilisation sur ceux qui ont choisi des voies que la Parole n’approuve pas.
Le message de l’Evangile n’est-il pas repentance/pardon, n’est-il pas communion/fraternité/solidarité ? Dans ces questions vitales, soyons humbles, ayons foi en la Parole, disons-la avec amour et usons de miséri-corde et de grâce.
F.J.M.