Homosexualité – Témoignages d’hommes
Pourquoi moi
Parfois il semble que la vie est incompréhensible, illogique, et même que Dieu permet des choses qui n’ont pas de sens.
Je suis né dans une famille croyante très engagée dans l’Eglise, avec des parents qui m’aimaient. Lorsqu’à la pré adolescence j’ai commencé à être excité plus par la vue d’hommes nus que de femmes nues, je me suis senti différent des autres. Je n’ai pas osé en parler à qui que ce soit, parce que je savais déjà que la Bible condamne les pratiques homosexuelles, et j’avais peur d’être jugé et rejeté.
J’ai donc enfoui et caché mon dilemme, et chaque fois que j’y pensais, c’était pour me retrouver avec ces questions : pourquoi moi? Est-ce que Dieu est au courant ? Et si oui, pourquoi est-ce que ça m’arrive, si Dieu est bon et veut le bien de ses enfants ? Est-ce que c’est pour la vie ou juste passager ? Est-ce que c’est une maladie ? Où est-ce que je l’ai attrapée ? Ce n’est pas possible que ce soit d’origine, parce que ça ne colle pas avec l’image de la Création parfaite de Dieu. Et bien d’autres questions que je n’osais partager avec personne.
Ne découvrant pas de réponse moi-même, je tentais de glaner des informations dans les médias. Je n’y trouvais que des avis qui ne tenaient pas compte de ma croyance dans la Parole de Dieu. Etant tiraillé de tentations dont je n’osais parler, j’ai fini par mener une double vie, celle du bon chrétien, et celle cachée, contre laquelle je luttais et dans laquelle je chutais… Bien qu’étant très social, je me sentais SEUL.
Un jour, Dieu m’a permis de rencontrer un croyant qui avait vécu ce que je vivais et qui m’a raconté l’oeuvre que Dieu avait faite dans sa vie. Cette rencontre a été un tournant. Je me suis ouvert. Je n’étais plus seul, une graine d’espoir avait été plantée. Je réalisais soudain que Dieu voulait me rencontrer dans ma souffrance, qu’il s’intéressait à ce que je vivais, même si je tombais.
Petit à petit j’ai découvert des réponses à mes questions. J’ai accueilli la puissance de restauration de Dieu au travers de groupes comme « Torrents de Vie », et ma vie décourageante de lutteur solitaire est progressivement devenue un champ de bataille où je ne suis plus seul, et où les victoires sont visibles. Dans le cadre de groupes où la confidentialité est assurée, je me suis senti en sécurité pour être transparent et j’ai découvert ce que veut dire une saine relation d’intimité. Dieu nous fait le cadeau d’une relation intime avec Lui dans la lumière. Il nous offre de nous combler dans ces désirs qui crient et que j’ai longtemps cherché à combler en dehors de Lui. Il est le Dieu agissant dont j’avais si souvent entendu parler sans pour autant Lui laisser l’accès à cette partie de moi que j’essayais de gérer seul.
Aujourd’hui, je marche sur le chemin de la restauration, et Dieu me régénère à la fois par le travail mystérieux qu’il réalise dans mon for intérieur et par son secours dans mes luttes qui, elles, restent bien réelles ! Mais je ne suis plus SEUL. Gloire à notre Père !
Le besoin du père
« … J’ai un si grand besoin d’amour et de saines relations intimes. Et c’est si difficile pour moi. C’est un véritable effort que d’investir dans des relations. Je sais si mal comment m’y prendre. J’ai eu tout à apprendre ! J’ai besoin qu’on m’explique ce que cela veut dire : créer une relation. Qu’on la vive avec moi et qu’on me conduise sur ce chemin. Téléphoner, écrire des cartes, faire des cadeaux, dire qu’on aime, dire qu’on a besoin de l’autre…
J’ai peur. Peur d’être blessé. Peur d’être abandonné. C’est dans ce domaine que j’ai reçu la plupart de mes blessures. Et c’est dans ce domaine que ressurgissent ici et là d’anciennes douleurs. J’ai besoin d’être encouragé.
Je dois passer par-dessus ce fichu mensonge qui me dit que je ne suis pas intéressant, que je ne vaux pas la peine qu’on investisse dans une relation avec moi. J’ai besoin d’entendre et de voir par la pratique que j’ai de la valeur à vos yeux.
Je dois lutter constamment pour ne pas retourner dans ma bulle. Durant toutes ces années, j’ai développé l’autarcie en un art de vivre! C’est si facile pour moi d’y plonger à nouveau, de me couper des autres. J’ai besoin qu’on me confronte sur ce point. N’ai-je pas passé trop de temps sans relation véritable ?
Enfin, je dois apprendre à exprimer mon besoin de relations. Mon corps a été entraîné à dire que je vais très bien, merci, et que je n’ai besoin de personne. Tout mon être ne dit-il pas: n’approchez pas trop! Il est bon pour moi qu’on soit un miroir, parce que je ne m’en rends pas compte. C’est comme un état normal pour moi.
Je me sens parfois comme un astronaute, perdu dans le vide, le silence et le froid. Uniquement relié par un câble ou par un cordon ombilical. Il me relie au monde des vivants, aux autres qui sont dans la capsule spatiale. Dans cette capsule se trouvent mes amis, mes proches, qui sont mon espoir de revenir sur terre. Mais, heureusement, il y a aussi le Seigneur. Je peux crier à lui. Lui qui est le Réel, le Vivant. De sa sûre main, il me saisit alors et me ramène dans la réalité, la vie, vers les vivants. »